lundi 31 août 2020

NEUKOMM (Sigismond)

NEUKOMM (Sigismond)

(le 10 juillet 1778 - le 3 avril 1858) 


NEUKOMM (Sigismond), compositeur, est né le 10 avril*(sic) 1778, à Salzbourg. Dès la sixième année de son âge, il montra un penchant décidé pour la musique.  Son premier maître fut l'organiste Weissauer, que Neukomm fut bientôt en état d'aider dans l'exercice de ses fonctions.  La plupart des instruments à cordes et à vent lui étaient devenus familiers, et sur quelques-uns il était d'une habileté assez remarquable.  Dans sa quinzième année, il obtint la place d’organiste à l'université.  Son père, homme instruit et premier professeur de l'école normale de Salzbourg, lui fit faire des études classiques ont les avantages se sont révélés en beaucoup de circonstances de sa vie.  Pendant qu'il suivait les cours des collèges, Michel Haydn, dont la femme était parente de la mère de Neukomm, lui donna des leçons de contrepoint et d'harmonie, et se fit souvent remplacer par lui dans ses fonctions d'organiste de la cour. Parvenu à l'âge de dix-huit ans, Neukomm fut nommé corépétiteur de l'Opéra : cette occupation acheva de développer son penchant pour la musique, et lui fit prendre la résolution de se livrer exclusivement la culture de cet art.  


Après avoir achevé à l’université ses cours de philosophie et de mathématiques, il quitta Salzbourg en 1798, et se rendit à Vienne, où Joseph Haydn, sur la recommandation de son frère, l'adopta pour élève et le traita comme un fils.  Pendant plusieurs années, le jeune artiste recueillit les fruits de cette heureuse position, et reçut les conseils de l'homme célèbre. Vers la fin de 1806, Neukomm s’éloigna de Vienne pour se rendre en Russie, prenant sa route par la Suède. Arrivé à Stockholm en 1807, il y fut nommé membre de l'académie de musique, puis il se rendit à Pétersbourg, où la direction de la musique de l'Opéra allemand lui fut confiée. La société philharmonique de cette ville le choisit aussi pour un de ses membres. Pendant son séjour dans cette capitale et à Moscou, il fit exécuter avec succès quelques-unes de ses compositions; mais ses premiers ouvrages ne furent publiés qu'après son retour en Allemagne.  Une maladie sérieuse, occasionnée par l’avis de la mort de son père, l'obligea de renoncer à la direction de la musique du théâtre impérial allemand.  De retour à Salzbourg, il y resta peu de temps, et se rendit à Vienne, où 'il n'arriva qu'au moment de la mort de Haydn.


Après la paix qui suivit la campagne de 1809, Neukomm se rendit à Paris, où ses liaisons avec les artistes et les savants les plus distingués le fixèrent pendant plusieurs années. Il y trouva dans la princesse de Vaudémont une protectrice qui le présenta au prince de Talleyrand et le lui recommanda avec chaleur.  A cette époque, Dussek était attaché comme pianiste à la maison de ce personnage politique; mais déjà sa santé commençait à s'altérer. Bientôt après il fut obligé de se rendre à Saint-Germain, dans l'espoir qu'un air plus pur pourrait hâter sa guérison, et pendant son absence, Neukomm le remplaça auprès du prince. On sait qu'après avoir langui dans sa retraite champêtre, Dussek mourut en 1812.  Dès ce moment, Neukomm fut définitivement installé chez le prince de Talleyrand.  En 1814 il l'accompagna au congrès de Vienne; un Requiem qu'il avait composé en commémoration

de Louis XVI fut exécuté dans l'église St-Étienne de cette ville, par un chœur de 300 chanteurs, en présence des empereurs, rois et princes réunis au congrès.  En 1815 le prince de Talleyrand fit obtenir à Neukomm la décoration de la Légion d'honneur, et des lettres de noblesse.  De retour à Paris après les Cent-Jours, il y reprit ses travaux.  


En 1816, il accompagna le duc de Luxembourg, qui allait en ambassade extraordinaire à

Rio-Janeiro.  Le roi don Pedro le choisit pour maître de sa chapelle et lui fixa un traitement

considerable.  Neukomm enjouit pendant plus de quatre ans; mais après la révolution du Brésil, qui obligea le roi à repasser en Europe, il renonça de son propre mouvement à son titre et aux appointements qui y étaient attachés. De retour à Paris au mois d'octobre de la même année, il retrouva sa place dans l’hôtel de Talleyrand, reprit ses travaux et les douces habitudes de sa vie.


