GYROWETZ (Adalbert) ou Vojtěch Matyáš Jírovec
( le 20 février 1763 - le 19 mars 1850) selon Wikipédia
GYROWETZ (Adalbert), compositeur, naquit, le 19*(sic) février 1763, à Budweis en Bohème, où son père était directeur du chœur de l'église principale. Après avoir achevé ses humanités au collège des Piuristes de cette ville, il alla, à l'université de Prague, suivre des cours de philosophie et de jurisprudence, et employa ses heures de loisir à cultiver la musique, pour laquelle il avait manifesté, dès son enfance, les dispositions les plus heureuses ; car, avant d'avoir atteint sa neuvième année, il s'était exercé dans de petites compositions.
Ayant été obligé de retourner chez ses parents à la suite d'une maladie grave, l'art musical devint son unique occupation, et tout son temps fut employé à composer. Charmé par les ouvrages du jeune Gyrowetz, le comte de Fünfkirchen, seigneur d'une terre voisine de Budweis, le prit chez lui, et l'employa comme maître de chapelle et comme secrétaire. Quelques morceaux de musique écrits par Gyrowetz dans ce séjour eurent tant de succès, que les copies s'en répandirent, et qu'on les imprima à l'insu de l'auteur. Les avantages qu'il trouva dès lors dans la publication de ses ouvrages lui procurèrent les moyens d'entreprendre un voyage en Italie.
Après avoir visité Venise, Bologne et Rome, il employa deux années à étudier le contrepoint sous la direction de Sala, à Naples. Il y fut chargé par le roi d'écrire douze grandes sérénades de concert. De là il se rendit à Paris, par Milan, y composa plusieurs symphonies, puis alla à Londres, où il demeura trois années entières. Pendant son séjour en cette ville, son talent de compositeur, ses connaissances littéraires et ses manières distinguées lui ouvrirent les portes des maisons du plus haut rang. Il y écrivit plusieurs cantates, et l'opéra de Semiramide, qui eut du succès. Cependant sa santé éprouvait de fréquentes altérations sous le climat humide de l'Angleterre; il fut obligé de s'éloigner, et prit sa route pour Berlin par Ostende, Bruxelles, Liège et Wesel. De Berlin il alla à Dresde, puis
à Prague, et enfin à Vienne, où il a passé la plus grande partie de sa vie.
Gyrowetz parlait le latin, le bohémien, l'allemand, l'italien, le français et l'anglais, et possédait des connaissances étendues dans les sciences et particulièrement dans la jurisprudence. Ces avantages lui procurèrent de l'emploi dans les affaires diplomatiques, et il remplit pendant plusieurs années les fonctions de chancelier de légation à Munich, Schweizingen, Mannheim et Heidelberg. De retour à Vienne, il se livra exclusivement à la culture de la musique et écrivit plusieurs opéras, beaucoup de symphonies, des quatuors de violon, des sonates de piano et des morceaux de chant. En 1804, il a été nommé directeur de musique de l'Opéra Impérial. Ce théâtre étant passé sous une administration particulière, Gyrowetz obtint sa pension. Ses symphonies ont en particulièrement beaucoup de succès, et ont été jouées longtemps dans les concerts, où elles ne paraissaient pas indignes d'être entendues après celles de Haydn. Parmi ses opéras, on a distingué Agnès Sorel et le Harpiste aveugle (der Blinde Harfner) ; cependant, les critiques allemands avouent que la force dramatique manque dans les compositions théâtrales de Gyrowetz. Le dernier ouvrage dont il vient d'être parlé fut écrit pour le théâtre de Prague en 1828.Gyrowetz était alors âgé de soixante-cinq ans. Lorsque ce vénérable artiste parut dans l’orchestre, les applaudissements éclatèrent dans toutes les parties de la salle. Ils recommencèrent après l'ouverture et à plusieurs reprises pendant la représentation, malgré les défauts d'une exécution négligée. L'ouverture fut redemandée, à la fin de la pièce, des couronnes et des vers furent jetés en profusion sur le théâtre.
Parmi les compositions de Gyrowetz, on compte :
Opéras:
1° Semiramide, à Londres.
2° Les Métamorphoses d'Arlequin, ou Arlequin perroquet, pantomime en deux actes.
3° Les Pages du duc de Vendôme, opéra en un acte,1808.
4° Le Trompeur trompé, mélodrame en un acte, Vienne, 1810.
5° Agnès Sorel, opéra en trois actes, Vienne, 1808.
6° Mirina, mélodrame en un acte.
7° Ida, opéra en deux actes.
8° Le Ménage de garçon, opérette en un acte.
9° Selico, opéra en trois actes.
10° L'Oculiste, opéra en deux actes.
11° Il Finto Stanislas, opéra italien en deux actes.
12° Aladin ou la Lampe merveilleuse, opéra en trois acte.
13° Le Harpiste aveugle, opéra, à Prague, en 1824.
