dimanche 18 octobre 2020

GOUVY (Théodore)

GOUVY (Théodore)

(le 3 juillet 1810 - le 21 avril 1898) selon Wikipédia


GOUVY (Théodore), compositeur distingué, est né de parents français, le 9(sic) juillet 1810, à Goffontaine, près de Saarbrück.  Son père, qu'il perdit à l'âge de dix ans, était propriétaire de forges. Son heureuse organisation pour la musique se manifesta dès ses premières années à l'âge de six ans, il improvisait des variations sur une petite harpe à sept cordes.  Envoyé par sa famille au Collège de Metz, il y fit ses études littéraires et obtint, à dix-sept ans, le grade de bachelier ès lettres.  Jusqu'à cette époque il n'avait reçu que de médiocres leçons de piano, ne jouant que les bagatelles à la mode, et vivant dans une ignorance complète des œuvres du grands maîtres. 


Arrivé à Paris, où il devait suivre les cours de droit, il eut, par une  heureuse circonstance, l'occasion d'assister au concert de la société du Conservatoire un jour que l'on y exécutait la septième symphonie (en la) de Beethoven.  Pour la première fois, il entendait de  la musique dans la manifestation de toute sa puissance; l'horizon immense de l'art idéal, infini, se révéla à son imagination : il comprit alors quelle était sa propre destination, et le peu de penchant qu'il avait eu jusque-là pour l'étude du code devint une répugnance invincible.  Sans tarder davantage, il écrivit à sa famille pour l'informer qu'il voulait être musicien.  Une déclaration si contraire aux projets qui avaient été formés pour son avenir rencontra de l'opposition; M.Gouvy eut à soutenir d'assez vifs combats; mais ils furent de courte durée, et bientôt il put se livrer en liberté à l'étude de l'art vers lequel il se sentait entraîné.  Billard, élève de Henri Herz, fut le maître qu'il choisit pour le piano; mais le travail du mécanisme d'un instrument ne pouvait absorber longtemps son attention; il brûlait surtout du désir de connaître les règles de l'art d'écrire la musique, ou, suivant l'expression consacrée, de la composition.  Elwart, professeur au Conservatoire, devint son guide pour cette étude.  Pendant trois ans, il apprit, sous sa direction, l'harmonie et le contrepoint puis il se rendit à Berlin, où les occasions fréquentes qu'il eut d'entendre de la bonne musique bien exécutée, ainsi que les relations avec plusieurs artistes de mérite, perfectionnèrent son éducation musicale.  Ce fut dans cette ville que M.Gouvy débuta dans la carrière du compositeur, par la publication de deux études pour le piano, op.1, et d'un chant avec piano, intitulé Gondoliera.


Après une année de séjour à Berlin, le jeune artiste partit pour l'Italie, où il passa quinze mois, plus occupé de produire que d'écouter la musique théâtrale alors en vogue au delà des Alpes, mais peu analogue à sa manière de sentir et de comprendre l'art.  De retour à Paris, en 1846, il y apportait son premier trio pour piano, violon et violoncelle, et sa première symphonie (non encore publiée), qui fut exécutée dans la même année par une société d'amateurs connue alors sous le nom de Cercle de Bèze.  Au mois de décembre 1847, il donna son premier concert dans la salle Herz : l'orchestre du Théâtre-Italien, dirigé par Tilmant, y exécuta la deuxième symphonie de M.Gouvy (en mi bémol), publiée comme première de l'auteur (œuvre 9), et deux ouvertures de concert, qui n'ont pas été gravées. L'effet produit par ces ouvrages, à part quelques critiques sur les détails, fut favorable, et l'auditoire les accueillit comme d'heureux présages d'une belle carrière d'artiste. 