Depuis longtemps il éprouvait le désir de visiter l'Italie; en 1826, il réalisa son projet de

voyage en ce pays, qui lui offrait des objets d'études variés; il visita Milan, Florence, Bologne, Rome, Naples et Venise. Dès ce moment, un goût passionné de voyages sembla s'être emparé de lui.  En 1827 il parcourut la Belgique et la Hollande; deux ans après il se rendit en Angleterre et en Écosse:  il y fut accueillit avec distinction par Walter Scott et quelques autres hommes remarquables. Rentré à Paris dans les premiers mois de 1830, il n'y resta que peu de temps, parce qu'il accompagna Talleyrand dans son ambassade à Londres, après la révolution du Juillet. Il alla à Berlin en 1832 et y fit exécuter deux fois son oratorio La Loi de l'Ancien Testament, ainsi que plusieurs autres compositions;  puis il visita ses amis de Leipsick et de Dresde.  De retour à Londres, il y passa l'hiver de 1832-1833, fit ensuite un second voyage en Italie, et s'arrêta dans le midi de la France pendant l'hiver de 1833-1834.  Profitant de la proximité de Toulon, il fit une excursion à Alger et dans les possessions françaises de l'Afrique.  Paris et Londres le revirent pendant les années 1835 et 1836.  Il s'était proposé de parcourir l'Amérique septentrionale pendant cette dernière année; mais une maladie douloureuse le retint en Angleterre au moment même où il allait s'embarquer.  Rendu à la santé, il reprit le cours de ses voyages, visita de nouveau la Belgique, Francfort, Darmstadt, Heidelberg, Mannheim et Carlsruhe. De retour ensuite à Paris, il y passa plusieurs années, puis il fit un voyage en Suisse.  En 1842, il dirigea la fête musicale de Friedberg et celle de Salzbourg, à l'occasion de l'érection du  monument de Mozart, il retourna ensuite en Angleterre, pays qu'il affectionnait et où il avait beaucoup d'amis. 


Depuis quelques temps sa vue s’affaiblissait par la formation de la cataracte sur les deux yeux. Il finit par devenir complètement aveugle. En 1849, il se fit faire l’opération par un célèbre oculiste de Manchester: elle eut le plus heureux résultat. En 1849, je retrouvai ce vieil ami à Munich: il était encore obligé de porter des lunettes colorées de diverses manières en raison de l'état de la lumière dans les différentes parties du jour : mais en dépit de ses souffrances passées et des préoccupations que lui donnait son état actuel, il était encore plein d’enthousiasme pour les belles œuvres de musique sérieuse que nous entendîmes dans quelques églises ainsi qu'à la chapelle royale. Lorsque je revis Neukomm à Londres en 1851, où il était membre du Jury de l'exposition universelle, il avait retrouvé la santé et sa douce gaieté habituelle. Peu de temps après il fit un voyage en Orient et s'arrêta quelque temps à Constantinople.  Dans un voyage que je fis à Paris en 1856, nous nous vîmes plusieurs fois, et je remarquai qu’il y avait en lui des symptômes d'affaiblissement.  Il a cessé de vivre dans cette ville, le 3 avril 1858, à l'âge de quatre-vingts ans.


Nonobstant les distractions multipliées de ses voyages, Neukomm a produit une si grande quantité de compositions de tout genre, qu'il est difficile de comprendre qu'il ait eu le temps nécessaire pour le travail matériel d'un si grand nombre d'ouvrages. Depuis l’âge de vingt-

cinq ans il tenait un catalogue thématique de ce qu'il avait écrit; voici le resumé qu'il m’en a 

envoyé en 1837 :

[ I ] Musique religieuse à plusieurs parties, avec ou sans accompagnement:

1° Oratorios : 2 en anglais, 5 en allemand.

2° Messes : 15 complètes

3° Te Deum : 5.

4° Grans chœurs: 3 en anglais,1 en russe.

5° Cantates d’église : 3 en anglais,1 en français, 1 en italien.

6° Morceaux détachés à plusieurs parties : 25 en latin, 9 en français, 12 en anglais, 2 en allemand. 

7° Collection d'antiennes et d'autres morceaux à plusieurs parties, en langue latine, composés pendant le voyage de Brest à Rio-Janeiro.

8° Collection considérable d'hymnes chorales sur des paroles anglaises,

9° The morning and evening service (Service du matin et du soir, à 4 parties), complet. 

Ces deux derniers ouvrages, qui renferment une multitude de pièces, ont été composés en Angleterre.

10° Psaumes à voix seule :4 en latin, 7 en italien, 10 en anglais, 17 en allemand. 

11° Psaumes à plusieurs parties: 10 en latin, 2 en russe, 7 à 2 voix, en anglais; 3 à 3 voix, idem; 2 à 4 voix idem; 3 à 5 voix, idem; 2 à grand chœur, idem;  1 à double chœur pour 8 voix, idem.

12° Cantates d'église et morceaux détachés à voix seule: 62 en anglais, 16 en latin,  2 en italien, 2 en français, 27 en allemand.


[ II ] Musique dramatique :

13° 10 opéras allemands.

14°  3 scènes détachées en italien.


[ III ] Musique vocale de concert et de chambre

15° Chœurs: 2 en portugais, 4 en anglais, 2 en allemand.

16° Trios : 2 en italien, 1 en anglais, 1 en français.

17° Duos : 1 en italien, 5 en français.

18° Cantates : 1 en français,  2 en italien.

19° 73 chansons allemandes.

20° 75 chansons anglaises

21° 50 romances françaises.

22° 4 canzonettes italiennes.


[ IV ]. Musique instrumentale :

23° Fantaisies et élégies à grand orchestre : 7.

24° 5 ouvertures détachées 

25° Une symphonie à grand orchestre.

26° Quintettes, quatuors, etc., pour divers instruments, au nombre de 23. 

27° 25 marches militaires, et autres pièces d’harmonie.

