lundi 24 août 2020

CAMBINI (Giuseppe Maria Gioacchino)

 CAMBINI (Giuseppe Maria Gioacchino)

 (le 13 février 1746 - le 29 décembre 1825) selon Wikipédia


CAMBINI(Jean-Joseph), né à Livourne, le 13 février 1748, s'est livré dans son enfance à l'étude de violon, sous la direction d'un maître obscur nommé Polli.  Les occasions fréquentes qu'il eut ensuite d'entendre et même d'accompagner Manfredi et Nardini, perfectionnèrent son talent sur cet instrument.  Bien qu'il ne soit jamais parvenu à se faire un nom célèbre comme violoniste, il posséda dans sa jeunesse l'art d’exécuter ses quatuors et toute sa musique de chambre avec pureté, goût et élégance.  À l’âge de dix-sept ans, il se rendit à Bologne, où il eut l'avantage d'être admis au nombre des élèves du P.Martini et de recevoir de lui des leçons de contrepoint.  Après avoir passé trois années près de ce maître, il partit pour Naples,  Il y devint amoureux d'une jeune fille née comme lui à Livourne, et s'embarqua avec elle pour retourner dans cette ville, où il devait l'épouser.  Grimm rapporte en ces termes l'événement qui survint après le départ des amants : 

« Ce pauvre M.Cambini n'est pas né sous une étoile heureuse.  Il a éprouvé, avant d'arriver 

« dans ce pays-ci, des infortunes plus fâcheuses qu'une chute à l'Opéra.  S'étant embarqué à 

« Naples avec une jeune personne dont il était éperdument amoureux, et qu'il allait épouser,

« il fut pris par des corsaires et mené captif en Barbarie.  Ce n'est pas encore le plus cruel de 

« ses malheurs.  Attaché au mât du vaisseau, il vit cette maîtresse, qu'il avait respectée 

« jusqu'alors avec une timidité digne de l'amant de Sophronie, il la vit violer en sa présence 

« par ces brigands, et fut le triste témoin, etc.»  (Correspondance littéraire, août 1776) Heureusement un riche négociant vénitien, nommé M.Zamboni, eut pitié de Cambini; il le racheta d'un renégat espagnol et lui rendit la liberté.  


Arrivé à Paris en 1770, l'artiste obtint la protection de l'ambassadeur de Naples, qui le recommanda au prince de Conti, et le prince dit deux mots en sa faveur à Gossec.  Celui-ci dirigeait alors le concert des amateurs; il procura à Cambini l'occasion de se faire connaître en faisant exécuter des symphonies de sa composition(*).  Elles obtinrent du succès, bien que la conception en fût assez faible, parce qu'elles étaient écrites avec cette facilité qui est le caractère distinctif de la musique italienne.  Cambini abusa de cette facilité d'écrire, à tel point qu'il produisit plus de soixante symphonies en un petit nombre d'années, ce qui ne l'empêcha pas de publier une Immense quantité d'autres ouvrages de musique instrumentale, ni de faire exécuter au concert spirituel des motets et des oratorios.  

(*) Cet renseignements sont tirés d’un mémoire manuscrit et autographe de Gossec.


Il y avait dans tout cela des idées assez jolies, et la facture en était assez pure; mais l'empreinte du génie y manquait.  De toutes les compositions de Cambini, celles qui obtinrent le plus de succès furent ses quatuors de violon.  Leurs mélodies étaient agréables, et il y avait de la correction dans leur harmonie.  Cette musique paraîtrait aujourd’hui faible et puérile; mais on ne connaissait point alors les admirables compositions de Haydn, de Mozart, de Beethoven.  On n'avait même pas les jolis quatuors de Pleyel.  Au reste, Cambini ét ait capable de s'élever plus qu'il ne fit; mais presque toujours en proie au besoin, suite inévitable de son intempérance, il était obligé de travailler avec une activité prodigieuse, et ne pouvait choisir ses idées.  Sa fécondité fut d'autant plus remarquable qu'il passait la plus grande partie des jours et des nuits au cabaret, employant d'ailleurs une partie du temps où il était à jeun à donner des leçons de chant, de violon et de composition.


