mercredi 16 septembre 2020

CAMPAGNOLI (Bartolomeo)

CAMPAGNOLI (Bartolomeo)

(le 10 septembre 1751 –  le 6 novembre 1827)


Campagnoli (Bartholomé), violoniste distingué, naquit à Cento, près de Bologne, le 10 septembre 1751. Dail’Ocha, élève de Lolli, fut son premier maître de violon. Ses progrès furent rapides, et bientôt il eut besoin d'un meilleur modèle. Son père, qui était négociant, l'envoya à Modène en 1763, pour y prendre des leçons de don Paolo Guastarobba, violoniste de l'école de Tartini. Ce fut dans cette ville qu'il acheva aussi ses études dans l'art de la composition. En 1766, Campagnoli retourna dans le lieu de sa naissance il y fut placé à l'orchestre du théâtre. Deux ans après cette époque il partit

pour Venise, où il demeura quelques mois; puis il alla à Padoue, où respirait encore le vénérable Tartini, arrivé presque au terme de sa vie. Campagnoli s'arrêta  aussi dans cette ville. 


En 1770, il fit son premier voyage à Rome, et y recueillit des applaudissements. De là il alla à Faenza, où le maître de chapelle Paolo Alberghi, virtuose sur le violon, le fixa pendant six mois. Enfin il partit pour Florence, dans le dessein d'y entendre Nardini. Le haut mérite de cet artiste le décida à prendre de ses leçons, et pendant cinq années il travailla sous la direction de ce maître. Ce fut pendant ce temps qu'il se lia d'amitié avec Cherubini. Il était alors premier des seconds violons au théâtre de la Pergola. En 1775, il retourna à Rome, y fut placé comme chef des seconds violons au théâtre Argentina, et se fit entendre avec succès dans plusieurs concerts. Vers la fin de la même année, le prince évêque de Freisinge l'appela en Bavière,et lui confia la place de maître des concerts de sa cour.  Campagnoli arriva à sa destination en 1776.


Deux ans après, il fit un voyage en Pologne avec la célèbre bassoniste Reinert ; ces deux artistes s'arrêtèrent trois mois à Grodno, puis autant à Varsovie.  Arrivé à Dresde, Campagnoli reçut un engagement du duc Charles de Courlande, comme directeur de sa musique. En 1783 il se rendit en Suède par Stralsund, et, pendant un assez long séjour qu'il fit à Stockholm, il fut reçu membre de l'Académie royale de musique de cette ville. Il retourna ensuite à Dresde par Gothenbourg, Copenhague, Schleswig, Hambourg,  Ludwigsstad et Potsdam. 


En 1784 il alla revoir pour la première fois sa patrie, et prit sa route par Leipsick, Weimar, Nuremberg, Bayreuth, Ansbach, Ratisbonne, Munich, Salzbourg, Innsbruck, Vérone et Mantoue; donnant partout des concerts et recueillant des témoignages d'estime pour ses talents. En 1788 il passa quelques mois à Prague, et retourna à Dresde par Berlin, Hambourg, Hanovre, Brunswick, Cassel, Gœttingue, Francfort,  Mayence, Mannheim et Coblentz.  Après un second voyage en Italie, entrepris en 1788, il ne quitta plus Dresde, jusqu'à la mort du duc Charles de Courlande. Il fut alors nommé maître de concerts à Leipsick; il y dirigea les orchestres des deux églises principales et du concert avec talent. Vers la fin de l'année 1801, il visita Paris, et eut le plaisir d'y revoir son ancien ami Cherubini.  Kreutzer fut le seul violoniste français qu'il eut occasion d'entendre : il admirait le jeu brillant et plein de verve de ce grand artiste. De retour à Leipsick, il y est resté encore plusieurs années, puis a été appelé à Neustrelitz comme directeur de musique. Il est mort en cette résidence, le 6 novembre 1827.


Les compositions de Campagnoli qui ont été publiées sont :

1° Six sonates pour violon et basse; Florence.

2° Dix-huit duos pour flûte et violon, œuvres 1,2 et 4; Berlin.

3° Trois concertos pour flûte et orchestre, op.3; Berlin, 1791 et 1792. 

4° Six sonates pour violon et basse, op.6; Dresde.

5° Trois thèmes variés pour deux violons, op.7 et 8; Leipsick, Breitkopf et Hærtel.

6° Six duos concertants pour deux violons, op.9; ibid.–

7° Six duos faciles, op.14; ibid.

8° Trois duos concertants, op.19; ibid.

9° Recueil de 101 pièces faciles et progressives pour deux violons, op.20, liv.1 et 2; ibid.

10° Trois thèmes de Mozart variés pour deux violons; Vienne, Artaria.

11° Six fugues pour violon seul, op.10, liv.1 et 2; ibid.

12° Trente préludes dans tous les tons, pour perfectionner l'intonation, op.12; ibid.

13° Six polonaises, avec un second violon ad libitum, op.13; Leipsick, Peters.

14° L'Illusion de la viole d'amour, sonate nocturne, op.16; Leipsick; Breitkopf et Hærtel.

15° L'Art d'inventer à l'improviste des fantaisies et des cadences, etc., op.17; ibid.

16° Sept divertissements composés pour l'exercice des sept positions principales, op.18;

ibid.

17° Concerto pour violon et orchestre, op.5; ibid.

18° Quarante et un caprices pour l'alto, op.22; ibid.

19° Nouvelle méthode de la mécanique progressive du jeu du violon, divisée en cinq parties et distribuée en 132 leçons progressives pour deux violons, et 118 études pour le violon seul, op.21 (en français et en allemand); Hanovre, Bachmann. Ricordi a publié à Milan une édition italienne de cet ouvrage.


Campagnoli a eu deux filles (Albertine et Giovanna) qui ont brillé comme cantatrices sur le théâtre de Hanovre.


Extrait de Tome II; P.165-166 de la « Biographie Universelle des Musiciens » 

par François-Joseph Fétis, 1860-1866 @BnF Gallica.



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