lundi 7 septembre 2020

DAVID (Félicien)

DAVID (Félicien)

(le 13 avril 1810 - le 29 août 1876) selon Wikipédia


DAVID (FÉLICIEN), compositeur, né à Cadenet (Vaucluse) le 8 mars(sic) 1810, montra dès ses premières années un penchant invincible pour la musique. Son père, qui cultivait cet art, lui donna les premières leçons avant l'âge de quatre ans il avait à peine accompli sa cinquième année, lorsqu'il se trouva orphelin et presque sans ressource. Sa sœur, beaucoup plus âgée que lui, le recueillit et l'éleva. La nature l'avait doué d'une jolie voix d'enfant : ce fut une ressource ; car, lorsqu'il eut atteint l'âge de sept ans et demi, elle lui procura l'avantage d'être admis comme enfant de chœur à la maîtrise de l'église Saint-Sauveur d'Aix. Bientôt il se fit remarquer au chœur par la beauté de sa voix et par son intelligence musicale. Lorsqu'il sortit de la maîtrise à l'âge de quinze ans, il était devenu très bon lecteur à première vue, et avait acquis de l'expérience dans la multitude de détails dont se compose le savoir de musicien. Il était d'usage à la maîtrise de Saint-Sauveur d'accorder aux élèves qui en sortaient, après y être resté un nombre d'années déterminé, une bourse pour faire leurs études littéraires au collège des jésuites : Félicien David jouit de cet avantage : mais, après trois années, il abandonna les bancs de l'école, pour suivre le penchant qui l'entraînait vers la musique. Cependant la nécessité de pourvoir à son existence l'obligea d'entrer chez un avoué.  Le travail d'une étude était celui qui convenait le moins à son organisation : il se hâta de s'y soustraire après qu'il eut obtenu la place de second chef d'orchestre au théâtre d’Aix. 


La position de maître de chapelle de Saint-Sauveur était devenue vacante : David l'obtint en 1829 ; mais bientôt il sentit le besoin d'augmenter ses connaissances, pour écrire avec correction les idées que lui fournissait son imagination : il comprit qu'il ne pouvait les acquérir que près d'un maître habile, qu'il n'espérait trouver qu'à Paris. Pour vivre dans cette grande ville, il fallait de l'argent qu'il n'avait pas ; à la vérité son oncle, homme riche et avare, aurait pu l'aider en cette circonstance ; mais un cœur sec et une intelligence bornée ne pouvaient comprendre quels sont les besoins d'une âme d'artiste. L'oncle résista longtemps, et finit par n'accorder qu'une pension de cinquante francs par mois : c'était bien peu ! ce fut assez pour David , qui attachait peu d'importance aux besoins matériels. 


Il arriva à Paris, se présenta chez Cherubini, lui soumit ses premiers essais, et fut admis comme élève au Conservatoire : il était alors âgé de vingt ans. L'auteur de cette notice fut le maître qu'on lui donna pour le diriger dans l'étude de la composition. Il suivit aussi le cours d'orgue du M. Benoist pendant quelques mois. Dans le même temps, il prenait des leçons particulières d'harmonie cliez M. Reber, pour abréger la durée de ses études et arriver plus tôt au but vers lequel il se dirigeait. Ses progrès étaient rapides, lorsque son avenir parut être compromis tout à coup : son oncle venait de le priver de la minime pension avec laquelle il avait vécu dans les premiers temps de son séjour à Paris. Il fallut songer à d'autres ressources; David les trouva dans le produit de quelques leçons de piano et d'harmonie qui lui vinrent en aide.


Ce moment était celui où la doctrine nouvelle du saint-simonisme agitait quelques esprits ardents et faisait des prosélytes. Séduit par la parole mensongère des chefs d'une association qui n'était que la résurrection de la secte des anabaptistes, de son nouveau messie, et de ses nouveaux apôtres, avec les modifications produites par la différence des temps, Félicien David s'y laissa enrôler.  Son enthousiasme pe lui permit pas de comprendre que la réforme à laquelle il allait dévouer son existence avait pour base le principe d'utilité, et qu'elle n'était qu'une forme du socialisme exploitée au profit de quelques ambitions individuelles, c'est-à-dire, ce qui est essentiellement antipathique au sentiment de l'art. Il n'y vit que des apparences séduisantes de simplicité, d'union fraternelle, et surtout une occasion favorable pour produire les chants nécessaires au nouveau culte. Les apôtres saint-simoniens, au nombre de quarante, s'étaient réunis dans une retraite à Ménilmontant, près de Paris : ce fut là que Félicien composa des hymnes pour quatre voix d'hommes dont chacun avait une destination pour l'emploi des diverses parties du jour : les adeptes les chantaient en chœur. Ces chants, au nombre de trente, ont été adaptés plus tard à d'autres paroles, et leur collection a été publiée sous le titre de Ruche harmonieuse.