Au mois de juillet 1776, il fit représenter à l'Opéra un ancien ballet héroïque de Bonneval,

dont il avait refait la musique.  Ce ballet avait pour titre «les Romans»; il tomba tout à plat,

ot l'on fut obligé de le retirer après la troisième représentation.  Cet ouvrage fut suivi de «Rose

d'amour et Carloman», qui ne réussit pas mieux au Théâtre-Italien en 1779, quoique la musique eût été goûtée.  Appelé à la direction de la musique du théâtre des Beaujolais, en 1788, il y fut plus heureux dans les ouvrages qu'il fit représenter, sous les titres de la Croisée, en 2 actes, 1785; les Fourberies de Mathurin, en un acte,1786; Cora, ou la Prêtresse du soleil; les Deux Frères, ou la Revanche; Adèle et Edwin.  Il écrivit aussi pour le même spectacle la musique de quatre pantomimes.  En 1791, après la ruine du théâtre des Beaujolais, Cambini devint chef d'orchestre du théâtre Louvois, où il fit représenter Nantilde et Dagobert, opéra en trois actes qui fut bien accueilli par le public. Cet ouvrage fut suivi des Trois Gascons, en un acte, 1793.  Ce fut à peu près le dernier succès de cet artiste.  Il avait écrit depuis 1782 jusqu'en 1793, les opéras d'Alcméon, d'Alcide, ainsi qu'une nouvelle musique pour l’Armide de Quinault; mais aucun de ces ouvrages n'a été représenté. On connaît aussi de lui quelques entrées de danse dans le ballet-opéra des Fêtes Vénitiennes.  

En 1774, Cambini fit exécuter au concert spirituel un oratorio intitulé le Sacrifice d'Abraham;

dans l'année suivante, il y fit entendre celui de Joad et un Miserere. Précédemment il y avait

donné quelques motets, entre autres un Domine dont la partition manuscrite est à la bibliothèque du Conservatoire de musique de Paris.


Parmi ses compositions instrumentales et ses morceaux détachés de musique vocale, on

compte : 

1. Soixante symphonies pour orchestre,

2. Cent quarante-quatre quatuors pour deux violons, alto et basse.

3. Vingt-neuf symphonies concertantes pour divers instruments.

4. Sept concertos, dont deux pour violon, un pour hautbois, et quatre pour flûte.

5. Plus de quatre cents morceaux pour divers instruments, consistant en trios et duos pour violon, viole, violoncelle; quatuors, trios, duos pour flûte, quatuors pour hautbois, duos pour basson, etc.

6. Différents solfèges d'une difficulté graduelle pour l'exercice du phrasé, du style et de l'expression, avec des remarques nécessaires et une basse chiffrée pour l'accompagnement; Paris, le Duc, 1788.

7. Préludes et points d'orgue dans tous les tons, mêlés d'airs variés, et terminés par l'Art de moduler sur le violon, etc.; Parts, 1798, et Offenbach, 1797.

8. Méthode pour flûte, suivie de vingt petits airs et de six duos à l'usage des commençants, Paris, Gaveaux, 1799.

9. Plusieurs airs patriotiques, avec accompagnement de deux clarinettes, deux cors et deux bassons.

10. Le Cpmpositeur, scène comique du répertoire du concert des amateurs; Paris, lmbautt, 1800.


Cambini doit être compté aussi parmi les écrivain sur la musique, car dans les années 1810 et 1811, il devint le collaborateur de Garaudé pour la rédaction du journal de musique que celui-ci venait de fonder, sous le nom de Tablettes de Polymnie.  Cambini possédait des connaissances assez étendues pour juger sainement de toutes les parties de la musique; mais il avait de la causticité dans l'esprit,et quelques-uns de ses articles ont mis en émoi bien des amours-propres blessés.  Il ne fut jamais connu comme le rédacteur de ces articles. Peu favorisé de la fortune avec les administrations des théâtres dont il avait été chef d'orchestre, il perdit encore sa position en 1794, par la faillite de l'administration du théâtre Louvois.  Heureusement le riche fournisseur Armand Seguin vint à son secours en lui confiant la direction des concerts qu'il donnait dans son hôtel, et lui accorda un traitement de quatre mille francs; mais après quelques années Cambini perdit cette ressource.


Dans les dernières années de sa vie, cet artiste, dont les talents méritaient un meilleur sort, était aux gages des éditeurs de musique, et faisait pour eux de ces arrangements, ou plutôt de ces dérangements des œuvres des grande maîtres, qui sont la honte de l’art.  Ces travaux, mal payés, ne purent le tirer de la misère profonde où il languissait, et qu'il faisait partager à une femme beaucoup plus jeune que lui. On a écrit dans quelques recueils biographiques qu'il quitta Paris vers 1812 et qu'il se rendit en Hollande, où il mourut : il paraît que ces faits  ne sont point exacte que Cambini était encore à Paris en 1815, que depuis lors il a été reçu à Bicêtre comme bon pauvre, et qu'il y est mort vers 1825.  Quelques artistes, qui se prétendent bien informés, assurent qu'il mit fin à sa misère par le poison.  Tels sont les renseignements que j'ai pu recueillir.


Extrait de Tome II; P.162-164 de la « Biographie Universelle des Musiciens »  par François-Joseph Fétis, 1860-1866 @BnF Gallica.






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