mercredi 30 septembre 2020

SPECH (Johannes)

SPECH (Johannes) ou János Spech

(le 10 décembre 1767 - le 24 novembre 1836) selon Wikipédia


SPECH (Jean), pianiste et compositeur, naquit à Presbourg le 6 juillet 1768.(sic)  Après avoir étudié les éléments de la musique à Ofen, il se rendit à Vienne,où il reçut des leçons de bons maîtres pour le piano et la composition, puis il se fixa à Pesth, en 1804, en qualité de maître de chapelle. Plus tard, il entra au service du baron de Pudmaniezky, dans la même ville. En 1810, il fit un voyage à Paris, y publia quelques-unes de ses compositions, puis retourna dans sa patrie et se fixa à Vienne.



On a gravé de sa composition: 

1° Quatuors pour deux violons, alto et violoncelle, op.2, 19 et 22, Vienne, Haslinger et Molto.

2° Sonates pour piano, violon et violoncelle, op.1; Vienne, Altaria. 

3° Trois fugues pour trois violons, alto et violoncelle, op.3; ibid. 

4° Sonates pour piano et violon, op.10 et 12; Vienne, Haslinger.

5° Sonates pour piano seul, op.4; Vienne, Artaria.

6° Fantaisie et caprice, idem, op.15; Vienne, Haslinger.

7° Thème avec variations, op.5; ibid.

8° Fugues à quatre mains; ibid.

9° Chansons allemandes à deux et trois voix, avec accompagnement de piano, op.7, ibid.

10° Chants à quatre voix d'hommes, op.57; Vienne, Czerny. 


On connaît aussi de Spech deux opéras allemands, quelques ouvertures, un oratorio, des cantates d’église, une messe, un Veni Sancte Spiritus, et quelques autres compositions en manuscrit. J'ignore la date de la mort de cet artiste; il vivait encore à Vienne, en 1834.



Extrait de Tome VIII; P.17-18 de la « Biographie Universelle des Musiciens »  

par François-Joseph Fétis, 1860-1866 @BnF Gallica.





mardi 29 septembre 2020

GIORDANI (Tommaso)

GIORDANI (Tommaso)

(ca 1733 - le 23 février 1806) selon Wikipédia



GIORDANI (Thomas), frère aîné du précédent, né à Naples, vers 1744(sic), se rendit à Londres avec sa famille, en 1769, et y parut au théâtre de Hay-Market, comme bouffe chantant, dans de petits opéras exécutés par ses frères et sœurs. Fixé dans la capitale de l'Angleterre, comme professeur de musique, iI écrivit beaucoup de compositions instrumentales et vocales qu'on a souvent confondues avec celles de son frère. 


En 1779, il s'associa avec Leoni pour établir un Opéra à Dublin. Giordani était le directeur et le compositeur du théâtre; cette entreprise ne réussit pas, et Giordani fut obligé de manquer à ses engagements. Ce fâcheux événement ne l'empêcha pas de s'établir à Dublin et de s'y marier. Il y vivait encore en 1816(sic), à l'âge de soixante-douze ans. On ne sait pas d'une manière certaine si l'opéra bouffe il Baccio est l'ouvrage de Thomas ou de Joseph Giordani. 


On a imprimé pour le piano l'ouverture et les airs d'un opéra anglais que Thomas a fait représenter à Dublin, en 1780, sous ce titre: « Perseverance, the third time is the best ». Son oratorio d'Isaac a été considéré comme une bonne production dans son genre. Au nombre de ses divers ouvrages de musique instrumentale et vocale, on cite :

1° Cinq livres de duos pour deux flûtes, Londres, 1775-1785. 

2° 6 Songs, from the reliques of ancient poetry (six chansons anglaises, tirées des anciennes poésies), ibid.

3° Six trios pour deux flûtes et basse, Londres, Berlin.

4° Leçons faciles pour le clavecin, Londres.

5° Six sonatines for the Harpsichord, ibid.

6° Six duos pour deux violoncelles, op.5, ibid,

7° Six trios pour flûtes et violoncelle, tirés d'airs d'opéras, op.9, ibid.


Extrait de Tome IV; P.8-9 de la « Biographie Universelle des Musiciens »  

par François-Joseph Fétis, 1860-1866 @BnF Gallica.






lundi 28 septembre 2020

EYBLER (Joseph)

EYBLER (Joseph) 

( le 8 février 1764 - le 24 juillet 1846)



EYBLER (Joseph d'), maître de chapelle de l'empereur d'Autriche, est né le 8 février 1764, dans le petit bourg de Schwochut, à quelques lieues de Vienne.  Son père, instituteur et régent du chœur, lui donna les premières leçons de musique. Un amateur instruit, nommé Seitzer, ayant eu l'occasion d'entendre Eybler exécuter un concerto de piano à l'âge de dix ans, devina l'avenir de cet enfant et le prit sous sa protection.  Il le fit entrer d'abord au séminaire de musique, à Vienne, où il fit un cours d'études littéraires et reçut des leçons de chant, de violon et d'harmonie; puis il le plaça sous la direction d'Albrechtsberger, pour apprendre la composition.  Eybler reçut les leçons de ce maître pendant trois ans (1777 à 1779), et fit de grands progrès dans l'art d'écrire. Le séminaire de musique ayant été supprimé en 1782, Eybler se trouva, ainsi que ses condisciples, abandonné à lui-même, et obligé de pourvoir à ses besoins.  D'abord il reçut de son père quelques secours pour suivre les cours de droit; mais un incendie ayant anéanti les ressources de sa famille, il dut renoncer à l'espoir de continuer ses études pour obtenir un emploi civil, et n'eut plus de ressource que la musique.


