mercredi 14 octobre 2020

VOGLER (Georg Joseph)

VOGLER (Georg Joseph)

(le 15 juin 1749 - le 6 mai 1814) selon Wikipedia


VOGLER (l'abbé Georges-Joseph), compositeur et théoricien, naquit à Würzbourg, le 15 juin 1749. Son père, qui était luthier, remarquant ses dispositions naturelles pour la musique, lui donna un maître de clavecin dont les leçons lui firent faire si rapides progrès, qu’il surpassa bientôt son maître en habileté.  Dans le même temps, il apprit seul et sans guide à jouer de plusieurs instruments.  Il se fit aussi un système de doigter qu'il enseigna à ses élèves. Pendant ce temps, il faisait ses études littéraires au collège des jésuites à Würzbourg; puis il alla les continuer chez les PP. de cette société, à Bamberg. On croit que c'est à cette époque de sa vie qu’il fut affilié à leur ordre; il est certain du moins qu'il goûta leur doctrine et qu'il trouva en eux de zélés protecteurs en plusieurs circonstances importantes de sa vie.  


En 1771, Vogler se rendit à Manheim et obtint la permission de composer un ballet pour le théâtre de la cour.  Ses protecteurs lui firent alors accorder une pension de l'électeur palatin, Charles-Théodore, pour aller à Bologne faire des études de contrepoint sous la direction du P.Martini.  Arrivé à Venise, il y fit connaissance d'un élève de Valotti, qui lui communiqua le système de classification des accords adopté par ce maître et devenu plus tard la base de sa théorie.  Ayant continué sa route jusqu'à Bologne, il se rendit auprès du P.Martini, qui l'accueillit avec bienveillance et qui lui fit commencer l'étude du contrepoint; mais la méthode progressive et lente du professeur eut bientôt découragé l'élève: car l'abbé Vogler ne comprit jamais bien la nécessité d’acquérir par de longs exercices la facilité et la correction dans l'art d'écrire. Sa prétention, dans les diverses écoles qu'il fonda à Manheim, Stockholm, Copenhague et Prague, fut toujours de former des élèves compositeurs par une méthode plus expéditive que l'ancienne.  J'ai trouvé à Bologne, dans la correspondance manuscrite du P. Martini, une lettre où ce maître se plaint du peu de persévérance et d'aptitude de Vogler, qui avait abandonné son cours de composition après six semaines d'essais.  


De Bologne, celui-ci, décidé à entrer dans les ordres, alla à Padoue pour y suivre un cours de théologie et pour apprendre la composition près du P.Valotti.  Pendant environ cinq mois, il reçut des leçons du vieux maître; mais l’obscurité répandue sur quelques points de sa théorie ayant arraché des plaintes à Vogler, Valotti s'écria : 

Eh quoi ! j'ai employé cinquante ans à lier entre eux les principes de ma doctrine, et vous voulez les comprendre en un moment ? 


Dès lors, les relations du maître avec l'élève cessèrent, et Vogler partit pour Rome, où il fut ordonné prêtre.  Il s'y lia d'amitié avec Mysliweseck, et apprit de lui quelques procédés pratiques de composition.  Habile à profiter des bonnes dispositions de ses protecteurs, il sut se faire nommer protonotaire apostolique et camérier du pape, malgré sa jeunesse; de plus, chevalier de l'Éperon d'or et membre de l'Académie des Arcades de Rome, quoiqu'il n'eût encore rien produit.  


De retour à Manheim en 1775, il y établit une école de musique d'après une théorie qui sera analysée plus loin, II y fut nommé chapelain de la cour. Mais il ambitionnait un autre titre, savoir, celui de second maître de chapelle, dans l'espoir de succéder au vieux Holzbauer, qui était alors premier maître en titre.  Dans ce dessein, il écrivit un «Miserere»  avec orchestre qu'il fit exécuter dans la chapelle électorale ; mais l'effet ne répondit pas à son attente. Mozart, qui dit beaucoup de mal de ce morceau dans une de ses lettres(1), ajoute que Vogler, voyant le peu de succès de son ouvrage, alla trouver le prince, et se plaignit que l'orchestre jouait faux à dessein pour lui nuire. Suivant cet homme illustre (Mozart), Vogler n'aurait obtenu la place de second maître de chapelle, dont il était en possession, en 1777, lorsque Mozart visita Manheim, que par les intrigues de quelques femmes de la cour.  


