lundi 28 septembre 2020

EYBLER (Joseph)

EYBLER (Joseph) 

( le 8 février 1764 - le 24 juillet 1846)



EYBLER (Joseph d'), maître de chapelle de l'empereur d'Autriche, est né le 8 février 1764, dans le petit bourg de Schwochut, à quelques lieues de Vienne.  Son père, instituteur et régent du chœur, lui donna les premières leçons de musique. Un amateur instruit, nommé Seitzer, ayant eu l'occasion d'entendre Eybler exécuter un concerto de piano à l'âge de dix ans, devina l'avenir de cet enfant et le prit sous sa protection.  Il le fit entrer d'abord au séminaire de musique, à Vienne, où il fit un cours d'études littéraires et reçut des leçons de chant, de violon et d'harmonie; puis il le plaça sous la direction d'Albrechtsberger, pour apprendre la composition.  Eybler reçut les leçons de ce maître pendant trois ans (1777 à 1779), et fit de grands progrès dans l'art d'écrire. Le séminaire de musique ayant été supprimé en 1782, Eybler se trouva, ainsi que ses condisciples, abandonné à lui-même, et obligé de pourvoir à ses besoins.  D'abord il reçut de son père quelques secours pour suivre les cours de droit; mais un incendie ayant anéanti les ressources de sa famille, il dut renoncer à l'espoir de continuer ses études pour obtenir un emploi civil, et n'eut plus de ressource que la musique.


  Il se mit à donner des leçons pour vivre, et commença ses premiers essais de composition, heureux de recevoir les conseils de Joseph Haydn, qui était lié d'une ancienne amitié avec son père.  Ce fut aussi vers ce temps qu'il fit la connaissance de Mozart, qui était alors occupé des répétitions de son opéra de « Cosi fan tutte ». Ce grand artiste se servit d'Eybler pour diriger au piano ses répétitions pendant qu'il achevait d'écrire sa partition. L'amitié qui les unit dès lors ne se démentit jamais, et Eybler reçut les derniers soupirs de l'illustre compositeur.


En 1792, Eybler concourut pour la place de directeur du chœur à l'église des Carmélites et

l'obtint; l'année suivante il eut aussi celle du couvent écossais.  Ses messes ne tardèrent pas à fixer sur lui l'attention publique; elles lui procurèrent la protection de l'impératrice, qui, frappée du mérite de leur auteur, l'attacha à la famille impériale, et l'employa dans les

concerts et dans les représentations dramatiques qui étaient donnés aux châteaux de Laxenbourg et de Hezzendorf.  Ce fut à la demande de cette princesse qu'il écrivit sa messe de Requiem, considérée en Allemagne comme un œuvre de premier ordre. En 1801, Eybler fut choisi comme professeur de musique des archiducs et archiduchesses.  En 1804, on lui confia la place de vice-maître de chapelle de la cour. Sur l'invitation de l'empereur, il écrivit le grand oratorio «Die vier letzten Dinge», qui fut exécuté en 1810, dans une fête de la cour, et qui valut à son auteur les félicitations du monarque, devant toute la noblesse invitée à cette solennité.


  Après la mort de Salieri, Eybler lui succéda dans la place de maître de la chapelle impériale, et depuis cette époque jusqu'en 1833, il en remplit les fonctions; mais le 23 février de cette année il fut frappé d'une atteinte d'apoplexie en dirigeant l'exécution du Requiem de Mozart.  Cet accident n'eut pas de suites fâcheuses; cependant l'empereur l'a dispensé depuis ce temps de son service à la cour, et son médecin lui a interdit le travail de cabinet.  L'empereur régnant lui a donné une résidence d'été au château de Schönbrun, et, par son testament, l'empereur François lui a accordé des lettres de noblesse héréditaire.  Eybler a cessé de vivre Ie 24 juillet 1846, à l'âge de quatre-vingt-un ans et cinq mois.