  Il se mit à donner des leçons pour vivre, et commença ses premiers essais de composition, heureux de recevoir les conseils de Joseph Haydn, qui était lié d'une ancienne amitié avec son père.  Ce fut aussi vers ce temps qu'il fit la connaissance de Mozart, qui était alors occupé des répétitions de son opéra de « Cosi fan tutte ». Ce grand artiste se servit d'Eybler pour diriger au piano ses répétitions pendant qu'il achevait d'écrire sa partition. L'amitié qui les unit dès lors ne se démentit jamais, et Eybler reçut les derniers soupirs de l'illustre compositeur.


En 1792, Eybler concourut pour la place de directeur du chœur à l'église des Carmélites et

l'obtint; l'année suivante il eut aussi celle du couvent écossais.  Ses messes ne tardèrent pas à fixer sur lui l'attention publique; elles lui procurèrent la protection de l'impératrice, qui, frappée du mérite de leur auteur, l'attacha à la famille impériale, et l'employa dans les

concerts et dans les représentations dramatiques qui étaient donnés aux châteaux de Laxenbourg et de Hezzendorf.  Ce fut à la demande de cette princesse qu'il écrivit sa messe de Requiem, considérée en Allemagne comme un œuvre de premier ordre. En 1801, Eybler fut choisi comme professeur de musique des archiducs et archiduchesses.  En 1804, on lui confia la place de vice-maître de chapelle de la cour. Sur l'invitation de l'empereur, il écrivit le grand oratorio «Die vier letzten Dinge», qui fut exécuté en 1810, dans une fête de la cour, et qui valut à son auteur les félicitations du monarque, devant toute la noblesse invitée à cette solennité.


  Après la mort de Salieri, Eybler lui succéda dans la place de maître de la chapelle impériale, et depuis cette époque jusqu'en 1833, il en remplit les fonctions; mais le 23 février de cette année il fut frappé d'une atteinte d'apoplexie en dirigeant l'exécution du Requiem de Mozart.  Cet accident n'eut pas de suites fâcheuses; cependant l'empereur l'a dispensé depuis ce temps de son service à la cour, et son médecin lui a interdit le travail de cabinet.  L'empereur régnant lui a donné une résidence d'été au château de Schönbrun, et, par son testament, l'empereur François lui a accordé des lettres de noblesse héréditaire.  Eybler a cessé de vivre Ie 24 juillet 1846, à l'âge de quatre-vingt-un ans et cinq mois.


Parmi les compositions d'Eybler, on compte trente-deux messes, presque toutes solennelles, avec orchestre : la première a été écrite en 1781, la seconde, seize ans plus tard;  la dernière, en 1837.  De ces messes, on a publié celles dont voici les titres: 

1° Messe no.1, en mi bémol, pour le couronnement de l'impératrice Caroline, comme reine de Hongrie, à quatre voix, orchestre et orgue; Vienne, Haslinger.

2° Messe no.2 (en ut), de Sancto Maurdio, à 4 voix, orchestre et orgue, ibid.

3° Messe no.3 (en ré), de Sancto Leopoldo, à 4 voix, orchestre et orgue; ibid.

4° Messe no.4 (en ut), de Sancto Ludovico, idem; ibid.

5° Messe no.5 (en fa), de Sancto Rudolpho, idem; ibid.

6° Messe no.6 (en fa) de Sancto Rainero, à 4 voix et orchestre; ibid.

7° Messe no.7 (en ut), pour le couronnement de l'empereur Ferdinand comme roi de Hongrie; ibid.

8° Messe de Requiem (en ut mineur), à 4 voix, orchestre et orgue; ibid.

9° Sept Te Deum avec orchestre; j'ignore s'il en a été publié quelques-uns. Trois de ces Te Deum sont écrits à 8 voix en deux chœurs.

10° Trente offertoires; on a publié les suivants: Domine, si observaveris, pour soprano solo, chœur, orchestre et orgue, Ibid.

11° Si consistant adversum me, à 4 voix et orchestre; ibid.

12° Reges Tharsis, à quatre voix, orchestre et orgue, no.3; ibid.

13° Tui sunt cœli et tua est terra, à 4 voix et orchestre, no.4; iIbid.

14° Jubilate Deo, à 4 voix et orchestre, no.5, ibid.

15° Timebunt gentes (en ut), idem; no.6, ibid.

16° Magna et mirabilla, idem; no.7, ibid. Trente-quatre graduels pour chœur de quatre voix, orchestre et orgue; on n'en a publié que ceux-ci.

17° Tua est potenlia, no.1; Vienne, Haslinger.

18° Sperate in Deo, no 2; ibid.

19° Omnes de Saba veniunt, no.3; ibid.

20° Dies sanctificalus illusil nobis, no.4; ibid. 

21° Benedcam Dominum, no.5; ibid.

22° Non in mulitudine, no.6; ibid,

23° Domine Deus, n°7; ibid.


Les autres compositions d'Eybler pour l'église sont :

24° Un Tanlum ergo à quatre voix et orchestre.

25° Une messe à 8 voix en deux chœurs, avec graduel et offertoire.

