Josef Mysliveček
(le 9 mars 1737 - le 4 février 1781)
MYSLIWECZEK (Joseph), compositeur, fils d'un meunier, naquit dans un village près de Prague, le 9 mars 1737. Il reçut dans l'école communale les première notions de la musique, fit des études littéraires, et alla même suivre un cours de philosophie à Prague, après quoi il retourna chez son père, pour embrasser sa profession; mais après la mort de celui-ci, il laissa son moulin à son frère jumeau, et prit la résolution de se faire musicien de profession. Il se rendit à Prague, où il fut d'abord employé comme violoniste dans les Églises. Pendant ce temps, il étudiait le contrepoint sous la direction de Haberrnann. Le célèbre organiste Segert le prit ensuite pour élève.
En 1760 il publia les six premières symphonies de sa composition, sous les noms des six premiers mois de l'année; le succès qu'elles obtinrent décida de sa vocation. Son goût le portait vers la musique de théâtre; et comme cette époque elle était surtout florissante en Italie, il résolut de s'y rendre, et partit pour Vienne en 1763. Il y trouva Pescetti qui lui enseigna l'art d'écrire pour le chant, particulièrement dans le récitatif. Appelé à Partne l'année suivante, il y écrivit son premier opéra dont le succès fut si brillant que l'ambassadeur de Naples lui procura un engagement pour aller composer dans cette ville un ouvrage pour l'anniversaire du roi. Il Bellerofonte était le titre de cet opéra, dont les beautés excitèrent l'admiration générale. Dès ce moment il devint célèbre; mais dans l'impossibilité de prononcer son nom, les Italiens l'appelèrent «II Boemo» ou «Il Venatorini». De retour à Venise, il y fut couronné après la représentation d'un de ses ouvrages, et les sonnets furent prodigués en son honneur. Neuf fois, Naples le rappela et lui coulia la composition d'ouvrages dramatiques qui furent tous accueillis par la faveur publique.
Il écrivit aussi avec succès à Rome, à Milan et à Bologne; Mozart le rencontra dans cette dernière ville en 1770, dans un état de misère profonde, malgré sa renommée. Le plus haut prix qu'on payait alors au musicien le plus célèbre pour la composition d’un opéra était une somme de cinquante sequins (environ 400 francs). Ces faibles ressources ne pouvait suffire aux penchants généreux de Mysliweczek. Heureusement il rencontra plus tard un protecteur dans un jeune Anglais qui devint son élève, et qui fournit à ses besoins. En 1773, il fut appelé à Munich pour y composer l’Erifile; cet ouvrage ne répondit pas à ce qu'on attendait du compositeur : lui-même avoua qu'il ne s’était point senti en verve en l’écrivant, et qu’il n'était inspiré que sous le ciel de l’Italie; semblable en cela à Winkelmann et Thorwaldsen, qui, après de longs séjours à Rome, n'ont pu vivre sous le climat du Nord qui les avait vus naître.
En 1778, Mysliweczek était à Pavie; l’année suivante, il écrivit à Naples son «Olimpiade»,
qui fit naître des transports d'admiration dans toute l’Italie. L'air de cet opéra ‘’Se cerca, se dice’’, eut un succès de vogue. La célèbre cantatrice Gabrielli aurait beaucoup à chanter les airs du musicien de la Bohème, et disait qu'aucun compositeur n’écrivait aussi, bien pour sa voix. Mysliweczek mourut à Rome le 4 février 1781, à l’âge de quarante-quatre ans. Son élève, le jeune Anglais Barry, lui fit élever un tombeau en marbre dans l’église de Saint- Laurent in Lucina.
Ce compositeur a écrit en Italie environ trente opéras; les meilleurs sont le Bellerofonte, Armaida, l’Olimpiade, Nitelli et l’Adriano in Siria.
On connaît aussi sous son nom plusieurs oratorios, et Dlabacz a vu deux messes de sa composition au chœur de Raudnitz. On a gravé à Prague deux symphonies qu’il a écrites dans sa jeunesse.
Ses autres ouvrages sont:
1° Six quatuors pour 2 violons, alto et violoncelle, op.1; Offenbach, André, 1780.
2° Six idem, op.2; Amsterdam, Hummel, 1782.
3° Six trios pour 2 violons, et basse; Offenbach, André.
On connaît en manuscrit sous son nom des concertos de violon et de flûte.
Extrait de Tome VI; P.271-272 de la « Biographie Universelle des Musiciens »
par François-Joseph Fétis, 1860-1866 @BnF Gallica.
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