mardi 18 août 2020

ROMBERG (Andreas Jakob)

 ROMBERG (Andreas Jakob)

(le 27 avril 1767 - le 10 novembre 1821)

ROMBERG (ANDRÉ), fils de Gérard-Henri, virtuose clarinettiste et directeur de musique à Münster, naquit à Vechte, entre cette ville et Osnabruck, le 27 avril 1767. Ses heureuses dispositions pour le violon et pour la composition se manifestèrent dès ses premières années. Ses progrès furent si rapides, qu'à l'âge de sept ans il put se faire entendre dans un concert public, avec son cousin Bernard Romberg, devenu depuis lors le plus célèbre des violoncellistes allemands. L'amitié qui unissait déjà ces deux artistes ne se démentit pas dans le cours d'une longue carrière. Le talent d'André se développant de jour en jour, il fut bientôt en état de voyager en Hollande, en France, en Allemagne et en Italie : partout il se fit applaudir avec enthousiasme. Déjà son habileté dans la composition se faisait apercevoir dans de premiers essais de musique instrumentale. 


A l'âge de dix-sept ans, il visita Paris pour la première fois, et se fit entendre chez la baron de Bagge (voyez ce nom) avec tant de succès, que le directeur du Concert spirituel l'engagea pour la saison de 1784. Après plusieurs années de voyages, André Romberg entre au service de l'électeur de Cologne, et se livra à ses travaux dans la composition avec beaucoup d'activité. Cinq ans après, il recommença ses voyages avec Bernard Romberg, et visita toute l'Italie. Arrivés à Rome, ils y trouvèrent un protecteur dans le cardinal Rezzonico, qui leur procura l'honneur, jusqu'alors inconnu, de donner un concert au Capitole, le 17 février 1796. De retour en Allemagne par le Tyrol, André Romberg s'arrêta à Vienne, et s'y fit admirer par son double talent de violoniste et de compositeur. Haydn lui-même accorda beaucoup d'éloges au premier quatuor de sa composition qu'il y fit entendre. 


En 1797 il retourna à Hambourg, qu'il avait visité quelques années auparavant, et s'y fixa. Il s'y lia d'amitié avec le poète Klopstock, et pour la première fois s'y sépara de Bernard, qui partit en 1799 pour l'Angleterre, puis se fixa à Paris, où André, cédant à ses instances, alla le rejoindre vers la fin de 1800. Quelques-unes de ses compositions furent essayées dans les concerts de la rue de Cléry, alors le rendez-vous de tous les amateurs de musique : elles furent peu goûtées. La chute de l'opéra comique «Don Mendoce, ou le Tuteur portugais», qu'il avait écrit pour le théâtre Feydeau, acheva de le dégoûter du séjour de cette grande ville. Il retourna à Hambourg, et s'y maria. Il y passa quinze années, incessamment occupé de grands travaux de composition, et y reçut un témoignage flatteur de distinction dans le diplôme de docteur en musique, qui lui fut envoyé par l'université de Kiel. Appelé à Gotha en 1815, avec le titre de maître de chapelle de la cour, il s'y rendit avec sa famille, et y écrivit plusieurs grands ouvrages. C'est dans cette ville, qu'à la suite de plusieurs attaques d'apoplexie, il mourut le 10 novembre 1821, à l'âge de cinquante-huit ans. Toute l'Allemagne exprima des regrets pour la perte de cet artiste estimable, qui n'a pas trouvé pour ses productions autant d'estime chez les nations étrangères.  


Admirateur passionné des œvres de Haydn et de Mozart, André Romberg eut peut-être le tort de suivre avec trop de fidélité la route tracée par ces grands artistes. Abondant en mélodies heureuses, écrivant avec pureté , toujours gracieux, élégant ou brillant, il n'a manqué que d'audace, pour se frayer de nouvelles voies dans l'art. Tel il trouva cet art, tel il le laissa dans ses ouvrages, qui sont tous dignes de l'estime des connaisseurs, mais ou l'on ne trouve pas les qualités de l'inspiration qui, seules, font les grandes renommées.