26° Une Litanie à quatre voix et orgue.

27° Un Dies irae à 8 voix.- 

28° Un Libera à 4 voix et orgue.

29° Deux Veni Sancte Spiritus.

30° Trois hymnes de vêpres à 4 voix et orchestre. 

31° Deux Salve Regina.

32° Un Alma Redemptoris.

33° Un Ave regina calorum.

34° Les quatre fins de l'homme, grand oratorio.

35° La Berger à la crèche de l'Enfant Jésus, idem (composé en 1794).


Parmi les autres compositions vocales du même artiste, on remarque :

36° Un opéra (L’Épée enchantée) représenté au théâtre de Leopoldstadt.

37° La Mère des Gracques, pantomime sérieuse.

38° Deux cantates avec orchestre.

39° Quatre scènes italiennes.

40° Plusieurs recueils de chansons à voix seule avec acc. de piano; Augsbourg, Gombart, et

Leipsick.

41° Beaucoup d'autres chants et canons à plusieurs voix.


Les ouvrages de musique instrumentale d'Eybler se composent de

deux symphonies pour l'orchestre; 

six quatuors pour deux violons, alto et violoncelle;

trois duos pour violon et violoncelle, op.4 (Vienne, Diabelli);

deux concertos; sept sonates pour piano; et beaucoup de danses de tout genre.


Extrait de Tome III; P.167-169 de la « Biographie Universelle des Musiciens »  

par François-Joseph Fétis, 1860-1866 @BnF Gallica.



dimanche 27 septembre 2020

BREE (Johannes Bernardus van)

BREE (Johannes Bernardus van) 

(le 29 janvier 1801 – 14 février 1857)


BREE (Jean-Bernard Van), directeur de musique et chef d'orchestre de la société musicale Felix-Meritis, d'Amsterdam, violoniste et compositeur, naquit dans cette 

ville le 29 janvier 1801, et y est mort le 14 février 1857, à l'âge de cinquante-six ans. Doué de l'organisation la plus heureuse pour la musique, il ne dut qu'à lui-même et à ses efforts le talent qui l'a placé à un rang honorable dans l'art.  Son père, musicien médiocre, lui enseigna les premiers éléments du violon, et Bertelmann lui donna un petit nombre de leçons de composition.  Toute son éducation musicale consista dans ses faibles ressources; cependant il parvint, dans son pays, à la réputation de violoniste habile, particulièrement dans l'exécution des quatuors; il eut le talent de diriger les masses vocales et 

instrumentales, et ses compositions lui ont acquis l'estime des connaisseurs.


Dans son enfance, sa famille s'était établie à Leeuwarden, dans la Frise, qui ne lui offrait aucune ressource pour l'art; néanmoins, c'est dans cette même ville que ses facultés se développèrent rapidement. A l'âge de dix-huit ans il retourna à Amsterdam, où ses progrès se firent remarquer chaque année. D'abord placé comme second ou premier violon du Théâtre-Français, il devint chef d'attaque et premier violon solo, après la retraite de KIeine, artiste de talent, qui mourut jeune d'une maladie de langueur. Le début de Van Bree comme 

violoniste se fit au mois d'avril 1821 dans un concert de Felix-Meritis : le jeune artiste fut chaleureusement applaudi.  


Bientôt il devint l'âme de la musique dans sa ville natale, et la place de chef de la musique de la Société étant devenue vacante, en 1829, il fut choisi pour la remplir. Pendant près de trente ans il contribua par ses soins actifs à la prospérité de cette belle institution. Bienveillant et serviable, il aidait de ses conseils et de son influence tous les jeunes artistes qui avaient besoin de ses services. 


Van Bree s'est fait connaître comme compositeur par les ouvrages suivants, qui ont été publiés :

1° Symphonie à grand orchestre; Amsterdam, Theune et Cie.

2° Ouverture de concert; ibld.

3° Ouverture de fête avec chœur, exécutée à la grande fête musicale d'Amsterdam

en 1836; ibid.

4° 1er quatuor pour 2 violons, alto et basse (en la mineur); Bonn, Simrock.

5° 2me quatuor idem; Amsterdam, Theune et Cie.

6° 3me quatuor idem; ibid.

7° Grande messe solennelle à 4 voix et orchestre, publiée par la Société pour l'encouragement de la musique, à Rotterdam.

8° 1re, 2me, 3me et 4me Messes à 3 voix avec orgue; Amsterdam, Theune et Cie.

9° Requiem: missa pro defunctis tribus vocibus humanis comitante organo concinenda;

ibid.,1848.

10° Le 48me psaume pour voix solo, chœur et orchestre, arrangé avec acc.de piano;

ibid., 1851.

11° Adolphe au Tombeau de Marie, ballade pour voix de ténor et piano (texte hollandais); ibid. Ce morceau distingué, d'un style expressif et sentimental, a obtenu beaucoup de succès. On en a publié des traductions allemandes à Berlin, Hambourg, Hanovre, et une édition en hollandais, allemand et français, à Mayence, chez Schott, sous le titre de Marie. On a dit que cette ballade est une imitation de l’Adélaïde de Beethoven : cette critique ne me paraît pas fondée.

12° Colomb, ou la Découverte de l'Amérique, sur le poëme de Vos, cantate à voix de bariton

et chœur d'hommes; Amsterdam, Theune et Cie.

13° Lord Byron, cantate de Meyer, à voix seule. 