Cependant l'attention du gouvernement avait été éveillée par les progrès du saint simonisme, et les apôtres avaient été cités devant les tribunaux pour donner des explications sur certains points de leur doctrine ; ils étaient accusés d'immoralité et d'atteinte au bon ordre.  Au printemps de 1833, un jugement ordonna que l'association saint-simonienne serait dispersée, et condamna son chef à l'emprisonnement. Obligés de se soumettre à celte décision judiciaire, les apôtres saint- simoniens se divisèrent par groupes qui prirent diverses directions. Celui dans lequel se trouvait David décida qu'il se rendrait en Orient pour y prêcher la nouvelle religion. Dans leur route de Paris à Marseille, les compagnons du jeune artiste s'arrêtaient chaque fois qu'ils rencontraient une ville de quelque importance. David y donnait les concerts où les curieux se portaient en foule et dont les produits étaient versés dans la caisse commune. Ils ne rencontraient pas partout les mêmes sentiments de bienveillance et de sympathie. A Lyon, à Marseille, ils trouvèrent de nombreux amis; mais ils coururent quelque danger en entrant à Avignon, où ils furent poursuivis par les menaces d'une population fanatique et grossière. A Constantinople, ils inspirèrent des soupçons au gouvernement, qui les fit jeter dans des cachots d'où ils ne sortirent que pour être expulsés et conduits à Smyrne. De là ils se rendirent en Egypte, où la prédication eut les résultats qu'il était facile de prévoir. L'existence des apôtres devint bientôt difficile, douloureuse même : David seul retira quelque fruit de son séjour en ce pays, par les chants orientaux qu'il recueillit et dont il fit un heureux emploi dans ses ouvrages, soit en les reproduisant avec adresse, soit par l'imitation de leur caractère et de leurs formes. Séparé de ses compagnons, il voyageait dans la haute Egypte et était arrivé sur le rivage de la mer Rouge, quand la peste l'obligea de s'en éloigner, en traversant le désert, et d'aller s'embarquer à Beyrouth.


De retour à Marseille, après avoir été éloigné de l'Europe l'espace d'environ trois années, il ne s'arrêta en Provence que le temps nécessaire pour revoir les membres de sa famille, puis il se dirigea vers Paris, où il arriva au mois d'août 1835. Sous le titre de Mélodies orientales, il y publia presque immédiatement un recueil de chants qu'il avait rassemblés dans ses voyages; mais le succès de cette collection ne répondit pas à son attente. Affligé de l'indifférence du public, mais non découragé, il se retira à la campagne, chez un ami, y vécut dans l'oubli pendant plusieurs années, et s'y livra à des études et à des travaux qui mûrirent son talent. Ce fut là qu'il écrivit une première symphonie en fa, une autre en mi, vingt-quatre petits quintetti pour des violons, altos et basse, deux nonetti pour des instruments à vent, quelques autres morceaux de musique Instrumentale, et beaucoup de romances, parmi lesquelles on a remarqué plus tard, le Pirate, l'Égyptienne, le Bédouin, le Jour des Morts, l'Ange rebelle, et surtout les Hirondelles. De temps en temps Félicien David faisait une courte apparition à Paris pour y publier quelques mélodies qui passaient inaperçues, puis il retournait dans sa retraite. En 1838 il obtint enfin que sa première symphonie fût exécutée dans un des concerts fondés par l'ancien chef d'orchestre Valentino, et dans l'année suivante Musard fit entendre un de ses nonetti ; mais le moment où David devait fixer l'attention publique n'était pas encore venu. 