28° Duos, valses, etc., pour divers instruments.

29° Un concerto pour piano.

30° 10 sonates et caprices pour le même instrument.

31° Variations idem, 9 suites.

32° 8 fantaisies idem.

33° 57 pièces d’orgue.

34° Des exercices d'harmonie et des sorfèges.


La récapitulation de ces compositions, faite au mois d'août 1836, présente un ensemble 

de 524 œuvres de musique vocale, et de 219 de musique instrumentale: en tout, 743. Beaucoup de ces morceaux ont été publiés en France, en Allemagne et en Angleterre; mais un plus grand nombre est resté en manuscrit. A cette longue liste: il faut ajouter les deux oratorios Christi Auferstehung (La Résurrection du Christ), et Christi Himmelfahrt (L'Ascension du Christ), dont les partitions réduites pour le piano ont été publiées en 1842, et un très-grand nombre d'ouvrages de tout genre écrits depuis 1837. Neukomm était considéré comme un des meilleurs organistes de son temps.



 Extrait de Tome VI; P.303-305 de la « Biographie Universelle des Musiciens »  

par François-Joseph Fétis, 1860-1866 @BnF Gallica.


dimanche 30 août 2020

FOERSTER (Emanuel-Aloys) ou FÖRSTER

FOERSTER (Emanuel-Aloys) ou FÖRSTER

( le 26 janvier 1748 - le 12 novembre 1823 ) selon Wikipédia


FOERSTER (Emmanuel-Aloysius), pianiste et maître de chapelle à Vienne, naquit en Bohême en 1757*(sic), fit ses études à Prague, et se rendit à Vienne en 1779.  Il est mort en cette ville, le 10 novembre 1823, à l'âge de 70 ans. Cet artiste s'est fait connaître dès 1790 par de nombreuses compositions tant pour le clavecin que pour d'autres instruments. 


En voici la liste :

1° 11 Sonate a cembalo solo, op.1, Vienne,1790.

2° Idem, op.2, ibid.,1791.

3° 13 Deutscher Lieder, ibid. 

4° Cantate auf die Huldigungs-Feyer Franzens, für Klavier, ibid.,1792.

5° 3 Duetti a cembalo con flauto o violino, op.nos 1, 2, 3, ibid. 

6° 3 Sonatas for the piano-forte with german flute or violin, op.7, Londres, 1793. 

7° Deux quatuors pour clavecin, violon, alto et basse, op.8, liv.1 et 2, Offenbach, 1795.

8° Six quatuors pour deux violons, alto et basse, op.6, ibid.

9° Sextuor pour piano, violon, alto, violoncelle, flûte et basson, op.9, ibid., 1796.

10° Deux quatuors pour clavecin, violon, alto et basse, op.10, liv.1 et 3, ibid. 1796.

11° Deux idem, op.11, liv.1 et 2, ibid.,1796.

12° Deux solos, op.12, Vienne.

13° Quartetto a cembalo, viol., alto e basto, ibid. 

14° Due sonate per il cembalo, op.13, ibid., 1802.

15° X Variazioni per il cembato, ibid.,1802.

16° Six quatuors pour violon, op.16, ibid.,1799.

17° Notturno concert., per 2 viol.,2alt., flauto, oboe, fagotto, 2 corni, violoncello e contra-

basso no.1, Augsbourg,1799. 

18° 11 Sonate e due thema con dieci variaz., per il cembalo, Vienne.

19° Rondo e variaz. sull' duetto: Pace, caro mio sposo, n°14, Vienne et Offenbach.

20° Huit variations sur un thème de Mozart, Spire et Heilbronn, 1797. 

21° X variations en la bémol, Heilbronn, 1797,

22° Trois sonates pour le piano seul, op.17, Spire et Vienne.

23° Trio pour clavecin, violon et basse, op.18, 1801.

24° Cavatevi padroni, varié pour le clavecin, Offenbach.

25° Deux quintuors pour deux violons, deux altos et violoncelle, op.19 et 20, non gravés.

26° Trois quatuors pour deux violons, alto et violoncelle, op.21.

27° Trois sonates pour piano,op.22, nos 1, 2, 3.

28° Grande sonate pour piano, a quatre mains, op.24.

29° Fantaisie suivie d'une grande sonate pou le piano, op.25. 

30° Sept variations sur un thème de Mozart, pour le piano, 1803.

31° Six sonates très-faciles pour le piano, liv.1 et 2. 

32° Quintuor pour deux violons, deux altos et basse; Vienne. 1804. 


Foerster s'est aussi placé parmi les écrivains sur la musique par un traité d'harmonie et d'accompagnement qu'il a publié sous ce titre : Anleitung zum Generalbass, mit Notenbeispielen in 146 Nummern; Vienne et Leipsick, 1805, in-8°.  Il y a de la méthode dans cet ouvrage.