L'institution d'une nouvelle société de concert, en 1848, sous le nom d'Union musicale, offrit à M.Gouvy l’occasion d'y faire entendre, pour la première fois, sa deuxième symphonie (en fa), œuvre 12.  Dans l'hiver de 1849-1850, il fit son premier voyage à Leipsick et y  dirigea lui-même l'exécution de cette même symphonie dans la salle du Gewandhaus; le succès sympathique qu'elle y obtint fut un beau jour pour le compositeur. Chaque fois que M.Gouvy est retourné dans cette ville et y a fait entendre ses œuvres, il y a reçu le même accueil et y a trouvé la même bienveillance chez les musiciens et dans le public. Il en fut de même à Cologne, où Hiller avait appelé M.Gouvy en 1856 et au mois d'avril 1861, il y dirigea ses symphonies en ré mineur et en ut au concert du Gürzenich, et les applaudissements unanimes des artistes et des amateurs lui furent prodigués.  Au reste, la France n'a pas moins bien traité ce compositeur distingué, car, depuis 1850, les diverses sociétés musicales de Paris, notamment celle de Sainte-Cécile, dirigée par Seghers, et la société des jeunes artistes du Conservatoire, sous la direction de M.Pasdeloup, ont fait entendre presque chaque année quelque grande composition de M.Gouvy.


Enfant de l'école moderne de l'Allemagne pour la musique instrumentale, ce compositeur ne peut ni ne veut renier sa famille.  Il a du sentiment, de la mélodie et des rythmes originaux et bien caractérisés; mais la facture de ses ouvrages, leurs harmonies, leur instrumentation et leur plan de conduite procèdent de Weber et de Beethoven.  Ça et là, le connaisseur remarque un certain embarras et d'assez fréquentes incorrection dans la manière d'écrire; des dissonances qui n'ont point de résolution, ou qui en ont de mauvaises; enfin des mouvements de basse qui ne tombent pas toujours sur les bonnes notes. Ces défauts résultent d'une éducation musicale qui n'a pas été commencée et développée dans la première jeunesse; mais ils sont rachetés par la vitalité de la pensée et du sentiment.  En somme, les ouvrages de M.Gouvy sont dignes de beaucoup d'estime et lui assurent une place honorable parmi les meilleurs compositeurs de l'époque actuelle.


Le catalogue de ses productions, publiées jusqu'à ce jour (1862) est composé de la manière suivante :

Deux études pour le piano, op.1, Berlin, Bote et Bock.

Gondoliera, morceau de chant avec piano, op.2, ibid.

Première sérénade pour piano, op.3, Paris, Maho.

Deuxième, troisième, quatrième et cinquième sérénades pour piano seul, op.4, 5, 6, 7, Paris, Richault. 

Premier trio (en mi majeur) pour piano, violon et violoncelle, op.8, ibid. 

Première symphonie (en mi bémol), op.9, ibid.

Sixième sérénade pour piano seul, op.10, ibid.

Sérénade en quintette pour deux violons, alto, violoncelle et contrebasse, ou pour piano à quatre mains, op.11, ibid. 

Deuxième symphonie (en fa), op.12, ibid. 

Première ouverture de concert (en ré), op.13, ibid. 

Deuxième idem (en mi), op.14, ibid. 

Le dernier hymne d'Ossian, scène lyrique pour voix de basse et orchestre ou piano, op.15, ibid. 

Deux quatuors pour deux violons, alto et basse, op.16, ibid.

Sonate pour piano seul, op.17, ibid. 

Deuxième trio (en la mineur) pour piano, violon et violoncelle, op.18, ibid.

Troisième trio (en si bémol), idem, op.19, ibid. 

Troisième symphonie (en ut majeur), op.20, ibid. 

Six mélodies pour voix de baryton avec piano, op.21, ibid.

Quatrième trio (en fa) pour piano, violon et violoncelle, op.22, ibid. 

Douze choeurs à quatre voix d'hommes, sans, accompagnement, op.23, ibid.

Quintette pour piano, deux violons, alto et violoncelle, op.24, ibid.

Quatrième symphonie (en ré majeur), op.25, ibid.

Douze Lieder, paroles allemandes et françaises, pour ténor et piano, op.26, ibid. 

Trois sérénades (septième, huitième et neuvième) pour piano seul, op.27, ibid. 

