dimanche 25 octobre 2020

BRAHMS (Johannes)

( le 7 mars 1833 - le 3 avril 1897) selon Wikipédia


BRAHMS (JEAN), fils d'un contrebassiste du théâtre de Hambourg, est né dans cette ville le 7 mars 1833. Après avoir employé ses premières années à l'étude élémentaire de la musique, il devint élève de Marxsen à l'âge de douze ans. Ses progrès sur le piano furent si rapides, que dès 1847 il put donner des concerts et s'y faire applaudir dans les morceaux les plus difficiles des artistes contemporains, ainsi que dans les œuvres classiques des grands maîtres. Ses rares dispositions pour la composition se manifestèrent bientôt après par la publication d'un grand nombre de morceaux de piano, au nombre desquels on remarque plusieurs grandes sonates, trois trios, deux quatuors, un grand Scherzo et un recueil de romances avec accompagnement de piano, ouvrages qui ont paru à Hambourg et dans plusieurs autres villes de l'Allemagne.

En 1853 il entreprit un voyage avec le violoniste hongrois Riminzy; mais il ne tarda pas heureusement à se séparer de cette espèce de vagabond, dont le talent est fort extraordinaire, mais dont les habitudes ne pouvaient plaire à un jeune artiste bien né. Toutefois, les occasions que Brahms eut de se faire entendre en public et de faire connaître ses productions, dans cette excursion, lui donnèrent une célébrité hâtive. Liszt, Joachim, et d'autres artistes renommés exprimèrent l'étonnement qu'il leur avait inspiré en termes admiratifs, et Robert Schumann, dans un excès d'enthousiasme qui sans doute était le précurseur du dérangement de sa raison, écrivit dans le 18me numéro du 39° volume de la nouvelle gazette musicale de Leipsick (Neue Zeitschrift für Musik), un article extravagant dans lequel il affirmait que Brahms est le Mozart du dix-neuvième siècle. De pareilles appréciations, à l'aurore de la vie d'un artiste, sont toujours sans valeur ; il faut que la carrière ait été remplie pour que la critique ait la mesure du talent et du génie. Ce qui peut-être dit de Brahms aujourd'hui, c'est que sus premières productions out de la fautaise et qu'elles indiquent chez leur auteur une rare intelligence musicale.


Extrait de Tome II; P.53 de la « Biographie Universelle des Musiciens » 

par François-Joseph Fétis, 1860-1866 @BnF Gallica.





* BRAHMS (Johannes), compositeur, directeur de la chapelle impériale de Vienne, est devenu l'un des artistes les plus remarquables de l'Allemagne contemporaine, et est considéré dans sa patrie comme le plus noble représentant de l'art en dehors du théâtre, qu'il n'a jamais abordé. Dès 1853, alors que M. Brahms était à peine âgé de vingt ans, Robert Schumann écrivait à son ami Maurice Strakergan : «.... Nous avons aussi en ce moment, à Düsseldorf, un jeune homme de Hambourg, nommé Johannes Brahms, d'un talent si puissant et si original, qu'il me semble dépasser de beaucoup tous les jeunes artistes de ce temps-ci. Ses œuvres si remarquables, particulièrement ses mélodies, ne tarderont pas sans doute à parvenir jusqu'à vous.»  L'admiration de Schumann pour le jeune compositeur fut telle qu'il le prit bientôt pour élève, lui donna tous ses soins, et que l'année suivante, il le qualifiait un « garçon de génie.»


  En fait, le jeune musicien a justifié les prévisions de son maître, et est devenu un grand artiste. Sans partager absolument l'enthousiasme de Schumann, je reconnais volontiers que M.Brahms est un compositeur doué de rares facultés, inégal et fantasque parfois, mais parfois aussi véritablement inspiré et animé d'un grand souffle. Il semble qu'il ait gardé de son maître une certaine incohérence de forme qui se remarque dans quelques-unes de ses œuvres, mais il a le style plus constamment élevé, la pensée plus soutenue, et, lorsqu'il le veut, une décision et une netteté que n'a presque jamais connues l'auteur de Manfred et des Amours d'une rose. Moins poète peut-être, moins rêveur, moins souverainement idéaliste, il est plus foncièrement musicien, et l'emporte sur lui par la solidité du plan de ses morceaux et par la façon dont il manie l'orchestre.  Il m'est difficile assurément de porter un jugement absolu sur M. Brahms, dont je ne connais pas toutes les œuvres, mais si je remarque qu'il a la grandeur, la puissance et l'éclat, comme on peut s'en rendre compte à l'audition de certaines pages de son Requiem, je suis obligé de constater aussi qu'il est parfois sombre jusqu'à l'obscurité, fatigant à suivre et difficilement compréhensible, comme dans la plus grande partie de son Schicksalslied, dont le sens général est très-abstrait, quoique l'autre soit écrite avec vigueur et avec un rare talent. Cette inégalité de conception et de pensée se fait jour aussi dans ses compositions de musique de chambre; car on pourrait citer telles d'entre elles qui sont d'une audition difficile, d'un caractère plus tourmenté que de raison, tandis que d'autres, les deux sextuors par exemple, se distinguent au contraire par la clarté, l'ordre et la logique des développements.