Van Bree a écrit aussi pour la scène, et a fait représenter au Théâtre Français de La Haye, Le Bandit; au Théâtre-Hollandais d’Amsterdam;  Sapho, drame lyrique, qui a obtenu un

brillant succès; L'Homme aux quatre époques de la vie, mélodrame hollandais, et La Mort

héroïque de Speick, ouvrage du même genre; le petit opéra allemand Nimm dich in Acht

(Prends garde à toi).  Enfin, on connaît de Van Bree beaucoup de chansons populaires remarquables et des chœurs d'homme d'un bel effet. Le Roi des Pays-Bas a récompensé les travaux de cet artiste par la décoration du Lion-Néerlandais; il était membre de la Société royale de Rotterdam pour l'encouragement de la musique, et de la Société de Sainte-Cécile de Rome.


Extrait de Tome II; P.63-64 de la « Biographie Universelle des Musiciens » 

par François-Joseph Fétis, 1860-1866 @BnF Gallica.





vendredi 25 septembre 2020

RIES (Ferdinand)

RIES (Ferdinand)

(le 29 novembre 1784 - le 13 janvier 1838) selon Wikipédia


RIES (FERDINAND), pianiste et compositeur, fils d'un directeur de musique au service de l'électeur de Cologne, naquit à Bonn, en 1784. Ses heureuses dispositions pour la musique se manifestèrent dès ses premières années : son père lui fit commencer l'étude de cet art à l'âge de cinq ans, et dans sa huitième année il devint élève le Bernard Romberg pour le violoncelle; mais l'invasion du pays par l'armée française ayant dispersé la chapelle du prince en 1793, le père de Ries, ruiné par cet événement, et sans espoir de procurer à son fils une position solide, lui fit apprendre à jouer du piano. 


Déjà, dans sa neuvième année, il avait écrit quelques petites compositions pour cet instrument. Le jeune Ries n'eut d'abord d'autres secours pour son instruction daps l'harmonie que quelques livres rassemblés par son père. Parvenu à sa treizième année, on l'envoya à Arnberg, en Westphalie, chez un ami de sa famille, qui s'était chargé du soin de lui enseigner à jouer de l'orgue, et les éléments de la composition; mais il se trouva que le maître était moins habile que l'élève, et que celui-ci ne put employer utilement son temps, pendant les neuf mois de son séjour à Arnberg, qu'en se livrant à l'étude du violon. De retour dans la maison paternelle, il y resta environ deux ans, occupé à mettre en partition les quatuors de Haydn et de Mozart, qu'il avait pris pour modèles, et à arranger pour le piano les oratorios de la Création, des Saisons, et le Requiem de Mozart, dont Simrock publiait des éditions. 


En 1801, Ries se rendit à Munich avec son ami d'Arnberg, qui bientôt l'y laissa, fort léger d'argent, mais plein d'espoir dans l'avenir, et d'énergie pour surmonter les obstacles. Cependant Munich lui offrait peu de ressources pour le but qu'il se proposait d'atteindre : quelques leçons de Winter furent ce qu'il y trouva de mieux; mais le départ de ce maître pour la France le laissa bientôt privé de ce secours, et le détermina à se rendre à Vienne. Lorsqu'il se mit en route pour cette ville, toute sa fortune se composait de sept ducats, et d'une lettre de recommandation de son père pour Beethoven, qui avait été son ami. Le grand homme justifia par la cordialité de son accueil l'espoir du jeune artiste et celui de sa famille. Devenu élève de Beethoven, Ries se livra avec ardeur au travail. Le maître ne s'était chargé que de son éducation de pianiste; à l'égard du contrepoint, il l’avait envoyé chez Albrechtsberger qui, devenu vieux, n'aurait point accepté de nouvel élève si la recommandation de Beethoven n’eût été pressante et si l'attrait d'un ducat par leçon ne l'eût séduit. Malheureusement les ducats n'étaient pas en grand nombre dans la bourse de Ries; après vingt-huit leçons, ses ressources pécuniaires furent épuisées, et il ne lui resta plus d'autre moyen d'instruction que les livres, et le souvenir de ce petit nombre de leçons, les seules qu'il ait reçues concernant l'art d'écrire.


Quatre années de cohabitation avec Beethoven, son exemple et ses conseils, avaient formé le goût de Ries, et imprimé à son talent une tendance vers la grandeur et la force. En 1805, l'inflexible loi de la conscription vint l'arracher à son heureuse existence, et l'obligea à retourner en hâte à Bonn, alors au pouvoir des Français. L'armée de Napoléon qui s'avançait vers Vienne obligea le jeune artiste à faire un long détour pour se rendre à Leipsick, et à passer par Prague et Dresde.  Arrivé à Coblence, il s'y présenta devant le conseil de recrutement qui devait l'enrôler comme soldat ; mais l'effroi que lui inspirait cette perspective fut bientôt dissipé, car ayant perdu l'usage d'un œil dans son enfance, par la petite vérole, il fut déclaré incapable de service.  Alors il réalisa le projet formé depuis longtemps de visiter Paris. Il y fit un séjour d'environ deux ans, et y publia quelques-unes de ses meilleures compositions. 


