mardi 6 juillet 2021

SCHUBERT (Franz)

le 31 janvier 1797 - le 19 novembre 1828


SCHUBERT (François-Pierre) naquit à Vienne, le 31 janvier 1797. A l'âge de sept ans, il reçut les premières leçons de musique de Michel Holzer. Quatre ans après, la beauté de sa voix et son intelligence musicale le firent admettre comme enfant de chœur dans la chapelle impériale, et dans le même temps il se livra à l'étude du piano et de plusieurs instruments à cordes, qu'il cultiva avec tant de succès que, avant l'âge de quinze ans, il put tenir l'emploi de premier violon dans les répétitions d'orchestre. L'organiste de la cour Rucziezka fut son maître d'harmonie, et Salieri lui enseigna le chant et la composition. Après que la mue de sa voix l'eut obligé à sortir de la chapelle impériale, il se livra seul à l'étude des œuvres de Haydn, de Mozart et de Beethoven, et chercha
les ressources pour son existence en donnant des leçons. Le goût de la musique était une véritable passion parmi les membres de sa famille : souvent ils se réunissaient pour exécuter des quatuors; les frères de François Schubert jouaient les parties de violon; lui-même jouait l'alto, et leur père se chargeait de la partie du violoncelle. Une mélancolie habituelle était le trait dominant du caractère du jeune artiste : la musique seule pouvait l'en distraire et le porter à l'enthousiasme expansif. Dès son enfance, il avait écrit beaucoup de compositions instrumentales, telles que quatuors et symphonies, sans autre direction que ses propres idées plus tard il s'essaya dans tous les genres, et montra dans ses productions une prodigieuse fécondité. Dans quelques-uns, et surtout dans les ballades et les chansons, il fit preuve de génie et se créa un style dans lequel il a eu beaucoup d'imitateurs, mais point de rivaux, chacune de ces petites pièces devenant par ses inspirations du drame entier ou la nouveauté de la mélodie, la justesse de l'expression et jusqu'aux détails de l'accompagnement s'unissent pour former un ensemble souvent complet et parfait. Créateur de ce genre, il y a attaché son nom de manière à la rendre impérissable. Ses autres compositions, particulièrement ses quatuors pour violon, un quinette, un trio de piano et une grande symphonie (en ut), renferment de belles choses, mais n'ont pas le cachet de création qu'on remarque dans ses pièces de chant. Schubert s'est aussi essayé au théâtre, mais sans y produire de vive sensation : c'est qu'autre chose est le sentiment dramatique ou l'instinct de la scène, De très grands musiciens, Cherubini, par exemple, ont eu à un très-haut degré le sentiment dramatique, mais n'ont jamais bien compris les exigences vives et pressartre de la scène qui souvent y fait paraître froid et languissant tel morceau qui semble rempli de chaleur et d'entraînement au piano. Tel paraît avoir été Schubert.

  Ce musicien si distingué n'a eu qu'une existence obscure et retirée; toute l'histoire de sa vie se trouve dans ses ouvrages, il vécut presque toujours à Vienne, et n'en sortit que pour de petits voyages en Hongrie, dans la Styrie et dans la Haute-Autriche. Peu favorisé de la fortune, il s'accommodait de sa médiocrité, parce que le but de sa vie était la culture de l'art. Une maladie de langueur le conduisit au tombeau, le 19 novembre 1828, avant qu'il eût atteint sa trente-sixième année. Méconnu dans la plus grande partie de l'Allemagne et à I'étranger pendant sa vie, il a eu d'ardents admirateurs après sa mort, et ses ballades ont été redites d'un bout à l'autre de l'Europe avec un enthousiasme où la mode n'était pas étrangère, quelque mérite qu'il y ait d'ailleurs dans ces intéressantes productions.


  Parmi les œuvres de François Schubert publiés pendant sa vie ou après sa mort, on remarque : 

1° Premier quatuor pour deux violons, alto et basse, op.29 (en la mineur); Vienne, Diabelli. 

2° Deux quatuors, op.125 (en mi bémol et en mi); Vienne, Trentsensky. 

3° Grand quatuor, œuvre posthume (en fa); ibid. 

4. Grand quintette pour piano, violon, alto, violoncelle et contrebasse, op. 114 (en la); ibid. 

5° Grand trio pour piano, violon et violoncelle, op.99; Vienne, Diabelli. 

6° Rondeau brillant pour piano et violon, op.70; Vienne, Artaria. 

7. Trois sonatines, idem, op.187; Vienne, Diabelli. 

8° Beaucoup de sonates et pièces diverses pour piano à quatre mains. 

9° Grandes sonates pour piano seul, op.42 (en la mineur), et op.53 (en ré); Vienne, Artaria ; trois grandes sonates, œuvre posthume; Vienne, Diabelli.

10° Un très-grand nombre de rondeaux, fantaisies et pièces diverses pour piano seul. 

11° Messe à quatre voix et orchestre, op.48; Vienne, Diabelli. 

12° Idem, op.141; Vienne, Haslinger. 

13° Tantum ergo, à quatre voix et orchestre, op.45; ibid. 

14° Deux offertoires pour soprano ou ténor, orchestre et orgue, op.46, 47; ibid. 

15° Antienne pour le dimanche des Rameaux, à quatre voix et orgue; op. 113; ibid. 

16° Le 23e psaume pour deux sopranos et deux contraltos, avec orgue ou piano, op.132; ibid. 

17° Environ deux cents ballades et chansons à voix seule avec accompagnement de piano, dont quelques-unes telles que les Astres, Ave Maria, la Sérénade, le Roi des Aulnes, la Religieuse, le Départ, etc., sont devenues célèbres, 

18° Chants pour trois ou quatre voix d'hommes, (œuvres 11, 16, 17, 28, 61, 74; Vienne, Diabelli, Leidesdorf. 


  Schubert a laissé aussi en manuscrit, six messes, sept symphonies, dont une grande (en ut) a élé publiée après sa mort; les autres sont : première (en ré), deuxième (en ré, 1815), troisième (en si bémol, 1815), quatrième (en ut mineur, 1816), cinquième (en si bémol, 1816), sixième (en ut majeur, 1818), septième (en ut mineur, 1818), et quinze opéras, dont les titres sont: Der Spiegelritter (le Chevalier du Miroir, Des Teufels Lustschloss (le Château de plaisance du diable), terminé en 1814, Fernando, en un acte (1818), Claudine de Villabella, Rosamunda, les Conjurés, Der Minnesænger (le Troubadour), les Arts de Salamanque, en deux actes (1818), un Emploi pendant quatre ans, en un acte (1818), la Caution, en trois actes (1810), les Frères jumeaux, en un acte, une Harpe, opéra-féerie en trois actes (1890), Fier-à-bras, en trois actes, le Mauvais Ménage, en un acte (1835); enfin, deux opéras non terminés (Adraste et Sacontala).



Extrait de Tome VII; P.515-516 de la « Biographie Universelle des Musiciens »  par François-Joseph Fétis, 1860-1866 @BnF Gallica.


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