Ce ne fut que le 8 décembre 1844, c'est-à-dire plus de neuf ans après son retour en Europe, que l'artiste put enfin recueillir le fruit de ses études persévérantes et de sa foi en lui-même, lorsque son ode-symphonie «le Désert» fut entendue dans la salle du Conservatoire. Dans cette séance mémorable, il y eut un de ces revirements de l'opinion où le public passe tout à coup du dédain à l'enthousiasme; l'effet produit par cette œuvre ne s'arrêta pas mène à l'admiration : ce fut un véritable délire. La presse s'y associa, et la Gazette musicale de Paris annonça l'événement en ces termes : « Place, Messieurs, place, vous dis-je. Ouvrez vos rangs, écartez-vous.  Place, encore une fois, et place large et belle, car voici : Un grand compositeur nous est né, un homme d'une singulière puissance, d'une trempe extraordinaire, un de ces talents si rares, qui fascinent tout d'un coup une salle entière, qui la secouent impérieusement, qui la maîtrisent, qui lui arrachent des cris d'enthousiasme et conquièrent en moins de deux heures une étonnante popularité. Ceci n'est point de l'aveuglement, de la prévention, de l'hyperbole. C'est le récit tout simple du succès le plus spontané, le plus étourdissant, auquel nous ayons jamais assisté. Nos oreilles tintent encore de l'impétueuse explosion des applaudissements. C'était un entraînement étrange, irrésistible, unanime. C'était aussi l'expression franche, loyale, d'une émotion vraie et profonde. L'auteur du Désert, etc.»


Après l'éclat de ce succès au Conservatoire, il fallut satisfaire l'avide curiosité du public par d'autres concerts pour l'exécution de l'œuvre de David : ils furent organisés à la salle Ventadour; la foule s'y porta pendant près d'un mois, et ne cessa de donner des témoignages d'enthousiasme. L'excès, en toute chose, a ses dangers, car il amène infailliblement une réaction. L'auteur du Désert a pu se convaincre de cette vérité par ses productions subséquentes, où le talent est incontestablement en progrès, et qui cependant n'ont pas excité le même intérêt. L'Allemagne, que David parcourut en 1845 pour y faire entendre son ouvrage, ne lui fut pas aussi favorable que Paris. Les concerts qu'il donna à Leipsick, à Berlin, à Breslau, à Francfort, firent naître plus de critiques que d'admiration. On lui reprocha de produire plus d'effet par les mélodies arabes et par la récitation mélodramatique des paroles, que par la pensée musicale : la simplicité de la forme, qui avait produit une si vive impression sur les auditoires français, fut considérée par les artistes allemands comme le résultat d'une faible conception. Les comptes rendus de la Gazette générale de musique, de Leipsick, furent particulièrement très-sérères. Il y eut dans tout cela autant d'exagération qu'il y en avait eu dans l'enthousiasme des Parisiens. L'œuvre de David sera toujours jugée par les connaisseurs sans prévention comme une production distinguée au point de vue où l'auteur s'est placé, c'est-à-dire celui d'un tableau musical. Le genre peut être l'objet de la crilique, parce que l'art, dans son immensité, repousse le concours d'un programme, dont l'effet inévitable est de limiter son domaine; mais, admis comme exception et considéré en lui-même, le Désert a des qualités incontestables de couleur locale et d'originalité. Le pédantisme allemand ne tient jamais assez de compte de ce dernier mérite.


Au Désert succéda, en 1810, Moïse au Sinaï, oratorío écrit d'un style plus large et plus nerveux, mais qui n'obtint pas de succès. La sévérité du sujet et l'absence de mélodies d'un caractère facile et mondain furent les causes principales du froid accueil fait par le public à cette production. Cet échec imprévu ramena David dans l'ordre d'idées qui avait enfanté le Désert, et la forme de l'ode-symphonie, appliquée au sujet de la découverte de l'Amérique par Christophe Colomb, fut celle à laquelle il revint. Il avait oublié le précepte «Non bis in idem», il y a de belles choses dans cet ouvrage ; mais le sujet n'offrait pas les occasions de variété qui distinguent celui du Désert ; l'effet à l'audition ne fut pas le même. L'Éden, mystère en deux parties exécuté à l'Opéra en 1848, se ressentit des agitations politiques de cette époque désastreuse : l'attention publique était absorbée par des intérêts politiques trop sérieux pour de fixer sur une oeuvre d'art. 