En 1809 il partit pour la Russie, s'arrêtant à Cassel, Hambourg, Copenhague et Stockholm, pour y donner des concerts. Ce voyage, commencé sous d'heureux auspices, fut cependant traversé par des accidents assez graves : par exemple, le vaisseau sur lequel Ries s'était embarqué en quittant la Suède fut pris par les Anglais, qui gardèrent leurs prisonniers pendant huit jours sur un rocher avant de les rendre à la liberté.  Arrivé enfin à Pétersbourg, Ries y trouva son ancien maître, Bernard Romberg, qui fit avec lui un voyage dans l'intérieur de la Russie. Ils donnèrent des concerts à Kiev, dans la petite Russie, à Riga, à Revel, et furent partout accueillis avec enthousiasme. Le projet des deux artistes était de se rendre ensuite à Moscou; mais l'arrivée des armées françaises en Russie, et le désastre de cette capitale, qui en fut la suite, ne leur permit pas de réaliser leur dessein. Ries prit alors la résolution d'aller en Angleterre; mais avant de s'y rendre, il s'arrêta une seconde fois à Stockholm. 


Arrivé à Londres au mois de mars 1813, il y débuta au concert philharmonique, et y excita une vive sensation. Peu de temps après, il épousa une dame anglaise, aussi remarquable par les qualités de l'esprit que par la beauté. Dès ce moment il devint un des maîtres les plus renommés dans la capitale de l'Angleterre. Son activité prodigieuse comme virtuose, comme professeur et comme compositeur, lui fit gagner en dix années des sommes considérables. Le 3 mai 1824 il donna à Londres son concert d'adieu, où les amateurs se portèrent en foule; puis il partit avec sa famille pour se rendre dans une propriété qu'il avait acquise à Godesberg, près de Bonn, et y vivre dans la repos. Là, il se livra à son goût pour la composition, et écrivit quelques grands ouvrages. Les embarras d'une maison de banque de Londres, où il avait placé une partie de son avoir, ful donnèrent ensuite des inquiétudes sur sa fortune ; mais il paraît que ces affaires s'arrangèrent, et que ses pertes furent peu importantes. 


En 1830 il fit représenter son opéra de «la Fiancée du brigand», en trois actes, qui fut accueilli avec faveur dans plusieurs villes de l'Allemagne, notamment à Berlin. L'année précédente il avait fixé son séjour à Francfort. En 1831 il fit un voyage en Angleterre pour faire représenter à Londres son nouvel opéra féerie, intitulé « Liska, ou la Sorcière de Gellenstein », et pour diriger les festivals de Dublin.  De retour en Allemagne à l’automne de la même année, il y resta un an, puis entreprit avec sa famille un voyage en Italie, visita Milan, Venise, Florence, Rome, Naples, et enfin retourna à Francfort, où il reprit ses travaux. 


Chargé de la direction de la fête musicale d'Aix-la-Chapelle, en 1834, il s'établit dans cette ville, au mois de février. Je l'y vis pour la première fois au mois de mai, quoique nous fussions en correspondance depuis près de dix ans, et je trouvai en lui un homme aimable, modeste et d'un esprit solide. A l'occasion de cette fête, la ville d'Aix-la Chapelle lui offrit la place de directeur de l'orchestre et de l'académie de chant : bien qu'indépendant par sa fortune, il l'accepta, dans le but unique de travailler au développement du goût et de la culture de l'art dans une ville éloignée du centre d'activité de l'Allemagne. Cependant la gêne attachée à de semblables fonctions le décida à s'en démettre en 1836, et il se rendit à Paris, puis à Londres, où il écrivit son oratorio de «l'Adoration des Rois», destiné à la fête musicale d'Aix-la-Chapelle, en 1837. Se rendant eu cette ville pour y préparer l'exécution de son ouvrage, il passa par Bruxelles, vint me voir et me fit entendre son oratorio avec l'amour qu'un artiste accorde toujours à ses dernières productions. Il avait de la gaieté, se portait bien, et rien ne semblait annoncer sa fin prochaine. Après le festival d'Aix-la-Chapelle, il retourna à Francfort, et se chargea de la direction de la Société de Sainte-Cécile, fondée par Schelb, mais à peine avait-il pris possession de cet emploi, qu'il mourut, le 13 janvier 1838, à l'âge de cinquante et un ans.


Rien doit être rangé dans la classe des artistes les plus distingués de son temps. S'il n'eut pas comme pianiste un mécanisme irréprochable, il fut un des premiers qui donnèrent à cet instrument une grande puissance d'effet par des traits harmoniques de formes nouvelles, et par un fréquent usage alternatif de la pédale qui lève les étouffoirs. 


Dans ses compositions, son style est évidemment, sinon une imitation, au moins une émanation de celui de Beethoven, particulièrement dans ses premiers ouvrages. Vers la fin de sa vie, Ries fit des efforts pour donner à ses œuvres un caractère d'individualité, sans doute à cause des critiques qui avaient attaqué l'analogie de son style avec celui de son maître. Ses premières symphonies ont un peu de sécheresse; mais dans les autres il y a de l'éclat et de la chaleur. Il y a de fort belles choses d'un grand style dans son oratorio de «l'Adoration des Rois». Sa musique de théâtre a le défaut de manquer de facilité et de charme dans la mélodie, défaut assez ordinaire chez les compositeurs qui ont écrit beaucoup d'œuvres instrumentales. Dans la liste des ouvrages les plus importants de Ries, on remarque ceux-ci : 

1° Symphonies à grand orchestre, no.1, op.23; no.2, op.80; no.3, op.90, Bonn, Simrock ; no.4. op.110; no.5, op.112, Leipsick, Breitkopf et Hærtel; no.6, op.148, Leipsick, Peters. 

