mardi 1 septembre 2020

GASSMANN (Florian-Leopold)

GASSMANN (Florian-Leopold)

(le 3 mars 1729 - le 21 janvier 1774) selon Wikipédia


GASSMANN (Florian-Léopold), maître de la chapelle impériale, naquit le 4 mai(sic) 1729, à Brüx, en Bohème. Ses parents l’envoyèrent jeune au séminaire de Kommotau, pour y faire ses études et apprendre la musique. Ses dispositions heureuses pour cet art le firent remarquer par Woherzil, directeur du chœur de l'église de Brüx, et ce maître se chargea du soin de lui enseigner tout ce qu'il savait lui-même. A l’âge de douze ans, Gassmann jouait de plusieurs instruments, particulièrement de la harpe, et chantait avec une voix agréable. Cependant son père ne le destinait point à être musicien de profession, et voulait lui faire apprendre les éléments du commerce; de son côté, Gassmann éprouvait un invincible dégoût pour l'état qu'on voulait lui donner, et voulait être artiste. Les discussions du père et du fils à ce sujet se terminèrent par la fuite de celui-ci; il s'éloigna du lieu de sa naissance avec un seul florin dans sa poche, et sa harpe sur le dos. 


Carlsbad fut la première ville vers laquelle il se dirigea; une nombreuse noblesse y était rassemblée en ce moment; quinze jours suffirent au petit virtuose pour s'y faire remarquer par son jeu et par son chant, et pour y gagner une somme d'environ 1,000 écus. Tant de richesses lui parurent inépuisables ; il se mit à vivre splendidement, et voulut visiter l'Italie, dont il avait entendu parler comme de la patrie de la musique; mais bientôt l'argent qu'il avait gagné si facilement se trouva dissipé, et lorsqu'il arriva à Venise, il s'aperçut qu'il ne lui restait plus rien, et qu'il se trouvait loin de sa patrie, dans un pays qui ne Iui offrait aucune ressource, et dont il ignorait la langue. Cette situation pénible lui arracha des larmes. Un prêtre vint à passer et s'informa des causes de sa tristesse; heureusement Gassmann savait un peu de latin qui lui servit à expliquer tant bien que mal le sujet de ses pleurs; heureusement aussi le prêtre qui l'interrogeait était par sa charité digne de son ministère. Il emmena le jeune homme à sa demeure, le traita comme un fils, et lui donna des maîtres qui l'instruisirent et développèrent ses heureuses facultés. Quoique le jeune Gassmann fit de rapides progrès dans les sciences et dans la littérature, la musique était l'objet de ses plus constantes études; cette vocation prononcée détermina le protecteur de l'artiste à l'envoyer à Bologne, pour étudier sous la direction du savant P. Martini.  


Deux années passées dans cette école le mirent en état l'occuper à Venise une place d'organiste dans un couvent de religieuses.  Son talent produisit une vive sensation dans le monastère, et l'une des nonnes en parla avec admiration au comte Léonard Veneri. Amateur de musique passionné, le comte désira connaître le jeune artiste, et l'intérêt que celui-ci lui inspira le détermina à le retirer chez lui. Ce généreux seigneur mit à la disposition de Gassmann une partie de son palais, ses domestiques, sa table avec l'autorisation d'inviter chaque jour dix à douze personnes, enfin sa bourse sans restriction. Gassmann ne se laissa point éblouir par les avantages de cette existence opulente; son art suffisait à ses besoins; il continua de vivre avec simplicité, et l'estime de son Mécène pour lui s'en augmenta. Ce temps fut celui où Gassmann commença à se faire connaître comme compositeur dramatique; plusieurs églises lui demandèrent aussi des messes et des motets de sa composition.


En 1765, Gassmann fut appelé à Vienne par l'empereur François Ier; ses compositions y

eurent tant de succès, que la direction du théâtre fit avec lui un traité qui l'obligeait à fournir un certain nombre d'opéras, moyennant une pension annuelle de 400 ducats. Joseph II, qui aimait la musique de Gassmann, récompensa son mérite en le nommant compositeur de la cour, et, en 1771, il lui donna le titre de maître de chapelle, après la mort de Reuter, avec des appointements qui furent portés progressivement jusqu'à 800 ducats. Jouissant d'une brillante réputation, et comblé des faveurs de la fortune, Gassmann, parvenu à l'âge de quarante ans, désirait se marier, et recherchait la main de la fille du baron de Damm, dont la mère était une comtesse d'Erlach. De grands revers avaient accablé cette noble famille pendant la guerre de sept ans, et telle avait été sa décadence, que le baron avait été obligé de se livrer au commerce pour faire vivre sa femme et ses enfants. L'empereur n'aimait pas que les personnes attachées à sa maison se mariassent; mais une circonstance indifférente en apparence aplanit les difficultés que Gassmann redoutait. Un jour il parut à la cour, sortant de chez sa maîtresse, et n'ayant pas remarqué quelques fils de soie qui s'étaient attachés à ses habits; on lui fit des plaisanteries à ce sujet; l'empereur les entendit et lui demanda en riant quand il comptait se marier.