Extrait de Tome III; P.280-281 de la « Biographie Universelle des Musiciens »  

par François-Joseph Fétis, 1860-1866 @BnF Gallica.




samedi 29 août 2020

EBERL (Anton)

EBERL (Anton)

(le 13 juin 1765 - le 11 mars 1807)


EBERL (Antoine), habile pianiste et compositeur, naquit à Vienne en Autriche, le 13 juin 1765. Dès sa plus tendre enfance il annonça des dispositions si heureuses pour la musique, qu'à l'âge de huit ans il jouait des concertos de piano, avec le plus grand succès.  Cependant son père, l'un des premiers officiers de la cour de l'empereur, Ie  destinait au barreau, et lui donna une éducation soignée.  Le jeune Eberl fit de rapides progrès dans ses études, sans négliger néanmoins celles qui avaient la musique pour objet. A l'âge de seize ans, il composa la musique de deux opéras comiques intitulés les Bohémiens, et la Marchande de modes, quoiqu'il n'eût point encore appris les règles de l'harmonie. Gluck, ayant assisté à la représentation d'un de ces ouvrages, reconnut dans l'auteur du génie, et engagea sa famille à lui faire faire des études sérieuses, afin de développer son talent naturel. Ce fut en vain : on le contraignit à suivre ses travaux dans la jurisprudence et à se préparer à un examen pour le doctorat. Vers ce temps il se lia d'amitié avec Mozart, et cette circonstance fortifia en lui le goût de la musique.  Il se mit à étudier avec assiduité le contrepoint et la théorie de l'art.  Sa première composition régulière fut le mélodrame de Pyrame et Thisbé, qu'on représenta au théâtre impérial de Vienne, en 1796. Dans la même année il accompagna la veuve de Mozart et madame Lange dans un voyage où elles visitèrent les principales villes de l’Allemagne, telles que Berlin, Hambourg, Leipsick, et il donna des concerts où il fit entendre ses compositions instrumentales. De retour à Vienne, il y reçut un engagement comme maître de chapelle à Pétersbourg, et partit bientôt après pour cette ville. Il écrivit un opéra allégorique pour le théâtre allemand, une cantate, des symphonies pour les concerts de la cour, et beaucoup de  pièces détachées pour le piano. 


En 1801, il revint à Vienne et y fit représenter un grand opéra intitulé Die Kœnigin der Schwarzen Inseln (la Reine des îIes noires).  L'année suivante il fit un deuxième voyage en Russie, mais qui fut de courte durée.  Depuis lors il n'a cessé de résider à Vienne, où il est mort le 11 mars 1807, à l'âge de quarante et un ans.  


Voici la liste de ses compositions :

1° Une sonate en ut mineur, qui a été gravée à Vienne, et à Offenbach, sous le nom de Mozart, op.47, et que Pleyel a publiée avec le titre de Dernière grande sonate de Mozart. Artaria en a donné une édition, à Vienne, en 1798, sous le nom de l'auteur véritable.

2° Petite sonate pour le piano, à l'usage des commençants, op.2; Vienne.

3° XII Variations sur le duo : bey Mœnnern, welche liebe fuchlen, gravées sous le nom de

Mozart à Vienne, en 1792.

4° Six chansons allemandes avec clavecin, première partie, op.4; Hambourg, 1796.

5° XII Variations pour le piano sur l'air : Zu Steffen sprach im Traume, gravées sous le nom de Mozart, à Hambourg, et rétablies depuis sous celui d'Eberl, op.5.

6° Variations pour le piano sur le thème : Freundin sanfter herzenstriebel, op.6; Vienne.

7° Variations pour le piano, op.7; ibid.

8° Deux Sonates à quatre mains pour le piano; Pétersbourg,1798.

9° Trois Trios pour piano, violon et violoncelle, op.8; Pétersbourg.

10° Variations sur l'air: Escouto, Janette, op.9; ibid. 

11° Deux grandes Sonates pour le piano, op.10; ibid, 1800 

12° La gloria d'Imeneo, cantate à grand orchestre; Vienne, Artaria, op.11.

13° Grande Sonate caractéristique pour le piano, dédiée à Haydn, op.12; Leipsick.

14° Trois Quatuors pour deux violons, alto et basse, op.13, 1801.-

15° Grande Sonate pour le piano avec violon obligé, op.14; Leipsick.

16° Fantaisie et rondo pour le piano, op.15; Vienne.

17° Grande Sonate pour le piano, op.16; ibid.

18° Variations sur un thème russe avec violoncelle obligé, op.17; ibid.

19° Grand Quatuor pour piano, violon, alto et basse, op.18; ibid.

20° Polonaise à quatre mains pour le piano, op.I9; ibid.

21° Grande Sonate avec violon obligé, op.20, ibid; 1803.– 

22° Grand Concerto pour piano avec orchestre op.32.

23° Symphonie à grand orchestre, op.35.

24° Grand Trio pour piano, clarinette et violoncelle, op.36.

25° Sérénade pour deux ténors et deux basses, avec clarinette, alto et violoncelle, op.37.

27° Grand Concerto pour piano, op.40. 


Ceux de ses ouvrages qui sont restés en manuscrit sont :

1° Les Bohémiens, opéra.

2° La Marchande de modes; idem.

3° Sorcière, idem.

4° Baudouin, comte de Flandres, idem.

5° La Reine des îles noires, idem.

6° Six concertos pour piano.

7° Trois symphonies à grand orchestre.

8° Deux sérénades.

9° Un sextuor. 

10° Un quintette.

11° Un quatuor.

12° Concertos pour deux pianos, œuvre 45.