2° Ouverture à grand orchestre pour Don Carlos, de Schiller, op.94; Bonn, Simrock.

3° Idem de la Fiancée du Brigand, op.156; Leipsick, Peters. -

4° Idem de la Fiancée de Messine, par Schiller, op.162; Bonn, Simrock. -

5° Idem de Liska, op.164; ibid.

6° Grande ouverture et marche triomphale, op.172; Mayence, Schott. 

7° Quintettes pour 2 violons, 2 altos et violoncelle, no.1, op.37, Hambourg, Bœhme; no.2, op.68, Leipsick, Peters; no.3 pour flûte, violon, 2 altos et violoncelle, op.107, ibid.; no.4, op.107, Mayence, Schott; no.5, op.171, Leipsick, Breitkopt et Hærlel; no.6 (Souvenir d'Italie), pour 2 violons, alto et 2 violoncelles, op.183, Bonn, Monpour. 

8° Quatuors pour 2 violons, alto et basse, op.70; Leipsick, Peters. -

9° Trois quatuors idem, op.126; ibid. -

10° Trois quatuors idem, op.146; Bonn, Simrock. -

11° Trois quatuors idem, op.150 ; ibid. 

12° Deux quatuors idem, op.166; Francfort, Dunst. - 

13° Concertos de piano, no.1, op.24, Hambourg, Bœhme; no.2, op.42, Leipsick, Peters; no.3, op.55, Bonn, Simrock; no.4, op.115, Leipsick, Peters; no.5 (pastoral), op.120, Vienne, Leidesdorf; no.6, op.123, ibid; no.7 (les Adieux de Londres ), op.132, Leipsick, Peters; no.8 (Salut au Rhin), op.161, Bonn, Simrock; no.9, op.177, Leipsick, Kistner. - 

14° Grand septuor pour piano, violon, violoncelle, clarinette, cors et contrebasse, op.25, Bonn, Simrock. - 

15° Quintette pour piano, violon, alto, violoncelle et contrebasse, op.74; Leipsick, Peters. - 

16° Grand sextuor pour piano, 2 violons, alto, violoncelle et contrebasse, op.100; Bonn, Simrock, 

17° Sextuor pour piano, harpe, clarinette, cor, basson et contrebasse, Mayence, Schott.

18° Ottetto pour piano, violon, alto, clarinette, cor, basson, violoncelle et contrebasse, op.128, Leipsick, Kisiner. 

19° Quatuors pour piano, violon, alto et basse, op.13, 17, 129, Leipsick, Peters; Bonn, Simrock. -- 

20° Trios pour piano, violon et violoncelle, op.2, 28, 35, 63, 143, Leipsick, Bonn, Vienne. - 

21° Trio pour 2 pianos et harpe, op.95, Bonn, Simrock. -- 

22° Duos pour piano et violon, op.3, 8, 10, 16, 18, 19, 20, 21, 29, 30, 38, 45, 69, 71, 76, 81, 83, 86, 87, 169, chez la plupart des éditeurs. - 

23° Grande sonate pour piano et cor, op.5, Hambourg, Bœhme. - 

24° Grande sonate pour piano et violoncelle, op.125, Leipsick, Probst 

25° Grande sonate pour piano à 4 mains, op.100, Leipsick, Kistner. - 

26° Sonate pour piano seul, op.1, 5, 9, 11, 26, 45, 49, 114, 141, 175, ibid. - 

27° Un très grand nombre de rondos, fantaisies, thèmes variés, marches, etc., ibid. 28° Chants à plusieurs voix et à voix seule, ibid.


Ries a publié, avec M. Wegeler de Bonn, une notice biographique sur Beethoven, intitulée: « Biographische Notizen über Ludwig van Beethoven »; Coblence, Bædrker, 1838, in-8°, M.A.F. Legentil a donné une traduction française de ce volume, sous le titre : «Notices biographiques sur L. Van Beethoven par le Dr.F.G. Wegeler et Ferdinand Ries»; Paris, Dentu, 1862, 1 vol. in-8°.

  Les renseignements que fournit cet ouvrage, particulièrement sur la jeunesse de l'illustre compositeur, ont sans doute de l'intérêt; mais son caractère y est présenté sous un jour défavorable en plusieurs circonstances. Quelle que puisse être la vérité des faits rapportés à cet égard par Ries, peut-être ne devait-il pas s'en faire l'historien, et s'exposer au grave reproche d'ingratitude envers un si grand homme, qui avait eu pour lui les sentiments d'un père. Peut-être certains procédés désagréables de Beethoven envers lui, dans la dernière année de son séjour à Vienne, lui avaient-ils laissé de l'irritation : je fus porté à le croire lorsqu'il m'écrivit en 1829 une lettre remplie de félicitations à l'occasion des critiques que je publiai à cette époque sur les défauts considérables de goût qui, dans mon opinion, déparent les derniers ouvrages de cet homme de génie. Quoique je fusse persuadé alors, comme je le suis encore et le serai toujours, que j'étais dans le vrai à cet égard, j'avoue que j'éprouvai beaucoup d'étonnement de rencontrer cet écho dans l'âme du seul élève que Beethoven ait voulu former.


