dimanche 16 août 2020

DITTERSDORF (Carl)

DITTERSDORF (Carl) Ditters von Dittersdorf 

(le 2 novembre 1739 - le 24 octobre 1799) selon Wikipédia



DITTERS DE DITTERSDORF (Charles), compositeur et violoniste allemand, dont le nom de famille était simplement Ditters, naquit à Vienne en 1739. Dès l'âge de sept ans il montra un goût décidé pour la musique; ses parents lui firent cultiver cet art et lui donnèrent une éducation soignée. Il forma son talent pour le violon à l'école des plus habiles violonistes de l'Allemagne, et lui-même ne tarda pas à être compté, au nombre des virtuoses sur cet

instrument.  Un solo qu'il joua dans une église excita l'admiration de tous les auditeurs et révéla son talent. Hubaczek, fameux corniste, qui était présent, prit Ditters en affection, et le recommanda si fortement au prince de Hildburghausen, auquel il était attaché, que le jeune

artiste fut admis au nombre des pages de ce prince, quoiqu'il n'eût pas encore douze ans accomplis.  


Après avoir achevé son éducation musicale dans la petite cour de son bienfaiteur, il fut attaché à l’orchestre d'un théâtre de Vienne, se lia avec Métastase, et eut le bonheur de devenir l'ami de Gluck, qui l’emmena avec lui en Italie. Là, son jeu sur le violon fut  admiré de tous les artistes; lui-même rapporte qu'après avoir joué en public un concerto il reçut une lettre anonyme remplie d'éloges et accompagnée d'une montre fort riche.  Il ne sut que longtemps après que ce présent lui venait du fameux Farinelli.  


De retour à Vienne Ditters mit à profit la bienveillance de Joseph Haydn et augmenta ses connaissances dans la composition. Lors du couronnement de l'empereur Joseph II, en  1765, Ditters suivit la cour à Francfort et s'y fit entendre avec succès.  De là il passa au service de l’évêque de Gross-Wardein, en Hongrie. Il y écrivit quatre oratorios, Isaac, David, Job et Esther, qui furent exécutés à Vienne avec beaucoup de succès. Ce fut aussi vers le même temps qu’il commença à écrire pour le théâtre. 


En 1769 il quitta Gross-Wardein pour se rendre en Silésie, où il entra au service du prince- évêque de Breslau en qualité de maître de chapelle. Ce prélat aimait passionnément la musique, et il goûta si bien celle de son maître de chapelle qu'il voulut faire sa fortune. En 1770 il se fit nommer maître des forêts de la Silésie autrichienne, lui fit accorder des lettres de noblesse et la permission d'ajouter à son nom celui du Dittersdorf, qu'il porta toujours depuis lors. Le sort de cet artiste semblait assuré de la manière la plus heureuse; il était recherché à Vienne et surtout à Berlin, où on l'appelait souvent; mais le malheur qu'il eut de se brouiller avec l'évêque de Breslau, le succès de la musique de Mozart, qui changea la direction de l'art et fit paraître le style de Ditters vieux et mesquin, enfin les infirmités qui accablèrent celui-ci dans ses dernières années, tout cela, dis-je, empoisonna la fin de sa vie, et il aurait été réduit à la dernière misère sans les bienfaits du baron de Stillfried, qui lui le prit dans son château en Bohême et le mit ainsi que sa famille à l'abri du besoin. Il y est mort le 1er octobre 1799, deux jours après avoir achevé de dicter à son fils l'histoire de sa vie, ouvrage intéressant par le ton d'originalité naïve qui y règne, et dans lequel les jeunes musiciens peuvent trouver des instructions utiles. Il renferme aussi des anecdotes curieuses et peu connues sur Lolli et d'autres grands maîtres. 


On a de Ditters les ouvrages suivants :

1° Brief über die Grenzen des Komischen und Ileroischen in der Musik (Lettre sur les bornes du comique et de l'héroïque en musique), dans Gazette musicale de Leipsick, première année, p.138.

2° Brief über die Behandlung Italienischer Texte bey der Composition und über andere

Gegenstände (Lettre sur l'expression des paroles italiennes dans la composition et sur d'autres objets relatifs à la musique); ibid., p.201.

3° Carl von Dittersdorfs Lebensbeschreibung (Histoire de la vie de Charles Dittersdorf), publiée par son fils, à Leipsick, 1801, 294 pages in-8°

4° Isacco, figura del Redentore, oratorio, composé à Gross-Wardein en 1767.

5° La liberatrice del Popolo Giudaico nella Persia, o sia l'Esther, oratorio. Cet ouvrage,

qu'on exécuta deux fois à Vienne, en 1785, au profit des veuves des musiciens, fut accueilli

avec beaucoup d'applaudissements.

6° Job, oratorio; Vienne, 1786.

7° Messe en ut, avec orchestre, en manuscrit, chez Breitkopf.

8° Motets pour le jour de Saint-Népomucène, en Mss., chez Rellstab.


9° Amore in musica, opéra-buffa, à Gross-Wardein, en 1767.