David se condamna de nouveau au silence et attendit des temps meilleurs. Après plusieurs années de méditations, la Perle du Brésil, opéra représenté au Théâtre Lyrique en 1851, avec un brillante succès, vint relever son courage et donner une démenti aux critiques qui lui refusaient les qualités nécessaires au compositeur dramatique. Il destinait à la première scène lyrique de Paris un grand opéra en quatre actes dont le sujet était la «Fin du monde» ; mais il ne put en obtenir la représentation, et fut obligé d'en modifier les formes et de le transporter au Théâtre-Lyrique. Les répétitions de l'ouvrage se succédaient depuis plusieurs mois, lorsque la direction du théâtre fut changée. Le nouveau directeur ne goûta pas le sujet, et craignit que la mise en scène n'occasionnat des dépenses trop considérables ; les répétitions furent suspendues : elles n'ont plus été reprises.


Le dernier ouvrage de Félicien David jusqu'à ce jour (1860) est le grand opéra en 4 actes intitulé «Herculanum», qui a été représenté le 4 mars 1859. Tout n'est pas également réussi dans cet ouvrage : l'énergie de sentiment et la variété manquent ça et là dans les mélodies ; mais il y a de belles scènes, dont une d'orgie, et les chœurs sont remarquables par les effets de rhythme.


Outre les productions citées précédemment, on connaît de Félicien David : 

1° 24 quintetti pour deux violons, alto, violoncelle et contrebasse, sous le titre les Quatre Saisons. Cet œuvre est divisé en quatre séries, chacune de six quintetti. La première est intitulée les Soirées du printemps ; la seconde, les Soirées d'été; la troisième, les Soirées d'automne, et la dernière, les Soirées d'hiver ; Paris, Escudier frères; Mayence, Schott. - 

2° Douze mélodies pour violoncelle; ibid.

3° Quelques petites pièces pour piano.

4° Les Brises d'Orient, recueil de mélodies pour piano ; ibid.  

5° Les Minarets, 3 mélodies pour piano ; ibid.

6° Les Perles d'Orient, 6 mélodies pour voix seule et piano; ibid.

7° Beaucoup de mélodies et de romances détachées. 

On a gravé les partitions du Désert, de Christophe Colomb, de Moïse au Sinaï, de l'Eden, et de la Perle du Brésil. David est chevalier de la Légion d'honneur.


Extrait de Tome II; P.441-443 de la « Biographie Universelle des Musiciens »  

par François-Joseph Fétis, 1860-1866 @BnF Gallica.



《 Supplément 》


DAVID (Félicien), est mort à Saint-Germain-en-Laye, la 29 août 1876. 11 était né à Cadenet, non le 8 mars, mais le 13 avril 1810. Cet artiste d'un talent fort distingué et fort original, mais dont le tempérament rêveur et contemplatif ne convenait que médiocrement au théâtre, a abordé deux fois la scène de l'Opéra-Comique après avoir donné Herculanum à l'Opéra.

Les deux ouvrages qu'il a donnés à ce théâtre sont Lalla-Roukh (2 actes, 12 mai 1862), et le Saphir (3 actes, 9 mars 1865). Lalla- Roukh obtint un très-grand succès, dû à plusieurs jolis morceaux, à des mélodies charmantes, et à la couleur poétique qui était répandue sur l'œuvre entière et qui convenait merveilleusement au sujet ; la critique pourtant, quoique très-favorable au compositeur, crut devoir faire quelques réserves en ce qui concernait l'entente et le sentiment dramatique, qualités qui n'étaient évidemment pas celles de Félicien David, et un plaisant, voulant caractériser la nouvelle partition de l'auteur du Désert, dans laquelle dominaient surtout la rêverie et l'extase, prétendit que Lalla-Roukh élait « un hamac en deux actes ». Au point de vue du succès, David fut beaucoup moins heureux avec le Saphir œuvre médiocre et sans couleur, où l'on distinguait seulement un quatuor délicieux et écrit de main de maître. Depuis lors, le compositeur ne se produisit plus à la scène, bien qu'il ait fait répéter encore au Théâtre-Lyrique un ouvrage intitulé la Captive, qu'il retira peu de jours avant l'époque où il devait être représenté, et qu'il ait écrit la musique d'un grand drame Iyrique, dont j'ignore le titre, mais dont un fragment choral, intitulé Chant de guerre des Palicares, a été exécuté au Grand-Théâtre de Lyon, le 21 novembre 1871, dans un concert donné au profit des orphelins de la guerre. Il a aussi transformé en grand opéra et renouvelé en grande partie sa partition de la Perle du Brésil, représentée naguère sous forme d'opéra dialogué.