Extrait de Tome VII; P.255-258 de la « Biographie Universelle des Musiciens »  

par François-Joseph Fétis, 1860-1866 @BnF Gallica.



jeudi 24 septembre 2020

SCHNABEL (Joseph Ignaz)

SCHNABEL  (Joseph Ignaz) 

(le 24 mai 1767 - le 16 juin 1831) 


SCHNABEL (Joseph - Ignace), né le 24 mai 1767, à Naumbourg, en Silésie, était fils d'un chantre de l'église catholique de cette ville. Son père lui enseigna les éléments de la musique, du violon et du piano dès sa sixième année; mais à l'âge de huit ans, Schnabel tomba dans la Queiss, où il faillit se noyer, et perdit l'ouïe. Il fallut alors renoncer à lui faire continuer l'étude de la musique, et ses parents prirent la résolution de l'envoyer au collège pour qu'il suivit ensuite les cours de théologie. Conduit à Breslau, en 1770, il y fréquenta le gymnase catholique; mais après avoir fini sa sixième, sa surdité l'empêcha de continuer ses études, et par les conseils de son oncle maternel, il retourna à Naumbourg.  


Deux ans après, il recouvra tout à coup l'ouïe et cultiva de nouveau la musique, ses progrès dans cet art lui firent obtenir une place d'instituteur à Paritz, village près de Naumbourg. C'est dans ce lieu qu'il acquit des connaissances étendues dans son art, par la lecture des œuvres classiques et des meilleurs traités de théorie. Assez habile dans le mécanisme de plusieurs instruments, il entreprit de former un orchestre avec vingt-cinq ou trente jeunes paysans dont l'instruction lui était confiée, et ses efforts eurent assez de succès pour qu'il pût faire exécuter par ces jeunes gens des symphonies de Haydn et de Mozart.  Le style de ces grands artistes devint dès lors son modèle dans ses compositions. C'est à cette époque qu'il écrivit ses premières messes, des offertoires, des graduels et des vêpres qu'on exécute encore à Naumbourg, Lœwenberg, Greiffenberg et autres villes de la Silésie.


Schnabel avait atteint l'âge de trente ans et n'était connu que dans le canton de la Silésie qu'il habitait, lorsqu'il prit, en 1797, la résolution de se fixer à Breslau, et d'y chercher l'emploi de ses talents. Le 5 mai de la même année, il y obtint la place d'organiste à l'église de Sainte-Claire, et peu de temps après, celle de premier violon à Saint-Vincent.  Alors une nouvelle carrière s'ouvrit devant lui par les occasions qu'il eut d'y faire entendre ses compositions, par ses liaisons avec quelques artistes distingués, et surtout par les conseils qu'il reçut de Fœrster, homme d'expérience et de mérite. En 1799, il publia trois messes à quatre voix et petit orchestre, et fit exécuter un grand oratorio de sa composition dans l'église de la Madeleine. Ces œuvres fixèrent sur lui l'attention publique. Ils furent suivis de deux grandes cantates dont une fut exécutée, en 1803, au jubilé de cent ans de l'université Léopoldine. 


Schnabel avait été appelé à la place de premier violon de l'orchestre du théâtre; mais blessé de ce que Charles-Marie de Weber lui fut préféré, en 1804, pour la direction de cet orchestre, il donna sa démission, et pendant toute la durée du séjour de l'auteur de «Freyschütz» à Breslau, il y eut entre ces deux artistes un invincible éloignement. Schnabel fut bientôt après dédommagé du désagrément qu'il avait éprouvé au théâtre, par sa nomination de maître de chapelle de la cathédrale, qu'il reçut le Ie 1er avril 1805. Il célébra sa prise de possession de cet emploi par ses «Lamentations de Jérémie», considérées comme un de ses meilleurs ouvrages. Après la mort de Janitscheck, en 1806, il fut aussi chargé de la direction des concerts d'hiver, et deux ans après, il fonda les concerts d'été, à Liebich, lesquels ont subsisté jusqu'en 1823, et dont Berner a eu la direction après Schnabel.


Chargé par le gouvernement prussien de visiter la Silésie pour y remplir plusieurs missions relatives à la musique, Zeller arriva à Breslau, en 1811. La fondation d'une école normale pour les instituteurs était un des objets de son voyage : Schnabel et Berner lui parurent les hommes les plus capables d'y remplir les places de professeurs de musique. Sur son rapport, ils furent appelés tous deux à Berlin, en 1812, et dans leur excursion ils se lièrent d'une étroite amitié qui ne se démentit jamais. Pendant son séjour dans la capitale de la Prusse, Schnabel fit exécuter une de ses messes dans une église catholique, et cet ouvrage ayant obtenu l'approbation des artistes, on lui offrit la place de directeur de musique de cette église; mais il préféra retourner à Breslau, en visitant Wittenberg, Leipsick et Dresde.  Bientôt après, il reçut sa nomination de professeur de musique du séminaire des instituteurs catholiques, puis celle de directeur de musique de l'université et de l'Institut de musique d'église qui y était attaché. Le reste de sa carrière s'écoula dans le paisible exercice de ses fonctions. Cependant, soit qu'un pressentiment de sa fin prochaine l'eût troublé, soit qu'il sentit ses forces diminuer, il se démit de sa place de professeur du séminaire et de celle de directeur des concerts, au commencement de 1831. Le 18 juin de la même année, il tomba malade, et les progrès du mal furent si rapides, qu'il expira le lendemain, à l’âge de soixante-quatre ans. Ainsi que Mozart, son modèle de prédilection, il travaillait à un Requiem lorsque la mort le surprit, et n'eut pas le temps de le terminer.


