mardi 25 août 2020

BRUNETTI (Gaetano)

BRUNETTI (Gaetano)

(ca 1744 - le 16 décembre 1798) selon Wikipédia


BRUNETTI (Gaétan), fils d’ Antoine Brunetti, naquit à Pise en 1753(sic). Son père fut son premier maître de musique, et lui fit enseigner le violon; puis Brunetti alla à Florence, où il fut élève de Nardini pour cet instrument.  En peu de temps il devint un violoniste distingué sous cet habile maître, dont il imita la manière avec beaucoup de succès. Ses études terminées, il voyagea, et alla se fixer à Madrid, où il entra au service du prince des Asturies, plus tard roi d'Espagne sous le nom de Charles IV.  


M. Picquot, amateur de musique distingué, grand collectionneur de musique de violon, et auteur d'une notice fort bien faite sur Boccherini, pense que Brunetti était déjà au service du prince des Asturies en 1766, parce qu’il possède un manuscrit original de cet artiste, dont le titre est en espagnol et qui porte cette date. S'il en est ainsi, et si l'identité est constatée, il en faut conclure que Gaétan Brunetti n'était pas fils d'Antoine, car celui-ci n'arriva à Pise et ne se maria qu'en 1752; d'où il soit que le violoniste de la chambre de Charles IV n'aurait eu que treize ans lorsqu'il était déjà au service de ce prince et aurait composé l'ouvrage dont il est question. Tout cela est fort obscur et ne sera vraisemblablement jamais éclairci, si Brunetfi n'a pas laissé de mémoires sur sa vie. 


Quoiqu'il en soit, son premier œuvre gravé, qui consiste en six trios pour deux violons et basse, est un ouvrage faible, qui eut peu de succès. Brunetti ne réussit pas mieux dans un œuvre de quatuors qu'il fit paraître ensuite. Suivant Gerber (Neues Lexikon der Tonkünstler), le premier œuvre de ce musicien serait composé de six sextuors pour 3 violons, alto et deux violoncelles obligés. J'ai vu ces Sestetti autrefois, mais je n’ai pas conservé le souvenir du numéro qu'ils portent. 


Ce ne fut qu’après l'arrivée de Boccherini à Madrid, que le talent du Brunetti comme compositeur acquit plus de valeur. Heureux de se trouver près d'un maître dont le talent avait autant de charme que d'originalité, il changea sa manière, et se fit l'imitateur de Boccherini dans ses compositions, comme il s'était fait l'imitateur de Nardini sur le violon. Le premier ouvrage où il fit remarquer ce changement dans son style fut son œuvre troisième, contenant le deuxième livre de ses trios pour deux violons et basse. Il fut publié chez Venier, à Paris, en 1782. Mais autre chose est d'imiter une manière, les formes d'un style, ou d'en avoir le génie. Sans doute il y a de l'agrément dans les ouvrages de Brunetti, et l'imitation y est si adroite, que beaucoup de gens les ont souvent mis en parallèle avec les œuvres du maître; mais pour qui juge en connaisseur, il manque dans ces imitations le trait inattendu, toujours piquant, parfois sublime, qui est le cachet de l'original.


Brunetti devait tout à Boccherini, mais il l'eut bientôt oublié, et c'est par la plus noire ingratitude qu'il paya les bienfaits de celui auquel il dut son talent. Plus habile que lui dans l'art d'intriguer, il sut lui nuire dans l'esprit du prince et l'éloigner de la cour. Lui seul resta chargé de composer pour le service de cette cour un grand nombre de symphonies, de sérénades et de morceaux de musique de chambre. Il recevait aussi un traitement du duc d'Albe pour écrire des quintettes et des quatuors que ce grand seigneur faisait exécuter chez lui, et qu'on n'entendait point ailleurs. Brunetti était âgé de cinquante-quatre ans lorsque les affaires d'Espagne y amenèrent Napoléon: la frayeur que lui fit la première occupation de Madrid par l'armée française lui causa une atteinte d'apoplexie dont il mourut en 808, chez un ami, aux environs de cette ville.


Outre les ouvrages cités précédemment, on a gravé, de la composition de Brunetti, 

trois œuvres de duos pour deux violons, un œuvrede six sextuors pour trois violons, viole, violoncelle et basse, et un œuvre de quintetti. Toutes ces productions ont paru à Paris. 


Ses compositions Inédites sont en beaucoup plus grand nombre; ony complete:

1° Trente et une symphonies et ouvertures à grand orchestre.

2° Cinq symphonies concertantes pour divers instruments.

3° Le menuet de Fischer varié et concertant pour hautbois et basson avec orchestre.

4° Deux livres d'harmonies pour les danses de chevaux des fêtes publiques.

5° Six sextuors pour trois violons, alto et deux violoncelles 

6° Trente-deux quintetti pour deux violons, deux altos et violoncelle.

7° Six idem, pour deux violons, alto, basson et violoncelle.

8° Cinquante-huit quatuors pour deux violons, alto et violoncelle.

9° Vingt-deux trios pour deux violons et violoncelle.

10° Six divertissements pour deux violons.

11° Quatre duos, idem. 

12° Trois airs variés pour violon et violoncelle.

13° Dix-huit sonates pour violon et basse, et beaucoup d'autres ouvrages dont je n'ai pas l'indication; car M.Picquot dit (Notice sur la vie et les ouvrages de L.Boccherini, p.13) qu'il possède 214 œuvres de Brunetti en manuscrit originaux, et il ne croit pas avoir tout ce qu'a écrit cet artiste.


Extrait de Tome II; P.98-99 de la « Biographie Universelle des Musiciens » 

par François-Joseph Fétis, 1860-1866 @BnF Gallica.



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