10° Lo Sposo burlato, opéra buffa, à Johanisberg, en 1775.

11° Der Doktor und Apotheker (le Médecin et l’Apothicaire), opéra en un acte, à Vienne, en 1786. Cet ouvrage fut accueilli avec tant de faveur, que l'empereur Joseph II, assistant à une de ses représentations, ne dédaigna pas de témoigner par ses applaudissements sa

satisfaction, au moment où Ditters entra dans l'orchestre. À Londres cette pièce eut trente-

six représentations de suite. Elle a été gravée en partition pour le piano à Vienne, à Berlin

et à Mayence; on l'a aussi arrangée pour tous les instruments.

12° Betrug durch Aberglauben (la Fourberie par superstition), opéra en un acte, à Vienne, en 1786.

13° Die Liebe im Nerenhausen (l'Amour aux petites maisons), en un acte, à Vienne, en 1786. Cet ouvrage a été gravé à Mayence en 1790 et à Berlin en 1792.

14° Il Democrito corretto, opéra bouffe, à Vienne, en 1786.

15° Hieronymus Knicker (Jérôme Knicker), opérette, à Vienne, en 1787, gravé en partition pour le piano à Leipsick, en 1792.

16° La Contadina fedele, opéra bouffe, à Johannisberg, en 1785. 

17° Orpheus der sweyle (le Nouvel Orphée), en un acte, Vienne, 1787.

18° Das rote Käppchen (le Chaperon rouge), à Vienne, en 1788, gravé à Leipsick en 1792.

19° Der Schiffspatron, oder neue Gutsherr (le Patron de navire, ou le Nouveau Seigneur de village), à Vienne, en 1789; gravé en partition pour le piano, à Leipsick, en 1793. 

20° Hokus Pokus, en un acte, à Vienne, en 1790, et à Weimar, en 1792, avec des changements.

21° Das Gespenst mit der Trommel (le Tambour nocturne), à Oels, en 1794. 

22° Gott Mars, oder der eiserne Mann (le Dieu Mars, ou l'homme insensible), en deux actes, à Oels, en 1795.

23° Der gefoppte Bräutigam, ibid., 1795.

24° Don Quichotte, en italien, ibid.,1795.

25° Die Guelfen (les Guelfes), prologue, ibid., 1795.

26° Der Schak von Schiras (le Sultan de Schiras), ibid., 1795.

27° Ugolino, en deux actes, ibid., 1796.

28° Die Lustigen Weiber von Windsor (les Joyeuses Comères de Windsor), ibid., 1796.

29° Der Schöne Herbsttag (le Beau Jour d'automne), ibid., 1796. 

30° Der Ternengewinnst (le Terne à la loterie), en un acte, 1797.

31° Der Mädchenmarckt (le Marché de filles), en un acte, ibid., 1797.

32° Terno Secco, opéra bouffe en deux actes, à Breslau, en 1797.

33° L’opéra bouffe de Bretzner, en Mss., 1798.

34° Don Coribaldi, o sia l'usurpala Prepotenza, en deux actes, 1798, en Mss. 

35° Il Mercato delle Ragazze,1798, en Mss. Cet ouvrage paraît être une traduction du n°31.

36° Il Tribunale di Giove, en Mss. Ces quatre derniers ouvrages sont restés entre les mains

de la famille de Ditters.

37° Grande cantate latine, pour le jour de fête de l'évêque de Gross-Wardein, en 1765.

38° La Fille de Kola, chant ossianique, avec piano; Leipsick,1795.


39° Grand concerto pour onze instruments concertants, avec orchestre, 1766.

40° Quinze symphonies à grand orchestre, intitulées «les Métamorphoses d'Ovide»; Vienne,1785. 

41° Trente-cinq symphonies, en manuscrit, chez Traeg; à Vienne.

42° Six nouvelles symphonies en manuscrit, dans les mains des héritiers.

43° Concertino a 2 ob. fag. e 2 cor. concert., 2 viol, 2 alt. e b., en Mss., chez Traeg, à

Vienne.

44° Douze concertos pour violon, ibid.

45° Deux nocturnes pour deux cors et violoncelle obligé, ibid.

46° Six quatuors pour violon; Vienne, Artaria.

47° Douze divertissements pour deux violons et violoncelle, en Mss., chez Traeg.

48° Duos pour violon et basse, ibid.– 

49° Douze sonates à quatre mains pour le piano, 1796-1797, en Mss.

50° Soixante-douze préludes pour le piano, dans tous les tons.

51° Douze chansons et romances variés pour le piano. 


On a appelé Ditters le Grétry de l'Allemagne; cet éloge est exagéré. Si ses compositions sont plus pures d'harmonie que celles du musicien belge, elles leur sont bien inférieures sous le rapport de l'invention. L'opéra le «Docteur et l'Apothicaire» est son ouvrage le plus populaire.



Extrait de Tome III; P.25-27 de la « Biographie Universelle des Musiciens »  

par François-Joseph Fétis, 1860-1866 @BnF Gallica.





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