Extrait de Tome III; P.106-107 de la « Biographie Universelle des Musiciens »  

par François-Joseph Fétis, 1860-1866 @BnF Gallica.


vendredi 28 août 2020

LOEWE (Carl)

(le 30 novembre 1796 - le 20 avril 1869) selon Wikipédia

 

LOEWE (Jean-Charles-Godefroid), directeur de musique à Stettin, est né le 30 novembre 1796, à Lœbejün, près de Halle. Son père, cantor et maître d'école de cet endroit, lui enseigna les éléments de la musique dans un âge si tendre, que Lœwe n’a conservé aucun souvenir de ses premières études. Jouissant d’une entière liberté, il se livra dès ses premières années à des exercices et à des plaisirs champêtres dont il a conservé le goût plus tard, et qui ont exercé sur ses compositions une heureuses influence. 


À l'âge de dix ans, on l'envoya au collège de Cœthen : il y fut employé comme enfant de chœur. Après y avoir achevé ses études élémentaires, il fréquenta le gymnase de l’hospice des orphelins à Halle. Le savant théoricien Türk, qui habitait cette ville, se chargea du soin de terminer son éducation musicale. Une certaine originalité sauvage se faisait remarquer dans les premières compositions de Lœwe: les formes inusitées de ces productions excitaient souvent le rire de son maître; l’élève défendait ses idées avec chaleur, et souvent il s’ensuivait des discussions orageuses, qui se terminaient par le renvoi de l’élève.  Mais bientôt après, Türk le rappelait. 


Les événements de 1813 et la mort du maître interrompirent le cours de ses études de musique. Lœwe retourna au gymnase, s’y livra de nouveau à la littérature et aux sciences, puis, en 1817, il suivit les cours de l’université. Il s’y adonna particulièrement à la philosophie et à la théologie, sans négliger toutefois la musique. Ce fut à cette époque qu’il parvint à un certain degré d’habileté sur le piano, en jouant les œuvres de Mozart, de Dussek et de Beethoven. Il donnait alors des leçons de musique pour vivre, et prenait part aux exercices de chant dirigés par Maas et Naue. 


Dans l’hiver de 1819 à 1820, Lœwe visita Dresde, et y fit la connaissance de Charles-Marie de Weber, qui le prit en affection et l’encouragea dans ses travaux. Dans l’été suivant, il fit un voyage à Weimar, où il visita Hummel, et à Jéna, où il offrit à Gœthe un recueil de chansons de sa composition.


Bientôt après, il accepta à Stettin les places de cantor à Saint-Jacques et de professeur au gymnase. La manière dont il remplit ses fonctions lui valut ensuite sa nomination de directeur de musique à la même église, au gymnase et au séminaire des instituteurs. Devenu le centre d'activité de la musique dans sa nouvelle position, il employa toute son énergie à mettre cet art en progrès autour de lui.  


C'est de ce moment que datent les nombreuses compositions qu'il a publiées et celles qui sont restées en manuscrit.  Sa réputation commença par des ballades, où brille un rare mérite d'expression et d'originalité. Il en a fait imprimer un grand nombre, parmi lesquelles on cite comme les plus belles : Le Roi des Erles, La Nuit de Sainte-Walpurge, La Nonne de la Sprée, La Caverne des amants, La Revue nocturne, La Première Nuit de Sainte-Walpurge (pour voix de solos et chœurs), La Fiancée de Corinthe, La Maison sainte, etc.  Dans des compositions de plus grande importance, on remarque ses oratorios : 


1° «La Destruction de Jérusalem», qui fut exécutée la première fois à Stettin, puis à Berlin, et qui a partout obtenu un succès décidé. -- 

2° «Die sieben Schlæfer» (Les sept Dormants). -- 

3° «Le Serpent d'airain», pour des voix seules sans orchestre, écrit pour la deuxième grande fête de Jéna, et qui a été exécuté en 1834. - 

4° «Les Apôtres de Philippe», autre oratorio purement vocal, exécuté à Jéna, en 1834, et considéré en Allemagne comme la plus belle composition moderne de ce genre. --- 

5° «Gutenberg», cantate pour voix d'hommes composée pour l'inauguration de la statue de cet homme célèbre, à Mayence. -- 

6° «Jean Huss», oratorio exécuté à Berlin, en 1842, et publié en partition réduite pour le piano. 


Moins heureux au théâtre, Lœwe a écrit les opéras suivants, qui sont restés en manuscrit :

1° «La Chaumière des Alpes», opérette en un acte. --

2° «Rodolphe, ou le seigneur allemand», grand opéra romantique en trois actes.  

3° «Malck Adhel», opéra tragique en trois actes, qui n'a point été représenté, mais qu'on a exécuté avec succès au concert de Stettin. --- 

4° «Les Taquineries», opéra-comique en trois actes. -- 

5° Chœurs en entr'actes pour le Conte en rêve, fantaisie dramatique de Raupach.

6° Ouverture, chœurs et entr'actes pour Themiste, tragédie par le même, représentée à Berlin. 