Décaméron, dix morceaux pour piano et violoncelle, op.28, ibid.

Deuxième sonate pour piano seul, op.29, ibid.

Cinquième symphonie (en si bémol), op.30, ibid. 


Les ouvrages non encore publiés par M.Gouvy sont ceux-ci :

Quatuor pour piano, violon, alto et basse, op.31.

Trois chœurs pour deux parties de soprano, ténor et basse, sans accompagnement, op.32.

Cinquième trio pour piano, violon et violoncelle (en sol), op.33. 

Sixième symphonie à grand orchestre, op.34. 

Hymne et marche triomphale, idem, op.35. 

Sonate pour piano à quatre mains, op.36. 

D'autres compositions du même artiste sont considérées par lui comme des premiers essais, et ne sont pas destinées à voir le jour; elles consistent en quatre quatuors pour deux violons, alto et basse; une symphonie à grand orchestre; une messe pour des voix d'hommes, sans accompagnement, et une ouverture de concert.



Extrait de Tome IV; P.71-74 de la « Biographie Universelle des Musiciens »  par François-Joseph Fétis, 1860-1866 @BnF Gallica.



* GOUVY (THÉODORE). Nous allons compléter le catalogue des œuvres publiées jusqu'à ce jour (1870) par cet artiste fécond et distingué. Tous les ouvrages mentionnés ci-après ont paru à Paris, chez l'éditeur M. Richault.  


Sérénade en quatuor pour piano, violon, alto et violoncelle. op.31; 

Trois chœurs a cappella (cantiques de Rousseau) pour deux sopranos, ténor et basse, avec accompagnement de piano ad libitum, op. 3?; 

5* Trio pour piano, violon et violoncelle, op.33; 

Cinq Duettos pour piano et violon, op.34; 

Hymne et Marche dans la forme d'une ouverture, op.35; 

Sonate pour piano à quatre mains, op.36; 

Six Odes de Ronsard, pour voix de ténor avec piano, op.37; 

Trois Sérénades pour piano seul (10e, 11e et 12e), op.38 ; 

Trois Sérénades pour piano seul (13e, 14e. et 15e), op.39; 

Neuf Poésies de Ronsard, pour une voix, avec piano, op.41; 

Six Poésies de Ronsard, pour voix de ténor ou soprano, op.42; 

Quatre Odes de Ronsard, pour voix de baryton, op.43; 

Huit Poésies de Ronsard, pour voix de ténor ou soprano, op.44: 

Dix-huit Poésies de Desportes, pour ténor ou soprano, op.45; 

Trois Elégies à deux voix, avec piano, op.40; 

Sept Poésies de Ronsard, avec piano, op.47; 

La Pléiade française, 12 poésies du seizième siècle pour une voix, avec piano, op.48;

Deuxième Sonate pour piano à quatre mains, op.49; 

Six Duettos pour piano et violon, op.50; 

Troisième Sonate pour piano à quatre mains, op.51; 

Variations pour piano à quatre mains, op.52; 

Trois Sérénades pour piano (16e, 17e et 18e), op.53; 

Valses de fantaisie à quatre mains, op. 54; 

Quintette pour deux violons, alto et deux violoncelles, op.55; 

Deux quatuors pour deux violons, alto et basse, op.56. 

Variations sur un air français, pour piano; 

Variations pour piano ; 

Capriccio, pour piano et violon; 

Impromptu, pour piano et violon; 

Romance pour piano et violon; 

Rondo-scherzando, ponr piano et violon, 


M. Gouvy a fait entendre, dans un concert donné à Paris le 30 mars 1876, une grande scène dramatique pour voix de soprano intitulée la Religieuse, et un Requiem pour quatre voix principales, chœur et orchestre. Cette dernière composition, puissante et remarquable à tous les points de vue, a produit sur le public une impression profonde.


Extrait de Supplément Tome I; P.410-411 de la « Biographie Universelle des Musiciens »  par Arthur Pougin, 1878 @BnF Gallica.






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