C'est un fou, dit-il, qui s'imagine qu'il n'y a personne au-dessus de lui: il est détesté de l'orchestre et a causé beaucoup de désagréments à Holzbauer. 

(1) Voyez Biographie W.A.Mozart’s, par C.N de Nissen, p.323, et la Revue musicale, t XI, p.229.


Peut-être faut-il attribuer la sévérité de Mozart envers Vogler à quelques mauvais procédés de celui-ci, pendant son séjour à Manheim. Quoi qu'il en soit, le fondateur de l'école de cette ville s'agita beaucoup pendant plusieurs années pour lui donner du relief et pour établir avec elle sa réputation. Ainsi dans un espace de temps assez court, on vit paraître l'exposé de la doctrine qu'il enseignait (Tonwissenschaft und Tonselzkuvst), puis l'aperçu de l'enseignement pratique (Kuhrpfælzische Tonschule), et enfin, un journal concernant les progrès des élèves et l'analyse de leurs productions, qui eut près de trois années de durée (Betrachtungen der Mannheimer Tonschule). Loin de répondre à ses espérances, ces écrits soulevèrent contre lui d'amères critiques.  On lui reprocha d’user de charlatanisme pour relever une école qui par elle-même ne produisait pas les merveilles qu'il avait annoncées, et Weishecke, professeur de droit à Erlangen, attaqua sa doctrine, à laquelle il adressa le reproche d'être obscure et incohérente dans ses principes.


En 1779, la cour de Manheim partit pour Munich, quand l’électeur Palatin fut appelé à la succession de l'électorat de Bavière. Vogler y suivit ce prince et fit représenter, en 1781, sur le théâtre de la cour, son opéra d’Albert III, qui ne réussit pas. On n'a jamais su les motifs qui lui firent abandonner, quelque temps après, ses places de chapelain de la cour et de vice-maître de la chapelle; mais il est certain qu'il cessa d'en porter les titres et qu’il fit, en 1783, un voyage à Paris où il fit jouer, au théâtre de la Comédie italienne, la Karmesse,  opéra-comique qui tomba à plat et qu'on ne put achever(1). Vogler voyagea ensuite en Espagne, en Grèce et dans l'Orient pour faire des recherches relatives à la musique. 


  1. D’Origny dit, dans ses Annales du théâtre italien, t.III, p.114, qu’on attribua la chute de Ia pièce à la musique.


De retour en Europe dans l'année 1786, iI entra au service du roi de Suède, en qualité de maître de chapelle. Occupé depuis longtemps de recherches relatives à la construction de l'orgue et d'un système de simplification de cet instrument, il fournit à un facteur le plan d'un orgue portatif, sans tuyaux apparents, avec quatre claviers de plus de cinq octaves et une pédale de trente-neuf touches, sous la forme extérieure d'un cube de neuf pieds. Les sons les plus graves étaient ceux d'un bourdon de seize pieds. Vogler donna à cet instrument le nom d’orchestrion. Il y avait placé le crescendo et le decrescendo, au moyen de jalousies mobiles qui ouvraient ou fermaient le passage au son pour se propager à l'extérieur, Il joua lui-même l'orchestrion dans une exhibition publique à Amsterdam, au mois de novembre 1789. Plusieurs journaux donnèrent beaucoup d'éloges à cet instrument, et le représentèrent comme réunissant les perfectionnements les plus importants qu'on eût apportés à l'orgue depuis longtemps, et comme le dernier terme d'une facture parfaite. Mais bientôt d'autres journaux publièrent des critiques où l’on assura que, loin d'être supérieur aux bonnes orgues de la Holland, l'orchestrion ne méritait pas son nom, et ne pouvait soutenir la comparaison avec ces instruments. Enfin, on accusa l'abbé Vogler d'être lui-même auteur des analyses élogieuses de son travail publiées par la voie de la presse.  