Schnabel a joui de la réputation de grand musicien et de compositeur distingué, dans toute la Silésie; mais il est peu connu hors de son pays, même en Allemagne. Ce que j'ai vu de ses ouvrages m'a prouvé qu'il écrivait avec pureté, et que sa pensée est en général douce, noble et gracieuse, mais qu'elle manque de nerf et d'originalité. Son caractère était, dit-on, rempli de bienveillance; jamais on ne l'entendit émettre des opinions de blâme sur les œuvres des autres artistes; mais sa sensibilité était excessive et la moindre critique de ses ouvrages lui causait un vif déplaisir. Il s'était fait beaucoup d'amis par l'aménité de ses manières, et sa fin imprévue fut un sujet de deuil pour toute la ville de Breslau. Hoffmann a donné une biographie détaillée de cet artiste estimable dans son Lexique des musiciens de la Silésie; Kablert en a fait insérer une autre dans la Gazette musicale de Leipsick; enfin, il en a été publié une troisième chez Leuckart, à Breslau.


Les ouvrages publiés par Schnabel sont ceux dont les titres suivent :

1° Huit pièces pour trois cors, trompette et deux trombones; Breslau, Fœrster. 

2° Marche pour huit trompettes, et pièces pour sept trompettes et timbales; ibid. 

3° Concerto pour clarinette; Leipsick, Breitkopf et Hærtel.

4° Quintette pour guitare, deux violons, alto et violoncelle; Breslau, Fœrster. 

5° Messe latine et allemande (en mi bémol) à quatre voix, orchestre et orgue; ibid.

6° Idem (en la bémol) à quatre voix, deux violons, alto, deux clarinettes, quatre cor. et orgue; ibid. 

7° Idem (en fa mineur) à quatre voix, deux violons, alto, deux clarinettes, deux cors et orgue; ibid. 

8° Messe solennelle (en ré) à quatre voix et orchestre; ibid.

9° Missa quadragesimalis à quatre voix; Breslau, Leuckart. 

10° Graduale in nativitate Domini 4 vocibus, 2 viol., 2 violis, 2 ob., 2 corn., 2 clarinis, tympanis et organis; Breslau, Fœrster. 

11° Trio gradualia 4 voc, orchestra et organo; Braslau, Gruss, Barth et compagnie.

12° Offertoire (en ut) à quatre voix et orchestre; Breslau, Leuckart.

13° Offertoire (en fa) à quatre voix et orchestre; ibid. 

14° Alma Redemptoris à quatre voix, deux violons, alto, deux hautbois, deux cors et orgue; Breslau, Fœrster.

15° Ave Regina, idem; ibid. 

16° Regina cœli, pour deux soprani, contralto, ténor et basse, petit orchestre et orgue; Breslau, Leuckart.

17° Psaume pour quatre voix d'hommes; ibid. 

18° Hymni sex faciliores, 4 voc., 2 viol., 3 ob., 2 corn. et organo; Breslau, Fœrster. 19° Hymni 4 vespertini, 4 voc., et orch.; Breslau, Leuckart. 

20° Hymnus (Veni creator Spiritus), 4 voc. et orch.; ibid. 

21° Hymnus (Veni Sancte Spiritus), idem; ibid.

22° Salve Regina à quatre voix, deux violons, alto, deux hautbois, deux cors et orgue; Breslau,Fœrster. 

23° Vesperæ de confessore à quatre voix, deux violons, alto, deux hautbois, deux cors, deux trompettes, timbales et orgue; ibid.

24° Marche pour des voix d'hommes et instruments à vent, ibid. 

25° Plusieurs recueils de chants à quatre voix d’hommes; Breslau, Fœrster et Leuckart. 

26° Chants à voix seule et piano; ibid. 


Schnabel a laissé en manuscrit :

27° Cantate pour l'ouverture de la synagogue, sur un texte hébreu.

28° Cantate pour le trois-centième anniversaire de la fondation de l’université de Breslau. 

29° Cantate pour l'installation de l’évêque Emmanuel D. Schimowsky.

30° Chant funèbre sur la mort de la reine de Prusse, exécuté le 30 août 1810.

31° Quatre messes à quatre voix et orchestre.

32° Kyrie et Gloria, idem. 

33° Requiem et Dies iræ. 

34° Petit Requiem.

35° Six vêpres complètes.

36° Station pour la fête du saint Sacrement.

37° Neuf lamentations et neuf répons de la semaine sainte. 

38° Quatorze graduels.

39° Vingt hymnes et antiennes parmi lesquels se trouve un Ave maris stella, considéré comme un des plus beaux ouvrages de l'auteur.

 40° Douze offertoires, dont un pour ténor solo, violon obligé et orchestre.

41° Quatre litanies. 

42° Deux Te Deum. 

43° Ecce quomodo moritur justus, exécuté le jeudi saint à la cathédrale de Breslau. 44° Deux Pange lingua.

45° Deux Salve Regina. 

46° Regina cœli.

47° Quelques morceaux de musique pour des instruments à vent.



Extrait de Tome VII; P.484-486 de la « Biographie Universelle des Musiciens »  

par François-Joseph Fétis, 1860-1866 @BnF Gallica.



Nowakowski (Józef)