mardi 1 juin 2021

GALUPPI (Baldassare)

(le 18 octobre 1706 - le 3 janvier 1785)


GALUPPI (BALTHASAR), dit Buranello, parce qu'il était né, le 18 octobre 1706, dans l'île de Burano, à huit lieues de Venise, fut l'un des compositeurs les plus originaux de l'Italie, dans le genre comique. Les premiers principes de la musique lui furent enseignés par son père, barbier de profession, lequel jouait du violon dans les entr'actes au théâtre de Comédie.  A peine âgé de seize ans, Galuppi se rendit à Venise et y vécut avec le salaire qu'il recevait comme organiste de plusieurs églises. Bien que fort ignorant des principes de l'art, il osa mettre en musique un opéra bouffe qui avait pour titre :
la Fede nell' incostanza, ossia Gli Amici rivali, qui fut outrageusement sifflé.  Désespéré de cette mésaventure, Galuppi était presque résolu d'abandonner la musique et d'embrasser la profession de son père, lorsqu'il eut le bonheur d'inspirer de l'intérêt à l'illustre Marcello, qui, ayant reconnu les heureuses dispositions du jeune Balthasar, le fit entrer dans l'école de Lotti, où il se livra à l'étude du contrepoint avec ardeur pendant trois années. Lotti eut bientôt distingué Galuppi entre ses autres élèves, et lui témoigna une affection qui excita la jalousie de Pollarolo, élève alors de la même école. 

En voici un, dit-il un jour en désignant le Buranello, qui sera bon pour faire la barbe. 

-Oui, répondit Galuppi, je la ferai à moi et à vous. 

  Lorsqu'il se crut assez habile pour aborder la scène, il eut encore recours à la bonté de Marcello, qui écrivit pour lui la livret de la Dorinda, dont il composa la musique: cet ouvrage fut représenté au théâtre de Sant'Angelo, pendant la foire de l'Ascension, on 1729, et fut bien accueilli du public. Dans cet ouvrage, comme dans ses autres opéras, Galuppi ne brille point par la force de l'harmonie; mais une gaieté soutenue, une verve inépuisable, et les formes gracieuses de son chant lui ont acquis une célébrité qui a résisté longtemps aux caprices de la mode. Ses opéras, il est vrai, ont disparu de la scène, et la révolution opérée dans les formes dramatiques les en a vraisemblablement éloignés pour jamais; mais les compositeurs y trouveront toujours un modèle des qualités les plus essentielles du genre comique. 

  Galuppi se livra aussi à l'étude du clavecin, et devint un des artistes les plus habiles sur cet instrument.  Depuis 1729, les succès de ce compositeur sur tous les théâtres d'Italie furent presque sans interruption jusqu'à sa mort. Devenu maître de chapelle de Saint-Marc, le 6 avril 1762, organiste de plusieurs églises, et maître du Conservatoire degli Incurabili, il occupa ces places jusqu'à l'âge de soixante-trois ans, où il fut appelé en Russie par l'impératrice Catherine II. Outre un traitement de quatre mille roubles, on lui assurait un logement, et une voiture de la cour était mise à sa disposition. L'orchestre qu'il y trouva pour exécuter ses opéras était détestable, et n'avait pas même l'idée des nuances du piano et du forte; par ses soins, il parvint à le rendre plus supportable, le premier opéra que Galuppi donna à Pétersbourg fut Didone abbandonata; l'impératrice en fut si satisfaite qu'elle envoya à Galuppi, le lendemain de la première  représentation, une tabatière d'or enrichie de diamants, avec mille ducats, que la reine de Carthage lui avait, disait-elle, légués par son testament

  Galuppi revint à Venise en 1768, et y reprit des travaux et ses emplois. Il continua d'écrire pour le théâtre jusqu'en 1777, et pour l'église jusqu'à sa mort, arrivée au mois de janvier 1785. Burney le vtt à Venise en 1770, entouré d'une famille nombreuse, et comblé d'honneurs et de biens. Il avait conservé toute la vivacité, tout le feu, toute la gaieté de sa jeunesse, et ces qualités se manifestèrent jusque dans ses derniers ouvrages. 


Voici la liste de ses opéras : 

1722, Gli Amici rivali; la Fede nell' incostanza;  1729, Dorinda; 

1730, Odio placato; 1733, Argenide; 1735, l'Ambizione depressa

1736, Elisa regina di Tiro; la Ninfa Apollo; Tamiri; Ergilda; 1737, Alvilda; 1740, Gustavo I, re di Svezia; Aronte, re de' Seiti; 1741, Berenice

1744, Madame Ciana; l'Ambizione delusa; la Liberid nociva

1745, Forza d'amore; 1746, Scipione nelle Spagne ; 1747, Arminio

1749, Arcadia in Brento; 1750, il Page della Cucagna; Arcifanfano, re de Matti; Alcimena, principessa dell' isole Fortunate; il Mondo della luna

1751, la Mascherata ; 1752, Ermelinda; il Mondo alla rovescia; il Conte Caramela; le Virtuose ridicole; Calamud del Cuori; 1753, i Bagni d'Abono; 1754, il Filosofo di campagna, Antigona; il Povero superbo

1755, Alessandro nell' Indie; la Diavolessa

1756, Nozze di Paride ; le Nozze; 

1757, Sesostri; la Partenza ed a ritorno de' Marinari; 1760, Adriano in Siria; 1761, l'Amante di tutte, Artaserse; i Tre amanti ridicoli ; Ipermestra

1762, Antigono; a Marchese villano; Viriate; l'Uomo femina

1763, il Puntiglio amoroso;il Re alla caccia

1764, Cajo Mario; la Donna di governo; 1764. 

 

 En 1782, Galuppi composa la musique de la cantate à cinq voix : il Ritorno di Tobia, qui fut chantée au Conservatoire degli incurabili, à l'occasion de l'arrivée du pape Pie VI à Venise. La musique d'église de Galuppi est restée en manuscrit comme ses opéras: Il est faible d'invention et de facture dans cette partie de ses ouvrages. On trouve, à la Bibliothèque impériale, à Paris, un Salve Regina de sa composition. M. l'abbé Santini, de Rome, possède trois messes à quatre voix; le psaume In te Domine à cinq voix; Victime paschali à quatre voix, et des motets à quatre voix, de cet auteur. Parmi les oratorios de Galuppi, on distingue particulièrement la fornace di Babilonia, Debbora profelossa, et Moyses de Sinai reversus.



Extrait de Tome III; P.393-394 de la « Biographie Universelle des Musiciens »  par François-Joseph Fétis, 1860-1866 @BnF Gallica.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Nowakowski (Józef)