Cette affaire désagréable le fit s’éloigner brusquement de la Hollande avec l’orchestrion : car, dès le mois de janvier 1790, on le trouve à Londres, où il fit entendre son instrument et fut chargé de la reconstruction de l’orgue du Panthéon, d'après son système de simplification. Ce système consistait à supprimer tous les jeux de mutation, tels que les fournitures, cymbales, cornets, nasards, tierces, etc., et à disposer les tuyaux par séries suivies dans l'ordre des cordes du piano ou de la harpe, afin de pouvoir supprimer les abrégés et d'établir un tirage direct partant des touches du clavier; système dont les avantages sont évidents, mais qui a l'inconvénient de nuire à la netteté du son, en développant le phénomène des perturbations de l'air en vibration, qui fait dire aux facteurs d'orgues que le son se jette d'un tuyau dans un autre. C'est ce même système, objet de vives critiques et d'éloges pompeux, qui fut appliqué plus tard par Vogler au grand orgue de Copenhague, à celui de Neu-Ruppin et à quelques autres. Ce fut pendant le séjour de Vogler à Londres que son talent d'organiste commença à se faire connaître avantageusement.  Il gagna dans cette ville plus de douze cents livres sterling (environ trente mille francs), dans les concerts où il se fit entendre sur son orchestron. 


De retour en Allemagne au mois d'août 1790, iI eut aussi de brillants succès à Coblence, à Francfort et dans quelques villes de la Souabe. Ce fut à cette époque qu'il commença aussi à fixer sur lui l'attention par ses compositions.  En 1781, iI avait donné sans succès, à Munich, Albert der Dritte von Bayern (Albert III, duc de Bavière); mais, en 1791, il fit jouer, à Manheim, son Castor et Pollux, où se trouvent de bonnes choses et qui fut applaudi. Peu de temps après, il publia, à Spire, une collection de morceaux pour piano avec deux violons, alto et basse, sous le titre de Polymelos, ou caractères de la musique de différents peuples.  Arrivé à Hambourg, au mois de septembre 1791, il y brilla sur les orgues de plusieurs églises, puis il retourna à Stockholm, avec le titre de maître de chapelle du roi de Suède. Au mois de mars 1792, il fit représenter Gustave- Adolphe, grand opéra qui ne précéda que de quelques jours l'assassinat du roi Gustave III.


Dans la même année, il commença un cours de lectures sur son « Introduction au système de l'harmonie », et le continua pendant deux ans. Au commencement de 1794, il fit un voyage à Paris, dans le but d’entendre Ie nouveau système de musique révolutionnaire des fêtes publiques, composé de chœurs accompagnés par des instruments à vent. Pendant son séjour en cette ville, il donna dans l’église de Saint-Sulpice un concert d'orgue, auquel beaucoup d'artistes assistèrent, et qui le fit considérer comme un des musiciens les plus distingués de l’Allemagne.  Ses fonctions de maître de chapelle à Stockholm l’occupèrent si peu pendant la minorité de Gustave lV, et lui fournirent si rarement l'occasion de se faire remarquer, qu'à la fin de son engagement de dix années, il demanda sa retraite, en 1796.


Cependant les succès qu'il obtenait dans l'école de musique qu'il avait fondée furent cause que le duc de Sudermanie, régent du royaume, le pria de prolonger son séjour à Stockholm. Vogler ne s'éloigna de cette ville qu’en 1799, après que la cour lui eut assuré une pension annuelle de cinq cents écus de Suède,  Il visita alors le Danemark et fit représenter, à Copenhague, Hermann de Unna, opéra considéré comme une de ses meilleures productions. Puis il demeura quelque temps à Altona, pour surveiller la publication de quelques œuvres de musique religieuse de sa composition.  


Dans l'année 1800, il visita Berlin, où il donna trois concerts d’orgue, et à la fin de la même année, il alla s'établir à Prague et y ouvrit un cours de théorie de la musique, à l'université. Il écrivit et publia, pour ce cours, un Manuel de la science de l'harmonie (Handbuch zur Harmonielehre), où l'on remarque plus de simplicité et de clarté que dans ses écrits précédents.  Dans la préface de cet ouvrage, Vogler se plaint avec amertume des attaques dont ses travaux et sa personne ont été l'objet et des accusations de charlatanisme qu'on lui a jetées à la face.  Quelque opinion qu'on ait de sa doctrine et de ses écrits, on est péniblement affecté de voir un homme, qui a eu la gloire de former, dans sa dernière école, les deux musiciens allemands les plus éminents de l'époque actuelle (Charles-Marie de Weber et Meyerbeer), obligé de discuter la légitimité de ses titres à l'estime des artistes.


