lundi 14 septembre 2020

GIARDINI (Felice)

GIARDINI (Felice)

(le 12 avril, 1716 - le 8 juin, 1796) selon Wikipédia



GIARDINI (Félix), violoniste et compositeur, né à Turin, au mois d'avril 1716, fut envoyé à Milan dans son enfance pour y étudier la musique, comme enfant de chœur de la cathédrale. Paladini lui donna des leçons de chant, de clavecin et d'harmonie.  Ayant montré quelques dispositions pour le violon, il fut rappelé par son père à Turin, et confié aux soins de Somis (voyez ce nom) qui lui fit étudier les œuvres de Corelli pendant plusieurs années, mais qui ne put néanmoins jamais lui inspirer le goût du style simple et des grandes choses.  Giardini était fort jeune encore lorsqu'il se rendit à Rome dans l'espoir de s'y placer avantageusement n'ayant pu y réussir, il alla à Naples et y entra à l'orchestre du théâtre.  Il aimait beaucoup à charger de broderies et de fioritures la musique qu'il exécutait, même dans  les parties d'accompagnement; le public goûtait cette nouveauté, et l'applaudissait chaque soir.  Cette manie lui valut une rude leçon, qui dut le corriger.  On jouait un opéra de Jomelli; ce maître vint s'asseoir dans l'orchestre et se plaça près de Giardini.  Celui-ci, comptant sur les éloges du compositeur, redoubla d’efforts pour imaginer des traits nouveaux dont il ornait à profusion sa partie; mais tout à coup il fut interrompu au milieu de cet agréable exercice par un soufflet qu'il reçut de la main de Jomelli. 


 En 1744, il se rendit à Londres, et son arrivée en cette ville produisit une vive sensation parmi les amateurs.  On n'y connaissait que la manière un peu surannée de Festing et de Brown, et le style grave de Geminiani; le jeu agréable et plus moderne de Giardini fit oublier ces vieux artistes.  Après avoir publié plusieurs œuvres pour le violon, il donna à l'Opéra italien “Enea e Lavinia”, opéra sérieux, en 1746, et l'année suivante “l'Amour au village”, à l’Opéra anglais.  En 1748, Giardini vint à Paris et se fit entendre avec succès au concert spirituel.  Bien accueilli à la cour, il fut recherché par les femmes et comme artiste et comme homme agréable.  Après dix-huit mois de séjour en France, il retourna à Londres, où ses succès eurent plus d’éclat encore qu'à son premier voyage.  Il eut bientôt pour élèves les personnes les plus distinguées de la société, et la foule se pressa aux concerts du matin qu'il donnait dans sa maison.  Ses leçons et ses concerts lui avaient procuré des sommes considérables en peu d'années, et tout lui promettait une vieillesse heureuse et tranquille, lorsqu'il eut la fâcheuse fantaisie de se charger de l'entreprise de l'Opéra italien, en 1756. 


L'année suivante, ses pertes étaient déjà si considérables, qu'il fut obligé de renoncer à son entreprise.  Il s'en chargea de nouveau en 1763, et sa fortune en souffrit davantage, car tout ce qu'il avait gagné jusque-là se trouva dissipé à la fin de l’année.  Pour réparer les pertes, il publia quelques compositions et reprit ses leçons et ses concerts.  Mais déjà il touchait à l'âge de cinquante ans; son goût d'exécution n'avait plus l'attrait de la nouveauté, et l'engouement était passé.  II ne retrouva plus les mêmes avantages dans l'exercice de son talent.  L'arrivée du violoniste Cramer en Angleterre vint encore diminuer les chances de succès qu'il avait eues jusqu'alors; lorsqu'il s'éloigna de Londres en 1784, Il n'était guère plus riche que lorsqu'il y était arrivé, et il avait près de soixante-dix ans.


  La protection de l'ambassadeur d'Angleterre, sir William Hamilton, le fixa à Naples pendant quelques années, puis il se rendit en Russie.  Il est mort à Moscou, au mois de septembre 1796, à l'âge de quatre-vingts ans, des suites d'un érésipèle à la jambe.  Son portrait, gravé par Bartolozzi, en 1765, a été mis à la tête de ses douze solos de violon dédiés au duc de Brunswick.  Giardini avait du charme dans l'exécution, et jouait l’adagio avec goût et expression; cependant son talent ne se distinguait que par une justesse d'intonation d'une rare perfection.  On dit aussi qu'il avait de la variété d'archet; mais il tirait peu de son de l'instrument, et son style manquait d'élévation et de forte.  


Ses opéras ont eu peu de succès on n'en connaît plus aujourd'hui que les titres. Ce sont :

1. Enea e Lavinia, en 1740, à Londres, repris en 1764.

2. L'Amour au village, opéra anglais en un acte, 1747.

3. Rosmita, opéra sérieux, Londres, 1757.

4. Cléonice, pasticcio où il eut la plus grande part,1764. 

5. Siroe, en 1764.


II a aussi publié pour le chant 

1. A Collection of duettt and catches. 

2. Six chansons italiennes avec accompagnement de clavecin.

3. Duos dédiés à Lady Rockingham, Londres, 1762. 

4. Chansons dédiées la duchesse de Marlborough, Londres. 

Son oratorio de Ruth a été exécuté à Londres en 1773 et en 1787.


Dans la musique instrumentale de Giardini on remarque :

1. Six solos pour le violon, op.1, Londres.

2. Six duos pour deux violons, op.2, ibid. Hummel d'Amsterdam a publié, comme œuvre deuxième, six trios pour deux violons et violoncelle. 

3. Six sonates pour clavecin et violon, op.3, Paris. 

4. Trois concerto pour le violon, op.4, Londres. 

5. Trois idem, op.5, ibid. 

6. Six trios pour deux violons et viole, op.6, Amsterdam, Hummel.

7. Six solos pour le violon, op.7, Londres.

8. Six idem, op.8, ibid. 

9. Six quintettes pour clavecin, deux violons, viole et basse,op.11, ibid. 

10. Douze solos en doux livres, dédiés au duc de Brunswick, Londres,1705, avec le portrait de l'auteur; 

11. Trois trios pour violon, alto et violoncelle, op.13. 

12. Six duos pour violon et violoncelle, op.14. 

13. Six concertos pour violon principal, op.15, Londres.

14. Six solos pourte violon, op.16, ibid. 

15. Six idem, op.19, ibid. 

16. Six trios pour deux violons et violoncelle, op.20. 

17. Six quatuors pour deux violons, alto et basse, op.20, ibid. 

18. Six idem, op.29, ibid. 

Glardini était possesseur du violon de Corelli; avant de partir pour la Russie, il le vendit à un  amteur de Como nommé Ciceri. 



Extrait de Tome III; P.479-480 de la « Biographie Universelle des Musiciens »  

par François-Joseph Fétis, 1860-1866 @BnF Gallica.





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