  • Je n'attends, répondit le maître de chapelle, que l'autorisation de Votre Majesté.

  • Eh bien donc, je la donne! dit Joseph II.


Les noces se firent quelques jours après (en 1769). Cette union fut pour Gassmann la source d'un bonheur doux et tranquille; mais il en jouit peu de temps, car un accident funeste détruisit sa santé, et le conduisit au tombeau, avant qu'il eut atteint l'âge de quarante-cinq ans. Un tendre souvenir de reconnaissance l'attachait à l'Italie qui avait été pour sa jeunesse hospitalière et bienveillante. Rarement il laissait passer plus d'une année sans y retourner pour visiter ses amis, particulièrement le comte Veneri. Dans un de ses voyages, il eut le malheur de tomber en sautant de voiture; ses habits s'accrochèrent, et il fut traîné à une certaine distance; deux côtes furent fracturées, et l'estomac fut comprimé sur le cœur. Quelque temps après on s'aperçut que des polypes s'étaient formés à ce viscère; le mal fit des progrès rapides, et la mort l'enleva à l'art, à sa famille et à ses amis, le 22(sic) janvier 1774, à l'âge de quarante-cinq ans moins quelques mois. Sa deuxième fille ne vit le jour que trois mois après sa mort. L'impératrice Marie-Thérèse offrit d'être marraine de cet enfant, et fit à la mère une pension pour ses filles. Outre ses fonctions de maître de chapelle de l'empereur, Gassmann avait aussi celles de bibliothécaire de la Bibliothèque impériale de

musique, la plus considérable qui existât alors en Europe: il en rédigea le catalogue.


En 1772, Gassmann avait fondé une caisse pour les veuves des musiciens indigents. Le

fonds devait s'accroître chaque année par de grands concerts, qui produisaient quelque fois

des recettes de 10,000 francs. Cette institution subsiste encore. Le meilleur élève de cet artiste distingué a été Salieri. 


Les principales compositions de Gassmann pour l'église sont :

1° Plusieurs messes avec chœur et orchestre, entre autres un Dies iræ retouché plusieurs fois.

2° Plusieurs psaumes, hymnes et offertoires.

3° Betulia liberata, oratorio qui a obtenu un brillant succès, et qui se fait remarquer par un

rare mérite de facture. 


Parmi ses opéras, les plus connus sont :

1° Merope.

2° Issiphile.

3° Catone in Utica.

4° Ezio, avec deux musiques différentes.

Tous ces ouvrages et plusieurs ballets furent écrits en Italie avant que Gassmann eût été appelé à Vienne.

5° L'Olimpiade, à Vienne, 1764 

6° Il Mondo nella luna, à Venise, 1765.

7° Il Trionfo d'amore, à Venise, 1767.

8° L'Uccellatore. Cet ouvrage a été écrit deux fois, la première à Vienne, la seconde à Venise.

9° Il Filosofo innamorato, avec une nouvelle musique, Vienne, 1768.

10° Un Pazzo ne fà cento, à Venise, 1769.

11° I Viaggiatori ridicoli, à Vienne, 1769. 

12° L'Amor artigiano. Cet opéra a été écrit deux fois; la dernière à Milan, en 1770.

13° Il Filosofo innamorato, avec une nouvelle musique, Vienne, 1771.

14° La Pescatrice. 

15° I Rovinati,1772.

16° La Casa di campagna.

17° Amora e Venere. 

Il y a deux opéras allemands du même compositeur intitulés :

18° Die Junge Græfin (la Jeune Comtesse)

19° Die Liebe unter den Handwerksleuten (l'Amour parmi les ouvriers)


La musique instrumentale de Gassmann qui est connue se compose de:

1° Quinze symphonies pour l'orchestre, dont une partie se trouvait dans l'ancien assortiment de Breitkopf, en manuscrit. 

2° Six quatuors pour violon, flûte, alto et basse, Paris. 

3° Six quintettes pour deux violons, deux violes et basse, ibid.

4° Six quatuors pour deux violons, alto et violoncelle concertants, Amsterdam.

5° Six quatuors pour deux violons, alto et basse, chacun avec deux fugues, Vienne,1805 (œuvre posthume).



Extrait de Tome III; P.415-417 de la « Biographie Universelle des Musiciens »  

par François-Joseph Fétis, 1860-1866 @BnF Gallica.


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