On cite aussi de cet artiste «Trois années complètes» de cantates et de motets composés pour l'église de Stettin. On a publié de ses ouvrages : 

1° Die Zerstoerung von Jerusalem (La Destruction de Jérusalem), oratorio en deux parties en partition, op. 30; Leipsick, Hofmeister. -

2° Das Gebet des Herrn und die Einsetzungsworte des leib. Abendmahles (L'oraison dominicale et les paroles sacramentelles de la sainte Cène), op.2; Halle, Kummel. - 

3° Die Walpurgis nacht (La nuit de Sainte-Walpurge), ballade de Gœthe pour voix solos, chœur et orchestre, op.25, en partition; Berlin, Schlesinger. — 

4° Trois ballades de Herder, Uhand et Gœthe, op.1; ibid. -

5° Trols idem, de Théod. Kœrner, Herder et Willibald Alexis, 2e recueil; ibid. -- 

6° Trois idem, de Herder et Uhland, op.3; ibid. -- 

7° Six chants de Byron, sur la traduction allemande de Theremin, op.4; ibid. --. 

8° Beaucoup d'autres ballades, en recueils ou détachées, op.5, 6, 7, 8, 9, 10, 13, 14, 15, 16, 17, 20, 21, 23, 29; ibid. —

9° Six chants pour 4 ou 5 voix d'hommes, op.19, partition et parties; Berlin, Wagenführ. -- 10° Cinq chants spirituels à 4 voix d'hommes, op.22. --- 

11° Trois quatuors pour 2 violons, alto et basse, op.24; Berlin, Wagenführ. -- 

12° Quatuor spirituel, idem, op.26; Berlin, Trautwein.-

13° Grand trio pour piano, violon et violoncelle, op.12. -. 

14° Grand duo pour piano à quatre mains, op.18; ibid. - 

15° Grande sonate pour piano seul (en mi), op.16; Berlin, Wagenführ. - 

16° Fantaisie idem, op.11; ibid. --- 

17° Mazeppa, poème musical d'après Byron, idem, op.27. -- 

18° Sonate elégie pour le plano ; ibid. - 

19° Le Frère miséricordieux, poème musical idem, op.28; ibid. 

Lœwe a aussi en manuscrit des symphonies, des ouvertures, des concertos de piano et d'autres compositions.


Comme écrivain didactique et comme critique, il s'est fait connaître par une méthode de musique et de chant intitulée : Gesanglehre, praktisch und theoretisch für Gymnasien, Seminarien und Bürgerschulen entwürfen; Stettin, chez l’auteur, 1826, In-4° de 96 pages. Une deuxième édition, corrigée et perfectionnée, de cet ouvrage a paru à Berlin, chez V. Logier, 1828, in-4ー°. Il en a été publié une troisième, à Stettin, en 1834. On doit Lœwe une critique du système de Logier, inserée dans la Gazette musicale de Berlin (ann. 1825, nos 4, 5, 6, 8, 9, 10).

Lœwe virait encore à Stettin en 1859. W. Neumann a publié sa Biographie dans le recueil intitulé : Die Komponisten der neuen Zeit (Les Compositeurs de l'époque actuelle); Cassel, 1857, livraisons 14-16.


Extrait de Tome V; P.338-340 de la « Biographie Universelle des Musiciens »  

par François-Joseph Fétis, 1860-1866 @BnF Gallica.






jeudi 27 août 2020

LICKL (Johann Georg)

(le 11 avril 1769 - le 12 mai 1843)


LICKL (Jean-Georges), né le 11 avril 1769, à Korneubourg, dans la basse Autriche, s'est fait connaître à Vienne comme compositeur et professeur de piano.  Il a joui aussi de la réputation d'un organiste distingué.  Parmi les opéras qu'il a écrits pour le théâtre Schikaneder, on remarque : 

1° Der Zauberpfeil (La Flèche enchantée).

2° Der Bruder von Krakrau (Le Frère de Kakrau).

3° Astaroth, der Verfilhrer (Astaroth le séducteur).  

4° Faust Leben, Thalen und Hællenfahrt (La Vie, les aventures et la descente de Faust aux enfers).

5° Der vermeinte Hexenmeister (Le Sorcier supposé).

6° Der Orgelspieler (L'Organiste).

7° Der Durchmarsch (La Traversée).

8° Der Brigitta-Kirchtag (Le Jour de Ste-Brigitte), etc.


En 1806, Lickl a été nommé maître de chapelle de l'église principale de Fünfkirchen, en Hongrie; depuis ce temps il a écrit beaucoup de messes, vêpres, psaumes, motets, antiennes, hymnes, litanies, et autres compositions religieuses, dont il n'a été publié qu'un petit nombre.  Cet artiste est mort à Fünfkirchen, le 12 mai 1843. 


Ses principaux ouvrages gravés sont :

9° Deux suites d'harmonies à 6 parties; Vienne, Haslinger.

10° Quintette pour flûte, hautbois, clarinette, cor et basson; ibid.  

11° Trois grands quatuors pour 2 violons, alto et violoncelle, op.1 ; Offenbach, André.

12° Trois trios pour violon, alto et basse, op.17; Augsbourg, Gornbart. - 

13° Trois quatuors pour flûte ou hautbois, violon, alto et basse, op.28; Vienne, Haslinger. -

14° Quatuor pour piano, flûte, alto et violoncelle, op.26; ibid -

15° Trois sonates pour piano, violon et violoncelle, op 2; Vienne, Cappi.