Félicien David, qui, en 1860, avait reçu de l'empereur Napoléon III la brevet d'une pension de 2,400 francs sur sa cassette, et qui en 1862, à la suite du succès de Lalla-Roukh, avait été promu au grade d'officier de la Légion d'honneur, se vit décerner en 1867, par l'Académie des Beaux-Arts, le grand prix biennal de 20,000 francs fondé par l'empereur dans le but de récompenser « l'œuvre ou la découverte la plus propre à honorer le pays, et produite dans les dix dernières années.» Tout en visant surtout, à ce sujet, la partition d'Herculanum, l'Académie des Beaux-Arts, en cette circonstance, rendait ainsi hommage au talent et à la carrière entière de Félicien David : « La personnalité d'un artiste, disait-elle, ne se décompose pas; et, si l'on sépare ses œuvres à l'aide des dates, on ne peut détacher de lui ni le reflet des succès de sa jeunesse, ni le souvenir des inspirations éclatantes qui ont révélé son talent et constitué sa gloire. Nous couronnerons du même coup toute la carrière de M. Félicien David, et on en trouvera peu où le mérite de l'artiste soit mieux rehaussé par la noblesse du caractère, par la constance dans l'adversité, par l'amour désintéressé du beau, par le respect de soi-même et par le respect de la dignité de l'art (1).»


(1) Felicien David se trouvait, en cette circonstance on présence de deux concurrents : M. Charles Blanc pour sa Grammaire des arts du dessin, et M. Labrouste,  architecte, pour sa restauration de la Bibliothèque impériale. Le vote de l'Académie des beaux-arts donna les résultats suivants : Félicien David, 23 voix; M. Charles Blanc, 13; M. Labrouste, 5. Dans le vote général de l'Institut, Félician David obtint 40 voix sur 104 votants.


En 1869, Félicien David fut élu membre de l'Académie des beaux-arts, où il succéda à Berlioz.  A cette occasion il prononça, selon la coutume, en séance particulière de l'Académie, un éloge de Berlioz qui a été imprimé (Paris, Firmin-Didot). C'est aussi en remplacement de ce grand artiste qu'il fut nommé bibliothécaire du  Conservatoire.

 Sous ce titre : Félicien David, sa vie et son œuvre (Paris, Heugel, 1863, gr. In-8° avec portrait et autographe), M. Alexis Azevedo a publié sur cet artiste une notice médiocre en ce qui concerne la critique, mais utile, étendue et détaillée au point de vue historique. Plusieurs années auparavant, M. Sylvain-St-Etienne avait publié une biographie beaucoup plus concise de ce compositeur (Biographie de Félicien David, Marseille, 1846, in-12 de 32 p.avec portrait). L'éditeur Gérard a fait paraître un Recueil des cinquante mélodies de Félicien David, chant et piano. Ce recueil n'est pas un des moindres titres de l'auteur à l'estime et à la sympathie des artistes, on y trouve le Rhin allemand, chant composé sur les vers immortels de Musset, et qui a été chanté ep 1870, par M. Léon Achard, sur la scène de l'Opéra-Comique.

Je ne dois pas oublier de dire qu'en 1884, Félicien David, qui en 1861 avait dirigé les concerts de l'Union musicale, eut l'idée de fonder, avec MM. D. Magnus, Léopold Deutz et Ch. de Lorbac, une grande entreprise artistique qui porterait le titre de Société du Grand-Concert, et dont le but était de faire entendre des oeuvres vocales ou instrumentales de compositeurs modernes, les chefs-d'oeuvre des maîtres classiques, et de produire devant le public les virtuoses les plus fameux comme chanteurs et instrumentistes, le tout sans distinction ni parti pris de pays ou d'école. Un prospectus détaillé de la nouvelle entreprise fut publié, et déjà l'on désignait le local où devait s'établir le Grand-Concert, local qui n'était autre que celui occupé aujourd'hui par un établissement d'un tout autre genre, les Folies-Bergère (rue Richer, en face la rue Geoffroy-Marie). L'affaire n'eut pas de suites, bien qu'on en ait parlé longuement durant plusieurs mois.


Extrait de Supplément Tome I; P.240-241 de la « Biographie Universelle des Musiciens » par François-Joseph Fétis, 1878 @BnF Gallica.








Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Nowakowski (Józef)