En 1803, Vogler s'éloigna de Prague pour aller à Vienne, où il était appelé pour écrire Samori, grand opéra représenté sur le théâtre An der Wien.  Après un séjour de près de deux années dans cette ville, la guerre de 1805 l’obligea à s'éloigner de l'Autriche pour aller à Munich, où il fit représenter son opéra de Castor et Pollux, à l'occasion du mariage de la princesse de Bavière avec le prince Eugène de Beauharnais.  Il y publia aussi divers écrits relatifs à la musique et plusieurs compositions vocales et instrumentales; puis il visita de nouveau Francfort, Offenbach et plusieurs autres villes de l'Allemagne rhénane.


Il se disposait s'en éloigner, en 1807, lorsqu'il reçut l'invitation de se fixer à Darmstadt, avec le titre de maître de chapelle du grand-duc, aux appointements de trois mille florins, auxquels le prince ajoutait la table et le logement.  Ayant accepté cette honorable position, il eut aussi la dignité de conseiller privé pour les affaires ecclésiastiques, et la décoration du l'ordre du Mérite de première classe. C'est dans cette ville qu’il ouvrit sa dernière école, où il compta parmi ses élèves Ch.-M. de Weber, qui déjà avait été sous sa direction à Vienne pendant deux ans, Meyerbeer et le maître de chapelIe Gansbacher(1). De sa première école étaient sortis Winter, l'organiste Knecht et Ritter. A la fin de 1812, il demanda un congé, ferma son école et partit avec ses élèves pour visiter une partie de l'Allemagne, quoiqu'il fût alors âgé de plus de soixante-trois ans. De retour à Darmstadt, vers le milieu de l'année suivante, il sentit bientôt après ses forces décliner; il mourut le 6 mai 1814, au moment où l'Allemagne venait de s'affranchir de la domination étrangère.  Ainsi finit en paix cet homme dont la carrière avait été pleine d'agitations, qui fut jugé de manières fort différentes par ses compatriotes, et dont il ne reste déjà plus qu'un vague souvenir.


(1) Voyez, à l’article Meyerbeer, quelques détails sur les relations de Vogler avec ses élèves, et sur son enseignement.


Considéré comme compositeur, Vogler ne montre pas d'originalité dans les idées, quoi qu'il laisse apercevoir des velléités d'innovation dans les formes.  Au théâtre, il n'a point eu de véritable succès. On ne peut, au reste, le juger à cet égard que par les résultats; car on n'a publié de ses ouvrages dramatiques que Samori, faible production, qui n'appartient point à sa jeunesse et le drame Hermann de Unna, où la musique n'avait qu'une importance secondaire.

 

Voici la liste de ses ouvrages pour la scène : 

1° Der Kaufmann von Smirna (le marchand de Smyrne), petit opéra composé pour le théâtre de Mayence, vers 1780.

2° Ouverture et entr'actes pour Hamlet, tragédie, gravés pour le piano, à Spire, chez Rossler.

3° Ino, ballet.

4° Lampredo, mélodrame. 

5° Albert der Dritte (Albert lll, duc de Bavière), drame, représenté à Munich, en 1781.

6° Églé, opéra français, représenté à Stockholm, en 1787.

7° La Karmesse ou la Fête de village, au théâtre de la Comédie-Italienne, à Paris, le 15 novembre 1783.

8° Le Patriotisme, grand opéra, écrit en 1788 pour l'Académie royale de musique de Paris, et non représenté.

9° Castor et Pollux, grand opéra, à Manheim, en 1791. L'ouverture et quelques airs de cet ouvrage ont été publiés dans la même ville. 

10° Chœurs d'Athalie, en français, à Stockholm, 1791.

11° Gustave-Adolphe, opéra suédois, à Stockholm, 1791.

12° Hermann de Unna, drame avec ouverture, chœurs, romances et airs de danse, composé d'abord en suédois, puis traduit en danois, représenté à Copenhague en 1800, et publié en partition pour le piano, dans cette ville, chez Sœnnischen; enfin traduit en allemand, et représenté à Berlin, en 1801, puis publié en partition pour le piano, à Leipsick, chez Breitkopf. 

13° Samori, grand opéra, représenté à Vienne, en 1804, gravé en partition pour le piano, à Vienne, chez Artaria.


Vogler a publié pour l'église, dans la collection de musique du journal de l'école de Manheim, à Spire: 

1° Paradigma modorum ecclesiasticorum. 

2° Ecce panis angelorum, chœur.

3° Messe allemande à 4 voix, avec orgue.

4° Suscepit Israël, motet composé pour le Concert spirituel de Paris.

5° Fugues à 4 voix sur des thèmes du Stabat mater de Pergolèse.

6° Psalmus Miserere decantandus a quatuor vocibus cum organo et basits, S.D,Pio VI pontifici compositus. C'est ce Miserere que Mozart a jugé avec sévérité dans sa correspondance. 

Les autres compositions de musique religieuse publiées par Vogler sont:

7° Vesperæ chorales 4 vocum cum organo, Spire, Bossler.

8° Ave maris stella, suivi de Crudelis Herodes, pour 2 chœurs avec orgue, Offenbach, André. 

9° Davids Busspsalmen nach Mendelssohns Uebersetzung (Les psaumes de la

pénitence, traduits par Mendelssohn, à 4 voix), Munich, Falter. 

10° Missa solemnis, à 4 voix, orchestre et orgue, Offenbach, André.

11° Missa pastorilia, à 4 voix avec orchestre et orgue, ibid. 

12° Missa de Quodragessima, à 4 voix et orgue, ibid.

13° Missa pro defunctis, à 4 voix et orchestre, ibid. 

14° Veni sancte Spiritus, pour 4 voix et orchestre, ibid.

15° Hymnes latines à 4 voix, ibid.

16° Hymni sex 4 vocibus cantandi, comitant si placet organo sive clavicembalo, Leipsick, Hofmeister.

17. Douze hymnes à 4 voix sans accompagnement, 1re suite, Munich, Sidler. 

18. 2me, 3me, 4me et 5me suites de six hymnes chacune, ibid. 

19° Messe allemande à 4 voix et orchestre, ibid. 

20° Miserere (en mi bémol) à 4 voix, orchestre et orgue, Offenbach, André.

21° Te Deum à 4 voix et orchestre, ibid. 

22° Motettum pro adventu, Rorate Cœli, à 4 voix sans accompagnement, Mayence, Schott. 23° Motet : Postquam impleti sunt, à 4 voix et orchestre, Offenbach, André. 

24° Salve Regina, à 4 voix et orgue, ibid. 

25° Salve Regina, Ave Regina, et Alma Redemptoris, à 4 voix et orgie, ibid. 

26° Laudate, pour voix de soprano, avec orgue et orchestre, ibid. 

27° Le LVXIIIe psaume (Quam bonus), pour 4 voix d'hommes sans accompagnement, Munich, Falter. 

La musique d'église de l'abbé Vogler est estimée en Allemagne. 


Parmi ses oeuvres de musique instrumentale, on remarque : 

1° Grande symphonie pour l'orchestre (en mi), Offenbach, André. 

2° Ouverture caractéristique des Croisés, avec musique turque, ibid. 

3° Concerto pour le piano, Paris, Boyer. 

4° Nocturne pour piano, deux violons, alto et basse, Leipsick, Breitkopf et Hærtel. 

5° Quatuor concertant pour piano, violon, alto et basse, Amsterdam, Schmidt.

6° Polymelos , ou caractères de musique de différentes nations pour clavecin, deux violons, alto et basse, Spire, Bossler.

7° Polymelos, concert d'orgue caractéristique, avec violon et violoncelle, Munich, Faller. 

8° Six sonates pour deux clavecins, Darmstadt, 1794. 

9° Six trios pour clavecin, violon et basse, op.1, Spire, Bossler. 

10° Six sonates faciles pour piano, op.2, ibid. 

11° Six sonates faciles pour clavecin et violon, op.3, ibid. 

12. Six sonates en duos, trios et quatuors pour clavecin, violon, alto et basse, op.4, ibid. 

13° Six trios pour clavecin, violon et basse, op.6, Paris, Boyer. 

14° Six idem, op.7, ibid. 

15° Six divertissements pour piano seul, op.8, ibid. 

16° Plusieurs cahiers de variations pour le piano, particulièrement sur des thèmes de l'opéra de Samori, Vienne, Artaria. 

17° Trente deux préludes pour l'orgue, dans tous les tons, Munich, Falter. 

18° Cent douze petits préludes pour l'orgue ou le piano, ibid. 

19° Douze chorals de J.-S. Bach, variés pour l'orgue.


La réputation de Vogler en Allemagne a eu particulièrement pour base son enseignement et ses travaux dans la théorie de l'harmonie. Comme on l'a vu plus haut, les éléments de cette théorie furent empruntés par lui au système de Valotti (voyez ce nom), mais avec des modifications considérables.

Vogler est le premier qui introduisit en Allemagne la doctrine par laquelle l'accord consonnant de tierce et quinte ainsi que l'accord dissonant de septième, et même toutes les altérations de ces accords sont présentés comme existant par eux-mêmes et appartenant à tous les degrés de l'échelle.  Détruisant ainsi d'un seul coup tout ce que Sorge, Schrœter et Kirnberger (voyez ces noms) avaient fait pour la constitution d'une théorie rationnelle de l'harmonie, il anéantit le sentiment de la tonalité, et entraina dans ce funeste système empirique la plupart des harmonistes allemands modernes, tous plus ou moins égarés dans celte fausse voie, quoique le système en lui-même n'ait point eu de succès, à cause de l'obscurité des principes.  Il serait trop long de démontrer ici, par l'analyse, les vices de la théorie de Vogler; on la trouvera détaillée dans mon «Esquisse de l'histoire de l'harmonie»(1), et plus approfondie encore dans mon «Traité complet de l'harmonie»(2). Voici la liste des ouvrages où l'abbé Vogler a exposé sa théorie et ses applications : 

1° Tonwissenschaft und Tonsetzkunst (Science de la musique et de la composition), Manheim, 1776, in-8° de 200 pages, y compris une table d'analyse des exemples, et un cahier in-folio de 30 planches.

2° Stimmbildungskunst (Art de former la voix). Manheim, 1776, in-8° de huit pages avec quatre pages d'exemples. Ce petit traité est réimprimé, avec des  augmentations considérables, dans l'ouvrage suivant (p.30-63).

3° Churpfælzische Tonschule (École de musique du Palalinat), ibid., 1778, in-8° de 96 pages. Cet ouvrage est une exposition pratique du système de l'auteur dans l'harmonie et dans l'art du chant. 

Les trois ouvrages précédents ont été réunis avec les exemples et publiés sous le titre de Mannheimer Tonschule, à Offenbach chez André. 

(1) Paris, 1849, in-8° (p.133-136), ou dans la Gasette musicale de Paris, t.II, p.616. 

(2) Paris, Schlesinger, 1844, 1 vol. gr. in-8°, 4e partie, chap.4.


4° Betrachtungen der Mannheimer Tonschule (Examen de l'école de Manheim), recueil mensuel,. in-8°, avec beaucoup d'exemples et de compositions pour l'église, formant un volume in-fol., Spire, Bossler. 

5° Inledning til Harmoniens kœnnedom (Introduction à la théorie de l'harmonie), en langue suédoise; ouvrage extrait par Vogler de ses publications précédentes sur le même sujet, Stockholm, 1705, in-8°, avec des planches. 

6° École du clavecin et de la basse continue (en langue suédoise). Stockholm, 1797, in-4°.

7° École des organistes (en langue suédoise), avec 90 chorals suédois, ibid., 1797. 

8° Choral-System (Système de tonalité du chant choral), Copenhagne, 1800, in-8° de 105 pages, avec 23 pages d'exemples, in-4° oblong. Les planches ont été gravées à Stockholm. On trouve des exemplaires de cet opuscule avec un titre gravé et l'adresse d'André à Offenbach; ils sont de l'édition de Copenhague.  Dans cet ouvrage, Vogler essaye de démontrer que toute la tonalité des chants des églises protestantes se rapporte aux six modes principaux de la musique des Grecs. 

9° Data sur Akustik (Données pour l'acoustique), dissertation lue à la société des Scrutateurs de la nature, 4 Berlin, le 15 décembre 1800, et publiée dans la Gazette musicale de Leipsick (t.Ill, p.517, 553, 549 et 561), puis réimprimée à Offenbach, chez André, in-8°, de 38 pages. Les faits exposés dans cette dissertation sont ceux qui avaient servi de base à Vogler pour son système de simplification de la construction de l'orgue. 