16° Grande sonate brillante pour deux pianos, op.30; Vienne. Haslinger.

17° Sonate pour piano à 4 mains, op.3; Vienne, Cappi.

18° Sonate brillante, idem., op.31; Vienne, Haslinger.

19° Trois sonates pour piano seul, op.5; Vienne, Artaria.  

20° Plusieurs thèmes variés ; idem.

21° Plusieurs cahiers de valses et de danses; idem, ibid. - 

22° Litanies à 4 voix avec 2 violons, 2 clarinettes, 2 cors, contrebasse et orgue, Nos 1 et 2 ; ibid.

23° Deux Regina cœli à 4 voix, 2 violons, 2 clarinettes, 2 cors, basson, contrebasse et orgue; ibid. 

24° Deux Salve Regina à 4 voix avec 2 violons, 2 clarinettes, 2 cors , basson, contrebasse et orgue; ibid. – 

25° Offertoire pour viole solo, quatre voix, quatuor et orgue; Vienne, Trentsensky.



Extrait de Tome V; P.298-299 de la « Biographie Universelle des Musiciens »  

par François-Joseph Fétis, 1860-1866 @BnF Gallica.




mercredi 26 août 2020

NARDINI (Pietro)

NARDINI (Pietro)

(le 12 avril 1722 - le 7 mai 1793) selon Wikipédia


NARDINI (Pierre), violoniste qui a eu de la réputation dans le dix-huitième siècle, n'est pas né à Livourne en 1725, comme le disent Gerber, Choron et Fayolle, et leurs copistes, mais à Fibiana, village voisin de Monte Lupo, dans la Toscane, en 1722, suivant les renseignements recueillis sur les lieux par Gervasoni.  Dans les premières années de son enfance, ses parents allèrent s'établir à Libourne; c'est là qu'il apprit les éléments de la musique et du violon.  Plus tard il se rendit à Padoue, où il passa plusieurs années, occupé de l’étude du violon sous la direction de Tartini. Ses heureuses dispositions et les leçons de  l'excellent maître lui tirent faire de rapides progrès. De retour à Livoume, à l'âge de vingt-quatre ans, il se fit entendre avec succès dans les églises et dans les concerts, et composa ses premiers ouvrages. 


Vers 1753, le grand-duc de Wurtemberg lui fit offrir un engagement avantageux. Nardini accepta les propositions qui lui étaient faites, et partit pour Stuttgard. Il y fit un séjour de près de quinze ans, et ne s'éloigna qu'une seule fois de cette ville pour aller se faire entendre à Berlin. La chapelle de Stuttgard avant été reformée en 1767, Nardini retourna en l'Italie, et se fixa de nouveau à Livourne. Deux ans après il fit un voyage à Padoue pour revoir son vieux maître, qui touchait sa fin. Il lui donna des soins pendant sa dernière maladie, comme aurait pu le faire un fils.  En 1770, le grand-duc de Toscane engagea Nardini comme violoniste solo et directeur de sa musique, Il était en possession de cette place depuis plusieurs années lorsqu'il eut l'honneur de jouer devant l'empereur Joseph II, à Pise. Charmé de son talent, ce prince lui fit présent d'une riche tabatière d'or émaillé. Nardini mourut à Florence le 7 mai 1793, à l'âge de soixante et onze ans. 


Cet artiste ne brillait point par des prodiges de mécanisme dans l'exécution des difficultés; inférieur sous ce rapport à Locatelli, son prédécesseur, il eut en compensation un son d'une admirable pureté, dont l'analogie avec la voix humaine était remarquable, et dans l'adagio il fit toujours admirer son expression pénétrante.  Le style de ses compositions manque un peu d'élévation, mais on y trouve de la suavité dans les mélodies et une certaine naïveté pleine de charme. Il n'a pas publié toutes ses productions,  car le plus grand nombre de ses concertos est resté en manuscrit; mais on a grave:

1° Six concertos pour violon, op.1; Amsterdam.

2° Six sonates pour violon et basse, op.2; Berlin, 1765. Cartier a publié une nouvelle

édition de ces sonates; Paris, Imbault.

3° Six trios pour flûte, composés pour lord Lyndhurst, et gravés à Londres.

4° Six solos pour violon, op.5; ibid.

5° Six quatuors pour deux violons, alto et basse, Florence,1782.

6° Six duos pour deux violons, ibd. Fayolle a fait graver, à Paris, le portrait de Nardini, d'après un dessin original appartenant à Cartier.



Extrait de Tome VI; P.280 de la « Biographie Universelle des Musiciens »  

par François-Joseph Fétis, 1860-1866 @BnF Gallica.




mardi 25 août 2020

BRUNETTI (Gaetano)

BRUNETTI (Gaetano)

(ca 1744 - le 16 décembre 1798) selon Wikipédia


BRUNETTI (Gaétan), fils d’ Antoine Brunetti, naquit à Pise en 1753(sic). Son père fut son premier maître de musique, et lui fit enseigner le violon; puis Brunetti alla à Florence, où il fut élève de Nardini pour cet instrument.  En peu de temps il devint un violoniste distingué sous cet habile maître, dont il imita la manière avec beaucoup de succès. Ses études terminées, il voyagea, et alla se fixer à Madrid, où il entra au service du prince des Asturies, plus tard roi d'Espagne sous le nom de Charles IV.  