Parmi les compositions d'Eybler, on compte trente-deux messes, presque toutes solennelles, avec orchestre : la première a été écrite en 1781, la seconde, seize ans plus tard;  la dernière, en 1837.  De ces messes, on a publié celles dont voici les titres: 

1° Messe no.1, en mi bémol, pour le couronnement de l'impératrice Caroline, comme reine de Hongrie, à quatre voix, orchestre et orgue; Vienne, Haslinger.

2° Messe no.2 (en ut), de Sancto Maurdio, à 4 voix, orchestre et orgue, ibid.

3° Messe no.3 (en ré), de Sancto Leopoldo, à 4 voix, orchestre et orgue; ibid.

4° Messe no.4 (en ut), de Sancto Ludovico, idem; ibid.

5° Messe no.5 (en fa), de Sancto Rudolpho, idem; ibid.

6° Messe no.6 (en fa) de Sancto Rainero, à 4 voix et orchestre; ibid.

7° Messe no.7 (en ut), pour le couronnement de l'empereur Ferdinand comme roi de Hongrie; ibid.

8° Messe de Requiem (en ut mineur), à 4 voix, orchestre et orgue; ibid.

9° Sept Te Deum avec orchestre; j'ignore s'il en a été publié quelques-uns. Trois de ces Te Deum sont écrits à 8 voix en deux chœurs.

10° Trente offertoires; on a publié les suivants: Domine, si observaveris, pour soprano solo, chœur, orchestre et orgue, Ibid.

11° Si consistant adversum me, à 4 voix et orchestre; ibid.

12° Reges Tharsis, à quatre voix, orchestre et orgue, no.3; ibid.

13° Tui sunt cœli et tua est terra, à 4 voix et orchestre, no.4; iIbid.

14° Jubilate Deo, à 4 voix et orchestre, no.5, ibid.

15° Timebunt gentes (en ut), idem; no.6, ibid.

16° Magna et mirabilla, idem; no.7, ibid. Trente-quatre graduels pour chœur de quatre voix, orchestre et orgue; on n'en a publié que ceux-ci.

17° Tua est potenlia, no.1; Vienne, Haslinger.

18° Sperate in Deo, no 2; ibid.

19° Omnes de Saba veniunt, no.3; ibid.

20° Dies sanctificalus illusil nobis, no.4; ibid. 

21° Benedcam Dominum, no.5; ibid.

22° Non in mulitudine, no.6; ibid,

23° Domine Deus, n°7; ibid.


Les autres compositions d'Eybler pour l'église sont :

24° Un Tanlum ergo à quatre voix et orchestre.

25° Une messe à 8 voix en deux chœurs, avec graduel et offertoire.

26° Une Litanie à quatre voix et orgue.

27° Un Dies irae à 8 voix.- 

28° Un Libera à 4 voix et orgue.

29° Deux Veni Sancte Spiritus.

30° Trois hymnes de vêpres à 4 voix et orchestre. 

31° Deux Salve Regina.

32° Un Alma Redemptoris.

33° Un Ave regina calorum.

34° Les quatre fins de l'homme, grand oratorio.

35° La Berger à la crèche de l'Enfant Jésus, idem (composé en 1794).


Parmi les autres compositions vocales du même artiste, on remarque :

36° Un opéra (L’Épée enchantée) représenté au théâtre de Leopoldstadt.

37° La Mère des Gracques, pantomime sérieuse.

38° Deux cantates avec orchestre.

39° Quatre scènes italiennes.

40° Plusieurs recueils de chansons à voix seule avec acc. de piano; Augsbourg, Gombart, et

Leipsick.

41° Beaucoup d'autres chants et canons à plusieurs voix.


Les ouvrages de musique instrumentale d'Eybler se composent de

deux symphonies pour l'orchestre; 

six quatuors pour deux violons, alto et violoncelle;

trois duos pour violon et violoncelle, op.4 (Vienne, Diabelli);

deux concertos; sept sonates pour piano; et beaucoup de danses de tout genre.


Extrait de Tome III; P.167-169 de la « Biographie Universelle des Musiciens »  

par François-Joseph Fétis, 1860-1866 @BnF Gallica.



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