14° Aménie, ballet.
15° Les Noces de Thétis et Pélée, ballet mythologique.
16° Les Pages du duc de Vendôme, ballet composé avec une partie des morceaux de l'opéra.
17° La Laitière suisse, ballet.
18° La Fée et le Chevalier, ballet.
19° Gustave Wasa, ballet.
20° Le Sommeil magique, ballet.
21° Hélène, opéra.
22° Federica et Adolphe, idem.
23° Emerika, idem.
24° L'Époux par hasard, idem.
25° L'Épreuve, idem.
26° Le Quartier d'hiver en Amérique, idem.
27° Le Fantôme, idem.
28° Le Treizième Manteau, idem.
29° Félix et Adèle, idem.
30° L'Embarras, idem.
Les ouvertures, airs et danses de plusieurs de ces compositions théâtrales ont été publiés à Vienne chez différents éditeurs.
Mysique Instrumentale :
31° Trois symphonies à grand orchestre, op.6, Vienne, 1791
32° Trois idem, op.8. Offenbach, 1793.
33° Trois idem, op.9, ibid.
34° Trois idem, op.12, ibid.
35° Trois idem, op.13.
36° Trois idem, op.14, ibid.
37° Une idem, op.18, ibid.
38° Trois idem,op.23, ibid.
39° Trois idem, périodiques, op.33, Augsbourg, Gombart.
40° Une idem, op.47, Offenbach, André.
41° Sérénade pour deux clarinettes, deux cors et basson, op.3.
42° Idem à dix parties, Offenbach, André.
43° Idem à neuf parties, op.7, ibid.
44° Idem pour deux clarinettes, deux cors et basson,op.32, ibid.
45° Grand quintuor pour deux violons, deux violes et violoncelles, op.36. Augsbourg, Gombart.
46° Idem, op.57, Offenbach, André.
47° Quatuors pour deux violons, alto et basse, op.1, liv.I et II, Offenbach, André.
48° Trois, idem, op.4, ibid.
49° Six idem, op.5, ibid.
50° Trois idern, op.9, Vienne, Mollo.
51° Trois idem, op.11, ibid.
52° Trois idem, op.16, Vienne, Artaria
53° Trois idem, op.17, Paris, Sieber.
54° Trois idem, op.21, ibid.
55° idem, op.25, Offenbach, André.
56° Trois idem, op.28, Paris, Sieber.
57° Trois idem, op.29, Vienne, Artaria.
58° Trois idem, op.42, Augsbourg, Gombart.
59° Six nocturnes en quatuor pour flûte, violon, alto et basse, op.20, 23, 32, 35, 38, Augsbourg, Gombart.
60° Quatuors pour flûte, op.26, 37, Offenbach, André.
61° Concertos pour le piano, op.29, 39, 49, Offenbach, André ; Augsbourg, Gombart.
62° Sonates pour piano, violon et violoncelle, op.9, 10, 12,15, 16(bis), 19, 22, 23, 26, 27, 28, 29, 31, 33, 34, 40, 41, 45, 46, 48, 51, 55, 57, 58, 59, 60, Offenbach, André; Vienne, Artaria; Augsbourg, Gombart, etc.
63° Sonates pour piano seul, op.62, 63, Vienne, Haslinger.
64° Plus de vingt recueils de danses de différents caractères.
65° Scènes italiennes et allemandes pour voix seule et accompagnement de piano.
66° Environ quinze recueils de chansons et romances, à voix seule et piano.
Il y a peu d'exemples d'une fécondité plus active que celle dont ce musicien a fait preuve dans sa longue carrière, car il a plus écrit que Haydn, et ses ouvrages présentent une masse de compositions presque triple de celles de Mozart et de Beethoven. Remplis d'idées agréables, écrits avec intelligence, et bien instrumentés, ils ont eu des succès dans les concerts, au théâtre et chez les amateurs; cependant, si l'on cherche aujourd'hui, dans un si grand nombre d’œuvres, les traces de l'individualité de leur auteur, on ne trouvera pas une demi-page qui porte le cachet de la création, et qui tienne une place dans l'histoire de la musique. De là vient que Gyrowetz a vu tomber ses productions dans l'oubli; de là vient qu'il ne restera rien d'une vie si laborieuse. Cet artiste respectable est mort à Vienne le 22 mars 1850, à l'âge de quatre-vingt-sept ans. Il a écrit lui-même sa biographie, remplie de détails intéressants sur sa jeunesse et sur ses voyages en Italie, en France, en Angleterre et en Allemagne; cet ouvrage a été publié sous ce titre : Biographie des Adalbert Gyrowetz. Vienne, 1848, grand in-8° de quatre-vingt-seize pages, avec son portrait lithographié.
Extrait de Tome IV; P.167-169 de la « Biographie Universelle des Musiciens »
par François-Joseph Fétis, 1860-1866 @BnF Gallica.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire