mardi 6 octobre 2020

VERHULST (Johannes Joseph Hermann)

VERHULST (Johannes Joseph Hermann)

(le 19 mars 1816 - le 17 janvier 1891) selon Wikipédia




VERHULST (Jean J.H.), le plus remarquable compositeur hollandais de l'époque actuelle, est né à La Haye, le 19 mars 1816.  Dès ses premières années, son penchant pour la musique se manifesta et son désir de se livrer à l'étude de cet art persista malgré l’opinion de sa famille. Vaincus enfin par sa persévérance, ses parents consentirent à le laisser entrer au Conservatoire de sa ville natale en 1826, dans l'année même de la fondation de cette institution. Il était alors âgé de dix ans. A treize ans, il était grand lecteur de musique et il passa dans la classe d'harmonie, dont le professeur était F. Volcke, qui croyait avoir simplifié l'étude de cette science en la réduisant à la connaissance de quarante-deux accords !  Cette singulière simplicité fit, pendant quelque temps, le désespoir de Verhulst.  Le découragement commençait à s'emparer de son esprit, quand les «Traité d'harmonie et de haute composition » de Reicha tombèrent dans ses mains. Il les lut rapidement, et la méthode toute pratique développé dans ces ouvrages dissipa ses incertitudes : il ne fut plus question des quarante-deux accords de Volcke. 


Un peu plus tard, lorsque son talent de violoniste fut assez avancé pour qu’il allait prendre place dans l’orchestre, il trouva dans Charles-Louis Hanssens, qui en était le chef, un guide qui rectifia quelques-unes de ses idées de théorie. Une intime liaison s'établit entre les deux artistes. Verhulst était né de parents catholiques, qui l'avaient élevé dans la pratique et dans la foi de cette religion: ses premières aspirations eurent pour objet la musique religieuse, il écrivit deux messes, un Te Deum et un Veni Creator. La musique instrumentale fixa aussi son attention, et il composa un quatuor pour instruments à cordes, dont il exécuta la partie de premier violon dans un des concerts de la société de Toonkunst,et qui obtint un brillant succès. Un peu plus tard, cette société cette société couronna et publia un O salutaris  hostia de sa composition, pour des voix d'hommes, un Tantum ergo, pour chœur et orchestre, et sa première Ouverture (en si bémol).  Un peu plus tard encore, cette même société mit au concours une autre ouverture avec des entr’actes et des chœurs, pour une tragédie: ce fut encore l'ouvrage de Verhulst qui fut couronné et publié. 


Lorsque Mendelssohn alla prendre les bains de mer de Scheveningen, en 1836, Lubeck, directeur du Conservatoire de La Haye, mit sous ses yeux quelques-unes des compositions du jeune artiste, et ce maître, frappé des qualités qu'il y découvrit, autorisa Lubeck à lui envoyer à Leipsick l'élève de son école. Au mois de mai 1837, Verhulst, alors âgé de 21ans, se mit en route pour l'Allemagne, le cœur ému à l'idée de ses rapports futurs avec Mendelssohn; mais, arrivé à Cologne, il apprit avec un profond chagrin que ce maître venait de s'éloigner de Leipsick pour aller se marier à Francfort, et que son absence se prolongerait jusqu'à l’hiver. Incertain du parti qu'il avait à prendre en cette circonstance, Verhulst hésitait, lorsque Jules Becher lui donna le conseil de rester à Cologne et d'y attendre le retour de Mendelssohn à Leipsick. Il lui fit faire la connaissance de Joseph Klein, qui lui proposa de lui faire recommencer ses études de contrepoint d'après la méthode de son frère, Bernard Klein. Verhulst se laissa persuader d'abord; mais cette méthode lente, qui commence par les premiers éléments, marche à pas de tortue, et ne laisse apercevoir le but qu'après plusieurs années de patience et de travail, cette méthode, dis-je, n'était pas de son goût; il n'était pas d'ailleurs dans les conditions où les études de ce genre peuvent être utiles. Il avait déjà produit, ses travaux avaient été couronnés, et le désir de produire de nouveau et d'élargir sa sphère d'action le préoccupait seul. Après quelques mois d’ennui de ce genre de travail, il s'enfuit à La Haye.


Il y reçut bientôt après une lettre de son ami, M.Hanssens, qui l'engageait à se rendre à Paris et lui offrait une place dans l'orchestre du Casino-Paganini, dont il était le chef. Désireux de se retrouver près de lui, Verhulst partit aussitôt et prit sa route par Bruxelles. Arrivé dans cette ville, il y apprit que le Casino-Paganini avait cessé d'exister. Une nouvelle lettre de Hanssens vint l'engager à l'attendre à Bruxelles; mais, dans ce moment même, la guerre semblait près d’éclater entre la Belgique et la Hollande. Verhulst était à peine depuis une semaine dans la capitale de la Belgique, lorsque le directeur de la police lui signifia que, s'il n'avait pas quitté cette ville avant la fin du jour, il le ferait conduire à la frontière par les gendarmes.  Il l'informait en même temps qu'il trouverait son passeport à Quiévrain. Verhuist se mit immédiatement en route pour Paris, où il resta quelques mois, étudiant la situation de la musique française dans les théâtres et dans les concerts. Une lettre de sa famille vint lui donner le conseil de se rendre sans délai à Leipsick, où il continuerait de recevoir le subside qui lui était alloué. Il partit aussitôt pour cette ville, où il arriva le 12 janvier 1838.


Là, tout changea d'aspect pour lui. Mendelssohn, chez qui il se rendit dès le jour même de son arrivée, lui fit le meilleur accueil. Après avoir pris connaissance des compositions du jeune artiste, il lui demanda d’écrire un Kyrie à quatre voix, puis un autre chœur sur le texte Inclina, Domine, qui, plus tard, est devenu l'offertoire de sa messe, œuvre 20. Frappé de la facilité avec laquelle ces morceaux furent composés ainsi que de leur mérite, Mendelssohn lui dit ces paroles remarquables :

« Vous n’avez plus rien à apprendre. Si vous voulez rester ici et si vous avez tant de confiance en moi, je verrai vos ouvrages et je vous en dirai mon opinion. Vous me dirai également la vôtre sur mes compositions.»

Traité ainsi en véritable artiste par un homme de si grande valeur, Verhulst prit confiance et se mit au travail avec ardeur. C'est à cette époque qu'appartiennent les deux remarquables quatuors qu'il dédia à Mendelssohn, sa troisième ouverture et son intermezzo d'orchestre intitulé Grass aus der Ferne. Un nouveau témoignage de haute estime lui fut aussi donné par la société d'Euterpe, de Leipsick. D’après son règlement, cette société élit chaque année son chef d'orchestre, pour un an seulement; mais, lorsque son choix se fixa sur Verhulst pour ces fonctions, il fut décidé qu'il les remplirait pendant tout le temps de son séjour à Leipsick.


Depuis près de six ans, Verhulst était éloigné de sa famille; elle le pressa de rentrer dans son pays; lui-même en éprouvait un vif désir; vers la fin de 1842, il donna, à Leipsick, un concert d'adieu, et, au mois de novembre de la même année, il rentra à La Haye. Appelé bientôt après à la cour par le roi, Guillaume lI, il y fit exécuter quelques-unes de ses compositions, et le monarque, en témoignage de sa satisfaction, le décora de l'ordre du Lion néerlandais et le nomma directeur de sa musique. Depuis cette époque, Verhulst a été l’âme active de la musique sérieuse en Hollande.


Chef d'orchestre d'un rare mérite, il dirige depuis longtemps les concerts de la société pour l'encouragement de la musique à Rotterdam, et ceux de la société Diligentia, à La Haye, de plus, la nouvelle association des concerts populaires d'Amsterdam, établie en 1803, a compris que le meilleur moyen de succès pour cette entreprise était d'en confier la direction à cet excellent artiste. Tous les grands festivals de musique classique donnés en Hollande, depuis 1850 environ, ont été organisés par Verhulst, qui y a déployé autant de talent que d'activité. La liste de ses compositions publiées se compose d'environ cinquante œuvres; mais il en a beaucoup d'autres en manuscrit.


Peu soigneux de sa renommée, il n'a rien fait pour répandre dans les pays étrangers ses ouvrages, qui ne sont connus qu'en Hollande et en Allemagne. La Belgique n'avait rien entendu des productions de cet artiste remarquable, avant que l'auteur de cette notice eût fait exécuter, par l'orchestre du Conservatoire de Braxelles, en 1861, sa symphonie en mi mineur (œuvre 46), couronnée par la société de Toonkunst. Le mérite de cette œuvre a été hautement apprécié par les connaisseurs. 


Les compositions publiées de Verhulst sont :

1° Ouverture à grand orchestre, no.1 (en si bémot); Rotterdam, Paling et Cie.

2° Ouverture idem, no.2 (en ut mineur); ibid

3° Ouverture idem, no.3, op.8 (en ré mineur); Leipsick, Breitkopf et Hærtel.

4° Gross aus der Ferne (Grand dans l’éloignement), intermède pour l’orchestre (en la), op.7; ibid. 

5° Deux quatuors pour deux violons, alto et violoncelle, dédié à Mendelssohn, op.6 (no.1, en ré mineur; no.2 en la bémol); Leipsick, Hofmeister.

6° Troisième quatuor idem, op.21 (en mi bémol); ibid.

7° Symphonie à grand orchestre (en mi mineur), op.46; Mayence, Schott. 

8° Tantum ergo, pour chœur et orchestre (ouvrage couronné); La Haye, Weygand.

9° Clemens est Dominus, hymne à deux chœurs et orchestre, op.12; Mayence, Schott.

10° Messe pour quatre voix seules, chœur et orchestre, op.29; ibid. 

11° Veni Creator, hymne pour un chœur d'hommes avec orgue, op.47; ibid. 

12° Messe pour des voix d'hommes avec orgue, op.50; Amsterdam, Theune.

13° Requiem, Missa pro defunctis, pour des voix d'hommes avec accompagnement

d'orgue, deux trompettes, deux cors, trois trombones, tuba et timbales, op.51; ibid. 

14° 8 Lieder à voix seul avec piano, op.9; ibid.

15° Quatre chants pour soprano et ténor, op.14; ibid.

16° Koning en Vaderland (Roi et Patrie), hymne pour un chœur à quatre  voix d'hommes avec piano, en partition, op.11; La Haye, Weygand.

17° Six Lieder à voix seule avec piano, op.16; ibid. 

18° Six Lieder à quatre voix (soprano, alto, ténor et basse), op.17; ibid.

19° Sérénade.- Le Vent d’Ouest; deux chants pour un chœur d'hommes à quatre voix, op. 18; ibid.

20° Sept chants spirituels à voix seule avec piano, op.22; ibid.

21° Floris de vijfde (Florent V), etc., poème, pour ténor et chœur, en partition pour le piano, op.23; Amsterdam, Roothaan. 

22° Air de concert pour soprano et orchestre, en partition pour le piano, op.24; La Haye, Weygand.

23° Douze lieder à voix seule avec piano, op.26; ibid.

24° Liederkraus, poème, à voix seule pour piano; op.27; ibid. 

25° Chants et psaume pour une voix de contralto avec piano, op.28; ibid. 

26° Six Lieder à voix seule avec piano, op.29; Rotterdam, de Vletter.

27° Kinderleven (La vie des enfants), quarante chants à une et plusieurs voix, avec ou sans accompagnement de piano, op.30; Amsterdam, Theune. 

28° Vingt-cinq chœurs pour les grandes et les petites sociétés de chant; chants, Lieder, psaumes et chorals pour soprano, contralto, ténor et basse, op.32; Rotterdam, de Vietter.

29° Vergankeltjkheid (Instabilité), duo pour soprano et ténor avec piano, op.35; ibid.

30° Bij het Graf (Près de la tombe), deux chœurs pour des voix d'hommes avec instruments de cuivre, op.34; La Haye, Woygand.

31° Vlaggelied (Chanson de marins), idem, op.35; ibid. 

32° Hymne à quatre voix (soprano, contralto, ténor et basse), avec accompagnement d'harmonium, op.36; Rotterdam, deVietter.

33° Chant pour des voix d'hommes, solo et chœurs, op.37 Amsterdam, Roothaan. 

34° Douze chants spirituels à quatre voix, op.38; Rotterdam, de Vietter.

35° Kindertoonen, douze Lieder d'enfants à voix seule avec piano, op.39; ibid.

36° Six chants pour des voix d'hommes, solo et chœur, op.40; Amsterdam, Roothaan.

37° Deuxième suite de six chants pour des voix d'hommes, solo et chœur, op.41; ibid.

38° Trois ballades pour soprano, contralto, ténor et basse, op.43; Rotterdam, de Vietter.

39° Vieilles petites chansons avec une musique nouvelle, à l'usage des soctétés de chant de la Hollande, op.44; La Haye, Weygand. 

40° Chant de la fête de Rembrandt, pour un chœur d'hommes et orcbestre, op.48; ibid.



Extrait de Tome VIII; P.326-329 de la « Biographie Universelle des Musiciens »  par François-Joseph Fétis, 1860-1866 @BnF Gallica.




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