10° Handbuch zur Harmonielehrs und für den Generalbass nach den Grund. sælsen der Mannheimer Tonschule (Manuel pour la science de l'harmonie et pour la basse continue, d'après les principes de l'école de musique de Manheim), Prague, Barth, 1802, in-8° de 142 pages et un volume in-folio d'exemples. Cet ouvrage, résumé des précédents, et traduit littéralement de celui que Vogler avail publié en langue suédoise, à Stockholm, lul fournit la matière des lectures qu'il fit à l'université de Prague, en 1801 et 1802. 

11° Ueber die harmonische Akustik (Sur l'acoustique harmonique, ou théorie de la musique, etc.), Munich, Leutner, et Offenbach, André, 1807, in-4° de 28 pages. Cet opuscule renferme sa théorie de la progression harmonique d'où il a tiré l’échelle chromatique qui sert de base à son système. 

12° Grundliche Anleitung zum Clavierstimmen für die welcke eine gutes Gehœr haben (Instruction normale pour l'accord du clavecin, à l'usage de ceux qui ont l'oreille juste). Stuttgart, Burglen, 1807, in-8°, et Vienne, chez Steiner. 

13° Deutsche Kirchenmusik, etc. (La musique d'église allemande, à quatre voix et orgue, telle qu'elle était trente ans auparavant, comparée avec la moderne, accompagnée d'instruments). Munich, 1807, in-8°. 

14° System für den Fugenbau, als Einleitung sur harmonischen Gesang-Verbindungs Lehre (Système de construction de la fugue, etc.), Offenbach, André, in-8°, de soixante-quinze pages avec 55 planches d'exemples; publié après la mort de l'auteur. (Voyez, sur cet ouvrage, la Biographie universelle des musiciens,  t.VI, p.110)

15° Forkel cite (1), d'après le Mercure de France (avril 1784), un écrit attribué à Vogler, et qui est intitulé: Essai de diriger le goût des amateurs de musique et de les mettre en état d'analyser, de juger un morceau de musique, Paris, Jombert, 1782.  Le français tudesque de ce titre peut autoriser à croire qu'un Allemand est, en effet, l'auteur de l'opuscule dont il s'agit; mais, n'ayant point à ma portée le numéro cité du Mercure, je ne puis vérifier le fait. 

16° Ueber choral und Kirchengesænge. Ein Beitrag zur Geschichte der Tonkunst in 19 Jahrhundert (Sur le choral et sur les chants d'église; essai pour l'histoire de la musique dans le dix-neuvième siècle), Munich, 1814, in-8. 


On a aussi de Vogler, concernant son système de simplification de l'orgue: 

17° Abhandlung über Hrn. Knechts Harmonik (Dissertation sur l'Harmonique de M. Knecht), insérée dans la deuxième année de la Gazette musicale de Leipsick (p.689-696). Il examine dans cet écrit la théorie les harmoniques d'un son principal, particulièrement en ce qui concerne la construction des jeux de mutations des orgues, et expose les motifs du système de simplification qu'il a adopté à ce sujet. 

18° Erklærung der Buchstaben, die im Grundriss der nach dem Voglerischen Simplifications- System neu zu erbauenden S. Peters Orgel in München vorkommen (Explication des différentes parties du plan proposé pour le nouvel orgue à construire dans l'église de Saint-Pierre, à Munich, d'après le système de simplification de Vogler). Munich, 1806. 


Vogler a fait aussi insérer divers écrits de sa composition dans les journaux de musique, particulièrement dans les notices du concert de Wetzlar (Wetzlarischen Concertanseigen), depuis 1779 jusqu'en 1780; dans le numéro 2 de la Correspondance musicale de Spire (14 juillet 1790), où il donna une réponse théorique à quelques questions concernant son système; enfin, dans le Journal de l'Allemagne (Journal von und für Deutschland, 1792, n° 2, p.103-190), concernant un chœur de musique qu'il avait entendu en Norwége. On trouve des renseignements intéressants sur l'abbé Vogler dans deux articles de Schubart et de Christmann insérés dans la correspondance musicale de Spire (ann.1790, n° 15 et 16).



Extrait de Tome VIII; P.375-380 de la « Biographie Universelle des Musiciens »  par François-Joseph Fétis, 1860-1866 @BnF Gallica.





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