  Ces réflexions ne sauraient m'empêcher de rendre à M. Brahms la justice qui lui est due, et de le considérer comme un artiste d'un ordre supérieur.  Est-ce véritablement un homme de génie, comme l'affirmait prématurément Schumann?  Sur ce point, je l'avoue, je ne saurais me prononcer. M. Brahms, dont la quarante troisième année est à peine accomplie, est dans toute la force de l'âge et du talent, et je ne vois pas, néanmoins, qu'il ait donné jusqu'ici ce qu'on peut réellement appeler un chef-d'œuvre, une de ces productions parfaites et accomplies qui classent un artiste et lui donnent, comme disait Weber, droit de classicité dans le domaine de l'art.


  M.Brahms a abordé à peu près tous les genres, hormis celui du théâtre. Il a composé de la musique de piano, un nombre assez considérable d'œuvres de musique de chambre, quelques morceaux pour orchestre, plusieurs cantates pour soli, chœurs et orchestre, beaucoup de lieder dont on vante le sentiment et le charme, et enfin diverses œuvres religieuses.  On ne saurait nier le mérite très-réel de ces compositions, qui se distinguent surtout par le style général, la grandeur et la hardiesse de la conception, des qualités de détail souvent très heureuses, mais auxquelles, à mon sens, manquent cette originalité suprême et ce fluide lumineux sans lesquels il n'est pas de véritables chefs-d'œuvre.


  Fixé à Vienne depuis longues années, M.Brahms y occupe une situation artistique des plus considérables et remplit les fonctions de maître de chapelle de la cour impériale.


  Voici une liste, incomplète encore, mais pourtant étendue, des œuvres publiées de M.Johannes Brahms.

ーA. MUSIQUE DE CHAMBRE. 

1° Sextuor pour 2 violons, 2 altos et 2 violoncelles, en si bémol, op.18; 

2° Sextuor pour 2 violon, 2 altos et 2 violoncelles, en sol, op.36 (tous deux ont été arrangés pour piano à quatre mains, par l'auteur); 

3° Quintette en fa mineur, pour piano et instruments à cordes, op.34 ; 

4° Quatuor en sol mineur, op.25, pour piano et instruments à cordes; 

4° bis, Quatuor en la majeur, op.26, pour piano et instruments à cordes; 

5° Trio en si majeur, pour piano, violon et violoncelle, op.8; 

6° Trio en mi bémol, pour piano, violon et violoncelle ou cor, op.40; 

7° Sonate en mi mineur, pour piano et violoncello, op.38.


ーB. MUSIQUE DE PIANO. 

8° Concerto en ré mineur, avec accompagnement d'orchestre, op.15; 

9° Sonate en ut majeur, op.1; 

10° Sonate en fa dièse mineur, op.2; 

11° variations sur un thème de Paganini, op.35; 

12° Variations à quatre mains sur un thème de Robert Schumann, op.23; 

13° Valses à deux mains, op.39; 

14° Danses hongroises, à quatre mains; 

15° Sonate pour deux pianos (d'après le quintette, op.34), op.34 bis.


ーC. MUSIQUE RELIGIEUSE. 

16° Requiem, d'après le texte de la Bible, pour soli, chœur et orchestre, op.45, exécuté pour la première à Brême, au mois d'avril, puis à Bâle, Zurich, Rotterdam, Londres, Cincinnati, Paris (1875), etc. ; 

17° Ave Maria, chœur de femmes avec accompagnement d'orchestre ou d'orgue, op.12; 

18° chœurs religieux; 

19° Chants funèbres. 


ーD. CANTATES, MUSIQUE DE CHANT. 

20° Schicksalslied (Chant du destin), cantate; 

21° Rinaldo, cantale de Gœthe, pour soli, chœur et orchestre; 

22° Triumphslied, chant de triomphe à la gloire des armes allemandes, dédié à l'empereur d'Allemagne; 

23° Deux sérénades, pour chœur et orchestre; 

24° Quatre recueils de lieder

25° Duos de chant, op.28; 

26° Quatuor pour soprano, alto, ténor et baryton, op.61.


  Je ferai remarquer que I'œuvre capitale de M.Brahms, son Requiem, est généralement désignée sous le nom de Requiem allemand, parce qu'elle a été composée non sur le texte même de l'office des Morts, mais sur une paraphrase allemande de cet épisode des saintes Écritures. Lorsque M.Pasdeloup vou!ut faire entendre à Paris, aux Concerts populaires, cette composition remarquable et émouvante (26 mars 1875), il dut en faire faire une traduction, et cette traduction fut faite non en vers, mais en prose française, de la façon la plus habile et la plus intelligente. Au mois de novembre 1876, M.Brahms a fait exécuter à Carlsruhe une symphonie en ut mineur (la seule qu'il ait écrite jusqu'ici), et un quatuor en si pour instruments à cordes. Enfin, on lui doit encore une Sérénade pour orchestre, op.11, une Rhapsodie pour alto solo, chœur et orchestre, et des variations pour orchestre sur un thème de Haydn.


Extrait de Supplément Tome I; P.121-122 de la « Biographie Universelle des Musiciens »  par Arthur Pougin, 1878 @BnF Gallica.







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