André Romberg fut un des compositeurs les plus féconds de son époque, si ce n'est le plus fécond de tous. Il s'est essayé dans tous les genres, et dans tous, à l'exception de la scène, il a montré du talent. Parmi ses nombreuses productions, on cite : 

1° Six symphonies à grand orchestre ; quatre seulement (œuvres, 6, 22, 33 et 51) ont été gravées à Leipsick, chez Peters, et à Paris, chez Janet. 

2° Huit ouvertures ; on n'a publié que celles de Mendoce, des Ruines de Paluzzi, de la Magnanimité de Scipion et une ouverture détachée (en ré), op.34, ib. 

3° Symphonie concertante pour violon et violoncelle (avec B. Romberg), Bonn, Simrock; Paris, Pleyel.

4° Quatre concertos pour le violon, op.3, 8, 46, 50; Paris, Bonn et Leipsick.

5° Rondos pour violon et orchestre, op.10, 29; Leipsick et Hambourg.

6° Airs variés idem, op.17, 66. ibid. - 

7° Quintettes pour 2 violons, 2 altos et violoncelle, op.23. 38, Hambourg, Bœhme; Leipsick, Peters; Paris, Pleyel. -

8° Quatuors pour 2 violons, alto et basse, op.1, 2, 5, 7, 11, 16, 30, 58, 59 (en tout 25 gravés et 5 inédits); Paris, Pleyel et Janet; Leipsick, Bonn, Vienne et Offenbach.

9° Duos pour 2 violons, op.4, 18, 56, ibid. -

10° Études ou sonates pour violon seul, op.32, Leipsick, Peters. -

11° Huit quintettes pour flûte, violon, 2 altos et violoncelle, dont quatre publiés, op.21; 41, Bonn, Simrock ; Leipsick, Peters. - 

12° Quintette pour clarinette, violon, 2 altos et violoncelle, op.57; ib. - 

13° Quatuor pour piano, violon, alto et basse, op.22; ib.- 

14° Sonates pour piano et violon, op.9, Bonn, Simrock. - 

15° Cantate spirituelle à 4 voix et orchestre, en partition; Leipsick, Breitkopf et Hærtel. -

16° Psaume Dixit Dominus, à 4 voix, chœur et orchestre, en partition ; Leipsick , Peters. Ce morceau avait été mis au concours; Romberg obtint le prix, à Hambourg. -

17° Pater noster, à 3 voix et orchestre, en partition; Hambourg, Bœhme; Paris, Beaucé.

18° Psalmodie consistant en cinq psaumes, Magnificat et Alleluia, à 4, 6, 8 et 16 voix sans accompagnement, d'après la traduction allemande de Mendelssohn; Offenbach, André,- 

19° Te Deum à 4 voix et orchestre, en partition, Bonn, Simrock. -

20° Selmar et Selma, élégie à 2 voix, 2 violons, alto et basse ; Leipsick, Peters. 

21° La Cloche, de Schiller, à 4 voix et orchestre, op.25; ibid. -- 

22° Die Kindesmarderin (l'Infanticide), de Schiller, chant avec orchestre, en partition, op.27; ibid. -

23° La puissance du chant, de Schiller, chant avec orchestre, en partition, op.28; ibid. 

24° La Pucelle d'Orléans, monologue de Schiller, avec orchestre, en partition, op.38; ibid. --

25° Ode de Kosegarten, à 4 voix et orchestre; en partition, op.42, Bonn, Simrock.

26° Le Comte de Hapsbourg, ballade de Schiller, à voix seule et orchestre, en partition, op.43; ibid. - 

27° Le Désir, de Schiller, à voix seule et orchestra, op.44; ib. - 

28° L'Harmonie des Sphères, de Kosegarten, à 4 voix et orchestre, en partition, op.45; Ibid.

29° Plusieurs suites de chants à 3 voix et piano; Hambourg, Boehme.

30° Sept opéras; on n'a gravé que les partitions pour piano de la Magnanimité de Scipion et des Ruines de Paluzzi. Tant de travaux furent peu productifs, car André Romberg laissa en mourant sa veuve et six enfants dans une situation voisine du besoin : plusieurs villes de l'Allemagne vinrent à leur secours avec la produit de concerts donnés à leur bénéfice.



Extrait de Tome VII; P.301-303 de la « Biographie Universelle des Musiciens »  

par François-Joseph Fétis, 1860-1866 @BnF Gallica.






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