M. Picquot, amateur de musique distingué, grand collectionneur de musique de violon, et auteur d'une notice fort bien faite sur Boccherini, pense que Brunetti était déjà au service du prince des Asturies en 1766, parce qu’il possède un manuscrit original de cet artiste, dont le titre est en espagnol et qui porte cette date. S'il en est ainsi, et si l'identité est constatée, il en faut conclure que Gaétan Brunetti n'était pas fils d'Antoine, car celui-ci n'arriva à Pise et ne se maria qu'en 1752; d'où il soit que le violoniste de la chambre de Charles IV n'aurait eu que treize ans lorsqu'il était déjà au service de ce prince et aurait composé l'ouvrage dont il est question. Tout cela est fort obscur et ne sera vraisemblablement jamais éclairci, si Brunetfi n'a pas laissé de mémoires sur sa vie. 


Quoiqu'il en soit, son premier œuvre gravé, qui consiste en six trios pour deux violons et basse, est un ouvrage faible, qui eut peu de succès. Brunetti ne réussit pas mieux dans un œuvre de quatuors qu'il fit paraître ensuite. Suivant Gerber (Neues Lexikon der Tonkünstler), le premier œuvre de ce musicien serait composé de six sextuors pour 3 violons, alto et deux violoncelles obligés. J'ai vu ces Sestetti autrefois, mais je n’ai pas conservé le souvenir du numéro qu'ils portent. 


Ce ne fut qu’après l'arrivée de Boccherini à Madrid, que le talent du Brunetti comme compositeur acquit plus de valeur. Heureux de se trouver près d'un maître dont le talent avait autant de charme que d'originalité, il changea sa manière, et se fit l'imitateur de Boccherini dans ses compositions, comme il s'était fait l'imitateur de Nardini sur le violon. Le premier ouvrage où il fit remarquer ce changement dans son style fut son œuvre troisième, contenant le deuxième livre de ses trios pour deux violons et basse. Il fut publié chez Venier, à Paris, en 1782. Mais autre chose est d'imiter une manière, les formes d'un style, ou d'en avoir le génie. Sans doute il y a de l'agrément dans les ouvrages de Brunetti, et l'imitation y est si adroite, que beaucoup de gens les ont souvent mis en parallèle avec les œuvres du maître; mais pour qui juge en connaisseur, il manque dans ces imitations le trait inattendu, toujours piquant, parfois sublime, qui est le cachet de l'original.


Brunetti devait tout à Boccherini, mais il l'eut bientôt oublié, et c'est par la plus noire ingratitude qu'il paya les bienfaits de celui auquel il dut son talent. Plus habile que lui dans l'art d'intriguer, il sut lui nuire dans l'esprit du prince et l'éloigner de la cour. Lui seul resta chargé de composer pour le service de cette cour un grand nombre de symphonies, de sérénades et de morceaux de musique de chambre. Il recevait aussi un traitement du duc d'Albe pour écrire des quintettes et des quatuors que ce grand seigneur faisait exécuter chez lui, et qu'on n'entendait point ailleurs. Brunetti était âgé de cinquante-quatre ans lorsque les affaires d'Espagne y amenèrent Napoléon: la frayeur que lui fit la première occupation de Madrid par l'armée française lui causa une atteinte d'apoplexie dont il mourut en 808, chez un ami, aux environs de cette ville.


Outre les ouvrages cités précédemment, on a gravé, de la composition de Brunetti, 

trois œuvres de duos pour deux violons, un œuvrede six sextuors pour trois violons, viole, violoncelle et basse, et un œuvre de quintetti. Toutes ces productions ont paru à Paris. 


Ses compositions Inédites sont en beaucoup plus grand nombre; ony complete:

1° Trente et une symphonies et ouvertures à grand orchestre.

2° Cinq symphonies concertantes pour divers instruments.

3° Le menuet de Fischer varié et concertant pour hautbois et basson avec orchestre.

4° Deux livres d'harmonies pour les danses de chevaux des fêtes publiques.

5° Six sextuors pour trois violons, alto et deux violoncelles 

6° Trente-deux quintetti pour deux violons, deux altos et violoncelle.

7° Six idem, pour deux violons, alto, basson et violoncelle.

8° Cinquante-huit quatuors pour deux violons, alto et violoncelle.

9° Vingt-deux trios pour deux violons et violoncelle.

10° Six divertissements pour deux violons.

11° Quatre duos, idem. 

12° Trois airs variés pour violon et violoncelle.

13° Dix-huit sonates pour violon et basse, et beaucoup d'autres ouvrages dont je n'ai pas l'indication; car M.Picquot dit (Notice sur la vie et les ouvrages de L.Boccherini, p.13) qu'il possède 214 œuvres de Brunetti en manuscrit originaux, et il ne croit pas avoir tout ce qu'a écrit cet artiste.


Extrait de Tome II; P.98-99 de la « Biographie Universelle des Musiciens » 

par François-Joseph Fétis, 1860-1866 @BnF Gallica.



Nowakowski (Józef)